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Troupe 52
Nick Cutter
J’ai Lu, n°11919, traduit de l’anglais (Canada), thriller horrifique, 507 pages, janvier 2018, 8 €


Pour une fois que l’été n’est pas intégralement pluvieux, on n’hésitera pas à partir en randonnée pour quelques jours. Mais tout le monde n’ayant pas en tête une collection d’histoires horrifiques à se raconter le soir au coin du feu, mieux vaut glisser dans une poche du sac à dos un roman de genre pour se donner quelques frissons. Ce roman de genre idéal, c’est « Troupe 52  » du canadien Nick Cutter.

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Un médecin emmène un petit groupe de scouts pour une randonnée de quelques jours sur l’île Falstaff. Rien d’autre que des vacances, le médecin fait cela chaque année avec un groupe d’adolescents. Pourtant, cette année-là, tout ne se passera pas comme prévu. Ils y seront confrontés à un homme à l’agonie, mais affamé, et surtout mourant. Une seule chance, peut-être, de le sauver : lui extirper cet étrange parasite qui est en train de le tuer. Mais se lancer dans la chirurgie avec du matériel de camping sur une petite île coupée du monde, cela n’est pas forcément une très bonne idée. On devine la suite : le parasite les aura tous. Ou pas. Ou peut-être pire encore.

« Troupe 52  », sur une thématique manière « Alien  » ou «  L’Invasion des profanateurs » s’inscrit donc ouvertement dans la lignée des épais thriller horrifiques des années quatre-vingt-dix, dont les auteurs, pour la plupart sans grand talent, cherchaient à se calquer sur le modèle Stephen King. Pourtant, et même si l’on peut émettre ici et là quelques réserves, « Troupe 52 », plus astucieux dans sa structure narrative qui multiplie les sources, plus sérieusement documenté (l’auteur a sans aucun doute été compulser des traités de parasitologie humaine et animale et des ouvrages de médecine), et mettant en scène des personnages plus fouillés que de simples stéréotypes, se hisse incontestablement au-dessus du lot. On s’en étonnera moins lorsque l’on saura que sous son véritable nom – Craig Davidson – l’auteur écrit avant tout de la littérature générale, pour partie traduite chez Albin Michel : « Cataract City  », « Un goût de rouille et d’os », « Juste être un homme ».

Inutile de dire que ce genre de lecture ne pourra que pimenter la vie bien trop paisible des randonneurs estivaux. Terminées les nuits délassantes à la belle étoile et place aux cauchemars récurrents, mort de l’ambiance joyeuse et apparition de soupçons paranoïaques en rafale, et surtout légère baisse d’appétit malgré le grand air. Car tout désormais - le moindre sandwiche, la moindre barre céréalière, la moindre feuille de salade - pourrait bien, hélas, réserver quelque destin véritablement indicible.

Un seul regret : l’édition de poche, que beaucoup choisiront, car en randonnée, le poids c’est l’ennemi (mais hélas pas le seul), propose une illustration évoquant le métrage infesté de morts-vivants, assez « pop culture » mais également trompeuse. Les bibliophiles lui préféreront le volume des éditions Denoël avec sa magnifique couverture en noir et blanc – éditions Denoël qui devraient publier dans les mois à venir un autre roman de l’auteur intitulé « Little Heaven  ».


Titre : Troupe 52 (The Troop, 2014)
Auteur : Nick Cutter
Traduction de l’anglais (Canada) : Eric Fontaine
Couverture : Omega 1982 (édition de poche)
Éditeur : J’ai Lu (édition originale : Denoël, ANNÉE)
Site Internet : page roman (site éditeur)
Numéro : 11919
Pages : 507
Format (en cm) : 11 x 17,8
Dépôt légal : janvier 2018
ISBN : 9782290152483
Prix : 8 €


Hilaire Alrune
9 août 2018


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