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The Dungeon of Black Compagny (T1)
Youhei Yasumura
Komikku éditions

Ninomiya est un pur Neet. Plutôt que d’utiliser son intelligence pour progresser dans la société et surtout dans une société, il a tout fait pour être un rentier oisif grâce à un investissement immobilier des plus rusés. Seulement, alors qu’il prend comme tous les jours un malin plaisir à se moquer des pauvres à la télévision et au pied de son immeuble, il est soudain téléporté dans un monde d’heroic fantasy où les humains oisifs comme lui ne sont rien d’autre que des larves empêchant le groupe de faire son quota de pierres magiques. Car le seul job que Ninomiya est parvenu à trouver est esclave pour une compagnie minière creusant un ancien donjon pour en extraire des pierres magiques qui seront revendues une fortune alors que les ouvriers mourront en travaillant. Exactement ce que Ninimiya a toujours voulu fuir dans le monde réel. En tout cas, peu importe l’univers où il a bien pu atterrir, notre héros malgré lui doit impérativement trouver un moyen de rembourser la dette qu’il a déjà entassée simplement pour survivre...



Pour une fois, le hasard semble avoir souri à notre héros ou presque. En voulant rattraper sa dernière pièce, Ninomiya découvre un passage menant directement au troisième sous-sol du donjon, caché par un sort magique. Cette découverte, Ninomiya décide de la partager avec un ouvrier aussi fainéant que lui mais également bien plus puissant, Wanbe l’homme lézard. Sa proposition paraît très intéressante car ce niveau du donjon est normalement inaccessible sans que des explorateurs les aient au préalable nettoyés de tous les monstres qui y logent. Avec les pierres rares s’y trouvant, les deux compères imaginent déjà la fortune qu’ils vont entasser en toute tranquillité. Malheureusement, les artefacts magiques devant les protéger de toutes les créatures du coin s’avèrent en réalité périmés et un monstre gigantesque les prend pour son prochain casse-croûte. Comment deux losers comme eux vont-ils bien pouvoir s’en sortir ? Pour Ninomiya, il n’y a qu’une seule solution : baratiner la créature. Et contre toute attente, son plan marche ! Ou presque car le monstre se transforme en jeune diablesse à l’appétit sans fin !

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“The Dungeon of Black Compagny” est la première série dont Youhei Yasumura est à la fois scénariste et dessinateur. Elle entre dans cette mouvance de série où des humains se retrouvent sans trop savoir ni pourquoi ni comment dans un monde d’heroic fantasy. Difficile de se faire une place quand on a déjà face à soi des séries comme Re:Zero ou encore Re:Monster, alors pour sortir du lot, le héros de l’histoire est tout sauf un rôliste, c’est en gros une véritable larve qui ne pense qu’à profiter de sa rente en glandant 24/24 dans son bel appartement. Alors se retrouver à trimer comme un esclave pourrait apparaître comme une digne punition. Mais ce ne sera évidemment pas le cas, en tout cas pour le moment. Kinji ne cherche pas une seule seconde à s’adapter, il va plutôt tenter d’appliquer ses méthodes toujours borderline à ce monde qui lui est étranger. Bon, pour des raisons quelque peu morales, notre héros ne parviendra pas facilement à ses fins, pour ne pas dire pas du tout comme il le souhaitait. Pourtant, le hasard et la naïveté des créatures de ce monde lui permettent de progresser dans cet univers, arnaquant le plus possible, mais également mettant peu à peu sa vie en danger face à des créatures dont il semble parfois méconnaître la dangerosité. Les quiproquos et les situations embarrassantes s’enchaînent mais Kinji parvient toujours à tirer son épingle du jeu.

Graphiquement, Youhei Yasumura mélange le chaud et le froid. Côté personnages, le mangaka nous offre des designs plutôt intéressants et très détaillés, même s’il n’y a pas vraiment de grandes originalités. Certaines pleines pages et grandes cases sont assez remarquables et on savoure ce mélange de créatures multiples et variées. En contrepartie, les décors laissent un peu à désirer, le pire étant franchement les bâtiments. Ils se veulent modernes, façon années 70 sans la moindre finesse de détails. Le contraste entre les tenues franchement fantasy et les immeubles est assez violent et peut poser un problème pour permettre l’immersion du lecteur qui perd alors un repère important dans ce genre de monde. On en vient presque à n’apprécier que les scènes se passant sous terre où Youhei Yasumura semble le plus à l’aise pour dessiner des décors. Ce qui est un peu dommage tout de même.

Bon, au final, “The Dungeon of Black Compagny” est certes encore imparfait mais avec un contexte qui est, quant à lui, pluton prometteur.


The Dungeon of Black Compagny (T1)
- Auteur : Youhei Yasumura
- Traducteur  : Fabien Nabhan
- Éditeur français : Komikku éditions
- Format : 13 x 18 cm
- Date de parution : 5 juillet 2018
- Numéro IBSN : 978-2372873123
- Prix : 7,99 €


© Youhei Yasumura 2017 / MAG Garden
© Komikku éditions- Tous droits réservés



Frédéric Leray
25 juillet 2018




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