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Devil’s Relics (T1)
Darcy, Maître Gims, Yoshiyasu Tamura et Jean-David Morvan
Glénat et Fayard

La cité, ce mélange de verre, de métal et de violence. Une vente aux enchères exceptionnelle a mobilisé la quasi-totalité des forces de police pour en interdire l’accès aux petits curieux non invités. Comme le jeune fou qui s’avance tête baissée vers les boucliers anti-émeutes. Ne répondant pas aux premières sommations, les flics, achetés comme il se doit, n’hésitent pas une seule seconde et ouvrent le feu sur ce pauvre suicidaire. Seulement, les balles semblent n’avoir aucun effet et en un clin d’œil, l’inconnu perfore le mur de policiers. Pendant ce temps, le commissaire-priseur d’un soir attise la foule d’acheteurs, leur vendant à force de mots l’artefact d’une incroyable rareté mis en vente. Une relique jusqu’alors cachée aux yeux de tous : la relique du diable. Elle a attisé l’avidité des pires assassins, truands et autres hommes de pouvoirs. Malheureusement pour eux, l’inconnu a été plus rapide.



Klaïs n’a que faire des flics pourris qui gardent l’entrée de la salle de ventes, il n’a qu’un seul objectif : la relique. Mais il sait également qu’en volant un artefact aussi rare, il deviendra l’homme à abattre par excellence. Parmi les acheteurs se trouvaient des maîtres en arts obscurs, capables de contrôler un des quatre éléments ou encore pouvant créer des illusions. Il n’a aucune chance de les semer alors, plutôt que de courir bêtement, autant les attendre simplement dans le parking souterrain, afin d’être tranquille pour régler leur compte. Mais Klaïs n’est pas du genre à s’effrayer pour si peu, lui qui deux ans plus tôt participait à des combats clandestins, risquant sa peau pour quelques billets. Malgré sa taille commune, Klaïs possède une force dépassant l’imagination et il n’hésite pas à jouer des poings pour ramener assez d’argent pour aider sa tante à survivre dans ce monde pourri. Dehors, ce n’est que chaos, sans la moindre justice, où les pauvres qui habitent la ville viennent s’approvisionner chez sa tante sans avoir souvent les moyens de la payer.

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Non vous n’avez pas rêvé, ce titre est bien signé de Maître Gims et de son frère Darcy. Est-il encore besoin de présenter celui qui débuta dans la Sexion d’Assaut avant de se faire un nom en solo et caracoler depuis quelques années en tête des ventes d’albums ? Enfants, Maître Gims et Darcy avaient un rêve : écrire un manga. Ils avaient commencé une histoire et même des croquis que le lecteur découvrira en fin de tome. Bien des années plus tard, les éditions Glénat décident de le mettre en images, confiant la finalisation du scénario à une pointure de la BD franco-belge : Jean-David Morvan. S’il n’est plus la peine de présenter Maître Gims dans le monde musical, il en est de même de Morvan dans celui de la BD : de Sillage et toutes ses séries dérivées à Troll en passant par des premiers pas dans l’univers manga avec Zaya. Il rejoint les éditions Glénat en 2013 en s’attaquant à la suite de la série “Nomad”. Véritable monstre de travail, “Devil’s Relics” peut s’apparenter à un nouveau type de défi, devant traduire les rêves de deux gamins pour en faire une série à part entière.

L’univers de “Devil’s Relics” n’est pas sans rappeler celui des séries phare des années 90 comme Hokuto no Ken. Si le début du tome commence dans une cité moderne, l’histoire nous entraîne rapidement dans une campagne dévastée, où la loi du plus fort est la seule valable, où les autorités sont totalement corrompues. Le récit n’est pas linéaire, faisant rapidement un retour en arrière après une mise en bouche menée à un train d’enfer, avant de revenir à un rythme plus raisonnable. Avec le format manga, l’histoire a le temps de se développer, d’ailleurs les personnages ont largement celui de faire une présentation digne de ce nom, tout en gardant évidemment des secrets comme l’identité du père de Klaïs ou de lourds passés comme celui de Milena. Ce premier tome est clairement une mise en bouche comme savaient le faire les scénaristes japonais des années 90, de cette période où les animés allaient déferler en France avec des séries emblématiques comme Dragon Ball, Hokuto no Ken ou encore Saint Seiya.

Le travail de mise en images est confié à Yoshiyasu Tamura. A la fois peintre et mangaka, cet artiste vie entre l’Europe et le Japon pour pouvoir mener ses deux carrières de front. “Devil’s Relics” est toutefois sa première série publiée en France. Si les traits de ses personnages sont assez loin de ceux de Tetsuo Hara, l’ambiance et les décors rappellent évidemment les mondes apocalyptiques de ce dernier. Maître Gims et Darcy ne voyaient pas leur histoire en France mais plutôt dans des Etats-Unis décadents. Le design des voitures de police en est le parfait témoignage. Sans être extraordinaire ou follement original, le résultat est des plus corrects et ce premier tome se lit avec facilité. Les personnages sont plutôt attachants, même si Klaïs a encore besoin d’être peaufiné pour devenir le héros charismatique dont a besoin la série.

“Devil’s Relics” a déjà la publicité nécessaire rien que par le nom des deux artistes à son origine, il lui faut maintenant travailler son scénario et donner un peu plus d’épaisseur à son héros.


Devil’s Relics (T1)
- Scénario : Darcy, Maître Gims, Jean-David Morvan
- Dessin : Yoshiyasu Tamura
- Editeur : Glénat, Fayard
- Format : 115 x 180 mm
- Pagination : 192 pages noir et blanc
- ISBN : 978-2-344-02891-9
- Parution : 31 octobre 2018
- Prix : 6,90 €


DEVIL’S RELICS © 2018 – Maître Gims, Darcy, JD Morvan, Tamura – Éditions Glénat / Éditions Fayard



Frédéric Leray
9 novembre 2018




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