Stella se retrouve forcée d’affronter en duel sa grande sœur Ibara. Vu la force physique surhumaine de la jeune femme et sa capacité de régénération dépassant l’imagination, Stella se trouve forcée d’accepter le marché que lui propose Alice : elle n’accepte de l’aider qu’à condition qu’elle lui laisse son corps pour un mois. Seulement, le marché était truqué et Stella se voit confinée au pays des merveilles, dans l’univers propre d’Alice. Mais dans le monde extérieur, Alice ne s’en sort pas vraiment mieux car Ibara continue de la surpasser physiquement, semblant pouvoir contrer tous les plans aussi pervers soient-ils d’Alice. Certes, Ibara fut martyrisée par un père voulant de faire d’elle le garçon idéal qu’il n’a pu avoir. Certes, Mère lui a sauvé la vie et elle se sent aujourd’hui redevable à la dirigeante de la famille Kuonji. Mais Alice n’a pas non plus baissé les bras contrairement à ce que peut le croire Ibara, et si Alice a tout fait pour la blesser, ce n’était pas dans un ultime acte désespéré. Non, Alice est parvenue à transformer l’avantage de la régénération immédiate de la jeune femme en territoire point faible.
Nous avions quitté Alice et Stella alors que la vértié sur qui étaient réellement Zeno et Tsukoji se faisait jour. Les multiples échanges d’âmes et de possession de corps ont de quoi donner un peu le vertige au lecteur pour se retrouver dans tous ces changements de personnalité à travers les dernières années. Toutefois, Kaori Yuki tente de clarifier les choses une bonne fois pour figer enfin les personnages et ne plus nous embrouiller dans des jeux parfois un peu tirés par les cheveux entre les deux jeunes hommes. D’ailleurs, c’est aussi le moment de nous présenter un peu plus en détail cette secte qui tente depuis des années d’anéantir la famille Kuonji et stopper le jeu de massacre qui permet de choisir un nouveau dirigeant à ces êtres maudits. Seulement les maîtres de la secte s’avèrent tout aussi barges que les Kuonji. Kaori Yuki nous crée des équipes de psychopathes de premier ordre. Personne ne semble sain d’esprit hormis peut-être la pauvre Stella qui cherche à stopper ces meurtres sordides. Le chapelier, ce pseudo Père des enfants Kuonji, prend également de l’épaisseur alors que le temps passe, devenant le maître d’oeuvre de la tentative de destruction des Kuonji mais surtout le chef des rebelles contre Olga, cette Mère qui n’est autre que sa sœur. Le passé de ce couple demeure assez mystérieux même si les deux personnages commencent à nous révéler de plus en plus de détails sur leur lien malsain.
Les deux tomes 6 et 7 vont nous décrire le duel entre Ibara et Stella. Toute semble fait pour mettre notre héroïne dans une situation inextricable, surtout qu’Alice refuse de venir aider la jeune femme. La relation entre la jeune fille et cette larve qui habite son corps est largement développé pour introduire peu à peu le passé d’Alice et nous expliquer comment elle est devenue Bloody Alice la larve. Il faut dire que le nombre de participants au jeu de massacre a déjà fondu comme neige au soleil et parmi les survivants, ceux capables d’offrir une opposition digne de ce nom à Alice semblent peu nombreux pour ne pas dire inexistant. Le pays des merveilles nous est également présenté comme l’univers intérieur d’Alice, alors que des personnages de Lewis Carroll trouvent leur incarnation à la fois chez les Kuonji et la secte, comme le Chapelier ou le chat de Cheshire, le genre de détails un rien perturbant pour garder une certaine logique à la série. Mais bon, le tome 7 voulait surtout se focaliser sur la véritable Alice, celle qui fut un jour un être de chair et de sang... surtout de sang vu qu’elle était une guerrière devant toujours verser le sang pour avoir une chance d’être libérer. Kaori Yuki laisse sa série partir dans tous les sens, cherchant à passer enfin du temps sur ses principaux personnages au point qu’on en a presque oublié tous ceux qui n’ont fait que passer très fugacement dans les premiers tomes.
Kaori Yuki change son fusil d’épaule et, après des tomes avec des personnages à la vie éphémère, décide enfin d’aller plus en profondeur... avec les survivants. Profitons-en un peu.
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Alice in Murderland (T6 et 7)
Auteur : Kaori Yuki
Traduction : Léa Le Dimma
Éditeur français : Pika
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 178 pages
Date de parution : 6 septembre et 39 novembre 2017
Numéro IBSN : 9782811635985 ; 9782811637859
Prix : 7,20 €
A lire sur la Yozone :
Alice in Murderland (T1)
Alice in Murderland (T2 et 3)
Alice in Murderland (T4 et 5)
KAKEI NO ALICE © 2014 Kaori YUKI/ Kodansha Ltd.
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