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Murciélago (T1 et 2)
Yoshimurakana
Ototo

Des crimes d’une rare violence se multiplient dans la cité, mettant la police au pied du mur. Mais le département d’investigation a choisi de faire appel à un remède peut-être pire que le mal lui-même, une tueuse psychotique condamnée à mort : Kuroko Komori. La tueuse, aux tendances lesbiennes plus que poussées, est incapable d’intervenir sans utiliser la force pour venir à bout des cibles qu’on lui a désignées. Bon, d’un autre côté, il faut dire que les missions attribuées à Kuroko sont loin d’être classiques, comme ce catcheur ayant abusé d’une drogue décuplant la force physique et supprimant toute sensation de douleur. Face à une montagne de muscles, Kuroko n’hésite pas à faire parler la poudre, quitte à lui exploser le crâne. De toute façon, tant que la police la couvre, peu importe les dommages collatéraux, Kuroko peut agir comme bon lui semble, surtout en compagnie de la jeune Hinako et sa forte poitrine. Quoi de mieux que d’associer le plaisir au travail.



Ce devait être une fête, une invitation à une nuit de luxure... Bon c’est l’idée que s’en faisait Kuroko, mais en fait, c’était un piège tendu par un riche vieillard, souhaitant débarrasser le monde des déchets qui le peuplent. Des invités, seuls cinq ont survécu à la première épreuve de la salle de bal piégée, toutefois, ils ne sont pas encore tirés d’affaires car le manoir du vieillard est un véritable labyrinthe piégé et tout est fait pour forcer le groupe à se diviser. C’est ainsi que Kuroko se retrouve à faire équipe avec Conrad un professeur de sciences aux activités douteuses. Notre tueuse aurait préférée faire équipe avec la séduisante snipeuse, mais quand le destin est contre vous, impossible de le contrer. Pendant ce temps, Hinako s’inquiète de ne pouvoir entrer en contact avec elle et la jeune fille, ses devoirs terminés, part illico en vélo la rejoindre. Seulement, le manoir est un véritable coffre-fort duquel il est aussi difficile d’en sortir que d’y entrer. Toutefois, c’est mal connaître Hinako que de croire qu’elle pourrait se laisser décourager facilement.

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“Murciélago” est le premier titre publié en France de Yoshimurakana. Ce manga est un bon gros délire mettant en scène le duo le plus improbable de policières... Bon, qualifier Kuroko de policière n’est pas vraiment le terme le plus approprié pour une véritable psychopathe. Le côté déjanté et humoristique atténue fortement la violence et la folie furieuse de Kuroko. Sans parler de son obsession pour le sexe et les grosses poitrines. Car Kuroko est lesbienne et le montre sans la moindre vergogne. Kuroko se comporte comme un mec envers ses conquêtes ou ses cibles selon les cas. Yoshimurakana contrebalance la folie meurtrière de son héroïne par ce côté séductrice invétérée. Sa partenaire est tout aussi déjantée. Si Hinako ne semble pas capable de tuer qui que ce soit, elle est totalement malade dès qu’on lui met un volant entre les mains. Ensemble, les deux personnages deviennent ingérables et cela donne des histoires surréalistes, pleines d’humour et de cadavres, Kuroko restant une tueuse tout de même. Nous aurons même droit à une parodie de “Pulp Fiction” avec la scène dans le restaurant. Malgré sa grande violence, Kuroko est attachante et montre évidemment de bons côtés pour séduire le lecteur.

Graphiquement, Yoshimurakana imprime son style avec des traits de visages caractéristiques qui est sa marque de fabrique. Avec une héroïne obsédée, le sexe sera présent, les amours lesbiennes étant assez rares dans les seinen, à la base destinés à un public masculin. Sexe et gore, un duo souvent magique pour faire vendre, mais ici, si la violence est omniprésente, le mangaka parvient à éviter des dessins trop viscéraux et ne tombe pas dans la facilité du trop gore, même si les membres peuvent finir par voler. Kuroko aime tuer mais elle ne le fait pas gratuitement ni sans raison. Certes, l’épisode du massacre du manoir nous a prouvé qu’elle était d’une grande perversion toutefois, Yoshimurakana ne lui fait pas passer la limite de la folie, ses actes demeurant parfaitement pensés, même s’ils ne sont pas tous d’une grande efficacité sur le coup. Le rythme imprimé aux saynètes est très élevé et le mangaka nous en met plein les yeux dans peu de pages, Nous avons même en prime, dans le premier tome, le chapitre pilote de la série, un épisode important pour comprendre la façon de penser de Kuroko et sa relation avec Hinako.

“Murciélago” est donc passé de la race de taureau à une série policière déjantée dont l’héroïne a quand même quelques points communs avec l’animal. En tout cas, un vrai petit bijou d’ironie.


Murciélago (T1 et 2)
- Auteur : Yoshimurakana
- Traducteur  : Nicolas Pujol
- Éditeur français : Ototo
- Format : 125 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 208 pages
- Date de parution : 19 octobre 2018
- Numéro IBSN : 9782377171545 ; 9782377171552
- Prix : 7,99 €


© 2014 Yoshimurakana / SQUARE ENIX CO., LTD.
© Edition Ototo - Tous droits réservés



Frédéric Leray
31 octobre 2018




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