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YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




M : I : III
Film américain de J. J. Abrams (2005)
3 mai 2006


Genre : Aventure & Espionnage (inspiré par la série TV)
Durée : 2h06

Avec Ethan Hunt (Tom Cruise), Luther (Ving Rhames), Owen Davian (Philip Seymour Hoffman), Musgrave (Billy Crudup), Julia (Michelle Monaghan), Declan (Jonathan Rhys Meyers), Lindsey Farris (Keri Russell), Zhen (Maggie Q), Benji (Simon Pegg), Brownway (Eddie Marsan), Theodore Brassel (Laurence Fishburne), Melissa (Sasha Alexander), Kevin (Greg Grunberg), Annie (Sabra Williams), Pete (José Zuniga), etc.

Alors qu’Ethan Hunt (Tom Cruise) est devenu formateur des agents très spéciaux du groupe Mission Impossible et qu’il prépare son mariage avec la belle Julia (Michelle Monaghan), son supérieur hiérarchique (Billy Crudup) vient lui proposer de remettre, de toute urgence, le pied à l’étrier.
Une de ses anciennes élèves, Lindsey Farris (Keri Russel), est prisonnière d’un dangereux réseau mafieux et il faut absolument aller la libérer.
Ethan is back mais il va tomber sur un os ! Owen Davian (Philip Seymour Hoffman) est un génie du mal bien décidé à lui pourrir la vie. Ethan va donc souffrir grave, son équipe suer un max et en fait de Mission Impossible, on ne sera pas très loin du compte !

Pour qui se souvient du premier opus de Brian de Palma ou de la suite de John Woo, « M : I : III » (drôle de titre, quand même !) est un retour aux sources plutôt bienvenu.
En effet, autant Brian de Palma avait réalisé un « Mission Impossible » assez classique mais à la Brian de Palma : basé sur quelques unes de ses petites obsessions (le voyeurisme, le mensonge, le chantage) tout étant parsemé de clins d’œil appuyés à quelques grands maîtres du cinéma (Hitchcock en particulier dès la scéne d’ouverture), autant John Woo avait réalisé du John Woo pur et dur.
Poursuites énervées, explosions à répétition et duel final entre l’élève et son maître sur une plage forcément symbolique, d’une blancheur toute virginale, soulignant la rudesse de l’affrontement entre les deux chevaliers noirs.
Soyons francs, si nous ne détestons pas ce réalisateur à la Yozone, l’extase ne nous a jamais percutés de plein fouet quand il était aux manettes. En tout cas, pas avec « Mission Impossible 2 ».
Car après tout, ce qui fait l’intérêt d’un(e) mission impossible est un mélange assez délicat d’action et de réflexion. La tête et les jambes réunis dans un plat où un ingrédient ne phagocyte pas l’autre.
Fort de l’expérience acquise via des séries comme « Alias » ou « Lost », J. J. Abrams renoue les fils d’une épopée passablement détricotée par le cinéma hollywoodien.

Tom Cruise s’acclimate fort bien à ce changement de tempo. Bien que le reste du casting soit nettement moins mis en valeur que sa personne, le super méchant Owen Davian s’avère convenablement crédible et vénéneux.

« M : I : III » visite donc trois continents (Europe, Asie, Amérique), plusieurs pays (USA, Allemagne, Italie, Chine), propose des décors gigantesques (champ d’éoliennes, buildings, pont sur l’océan) ou somptueux (Rome, le Vatican), un lot de gadgets high-tech d’importance (drones, mini bombes, hélicos de combats) et permet aux spectateurs de ne pas s’ennuyer entre deux scènes d’action tonitruantes justement précédées par les nécessaires préparatifs à la réussite de ces missions plutôt coton.
Certes, le temps a passé et il est à craindre que cette œuvre souffre des comparaisons que l’on serait tenté de faire avec le must du genre depuis quelques années.
Vous ne voyez pas de qui (de quoi) l’on veut vous parler ? De Jason Bourne (Matt Damon) évidemment ! Le couple « La Mémoire dans la Peau », « La Mort dans la Peau » a établi une nouvelle grammaire du film d’action que « Mission Impossible » peine à concurrencer.
L’époque est-elle encore aux aventures des joyeuses équipes d’agents spéciaux ou le mythe du lonesome espion déphasé et doutant de ses superpouvoirs a-t-il réellement révolutionné le genre ? On ne sait trop... Question de goûts, peut-être.

Si l’on est forcément reconnaissant à J. J. Abrams de nous éviter le sempiternel montage hystérico-saccadé de ce type de productions pour nous proposer un spectacle des plus classiques (et visuellement reposant), on ne le remerciera jamais assez de nous avoir apporté sur un plateau un vrai méchant.
D’Owen Davian, justement interprété par Philip Seymour Hoffman, on ne saura rien sinon qu’il est vraiment méchant, affreusement méchant et sans aucun remord.
Était-il maltraité par ses parents dans sa prime enfance, son adolescence fut-elle un calvaire ? On ne tirera rien du scénario sur ces sujets. Des mecs tournent bien, d’autres mal, point à la ligne !

Il est quasi certain qu’une grande partie de la presse cinématographique n’aimera pas ce « M : I : III ». Trop classique, pas métaphysique pour un sou, trop à la gloire de l’acteur (surtout dans sa seconde partie). Et alors ?
On achète avant tout un billet pour ce type de spectacle avec des idées assez claires. En avoir pour son argent, ne pas tout deviner dès la première minute, savourer quelques cascades et scènes d’action convenablement filmées et voir le gentil gagner à la fin.

Soit, deux heures de cinéma à gros budget ou les dollars ne disparaissent pas sans qu’on en ait vu la couleur, la mission n’était pas impossible pour le couple Abrams-Cruise.

« M : I : III » est bien le grand spectacle attendu.

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : J. J. Abrams
Scénario : J.J. Abrams, Alex Kurtzman, Roberto Orci d’après l’oeuvre télévisuelle de Bruce Geller

Producteurs : Tom Cruise & Paula Wagner
Producteur exécutif : Stratton Leopold
Coproducteur : Arthur Anderson

Musique : Michael Giacchino
Thème original : Lalo Schifrin
Photographie : Daniel Mindel
Costumes : Colleen Atwood
Effets spéciaux visuels : Tom Peitzman
Décors : Scott Chambliss
Montage : Maryann Brandon & Mary Jo Markey

Production : Cruise/Wagner & Paramount Pictures (U.S.A)
Distribution : Paramount Pictures (U.S.A) & United International Pictures (UIP, France)
Publicité : Agence Lumière (Paris, France)
Presse : Michèle Abitbol-Lasry & Séverine Lajarrige (Paris)

SITE INTERNET

Mission Impossible : 3 (M : I : III)


Stéphane Pons
1er mai 2006



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