Bon sang que c’était nul.
Je n’ai pas d’autres mots.
Sur le fond, on a une histoire très mince et des péripéties saugrenues. Pour une sorcière puissante, que de maladresses ! Rien ne tient la route : les bonbons magiques ne fonctionnent pas comme prévu, la sorcière se lance dans des potions sans même vérifier qu’elle a tous les ingrédients en stock. Tellement sûre que ses voisins ne viendront jamais fourrer leur nez dans ses affaires, il suffit qu’elle s’absente quelques heures pour que sa précieuse bibliothèque soit ravagée par les premiers paysans en colère venus. Elle sauve trois livres au hasard, forcément les moins utiles... Mais ce doit être de famille : Malulf, avec ses trolls, benêts, se fait envahir par des gobelins parce qu’il n’a pas donné d’ordre pour défendre la caverne... Bref, scénaristiquement, c’est assez pitoyable. Seule une mystérieuse cape rouge pourrait éveiller l’intérêt, mais on n’en saura rien à son sujet.
Vivement le tome 2 pour de grandes révélations ! (C’est bien sûr ironique.)
D’un point de vue littéraire, on frise la copie d’école primaire. Les dialogues sont aussi factuels qu’insipides, les lourdeurs et les répétitions nombreuses. Le vocabulaire est si pauvre que j’ai sursauté à « faîte », c’est dire. Enlevez les auxiliaires, dire et faire, il ne reste plus beaucoup de verbes. La syntaxe est alourdie de pronoms réfléchis totalement inutiles. Les incohérences abondent, comme les contradictions d’une page à l’autre.
Inintéressant et mal écrit, on a là un beau doublé. Pourquoi ne pas tenter le tiercé ? Il faut là remercier les éditions Baudelaire, qui promettent pourtant aux apprentis auteurs comité de lecture et service de correction. Parce que là , on est en-dessous du niveau école primaire. A toutes les pages, j’ai biffé :
des virgules entre le sujet et le verbe, entre verbe et COD... (jackpot page 17 : « Son frère, lui expliquait, que cela, était apparu... »). Et après la plupart des « si ».
95% des verbes du 3e groupe, notamment en -oir, sont mal conjugués, le passé simple systématiquement en -u (voire -ue) au lieu d’-ut
des pluriels sans s final
des accords de genre « aléatoires »
des graphies « à l’oreille »(-rir, -rire, -rirent...-ée au lieu d’-ez...)
des fautes en tout genre, de l’oubli du S final de Cornouaille (puisque le roman commence par « Jadis, en Angleterre », on ne peut pas confondre avec la région bretonne qui s’écrit sans s) aux majuscules impromptues.
Et tout cela dans des phrases simples ! Un petit coup d’Antidote ? Le correcteur de Word ? Bon sang, une simple lecture avec un crayon ! Mais je m’interroge vraiment : quelqu’un a-t-il lu ce livre ?
Cerise sur le gâteau, c’est offert dans un contrat d’édition « hybride », « participatif », mi-compte d’éditeur mi-auteur, soi-disant monnaie courante (chez les escrocs... rappel aux auteurs en herbe : un éditeur sérieux, qui croit en votre histoire, ne vous demandera jamais d’argent).
J’ai failli oublier de parler des illustrations, crayonnés plutôt naïfs. C’est moins pire que la couverture, même pas raccord avec le physique de l’héroïne (qui arbore un mauvais oeil de verre globuleux)
Conclusion : on ne s’improvise pas auteurs, surtout pour la jeunesse. Ni éditeur, tout court.
A fuir.
Titre : Alpaïde la sorcière
Série : Alpaïde, tome 1
Auteurs : Sylvie et Laurent Bourbon
Couverture : non créditée
Éditeur : Éditions Baudelaire
Collection : Jeunesse
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 99
Format (en cm) :
Dépôt légal : 2e trimestre 2018
ISBN : 9791020313409
Prix : 12 €