De retour, Rakiya choisit de ne plus jouer avec le clone de Coco... car il s’agit en réalité de sa véritable amie et non une réplique de celle-ci. Les doigts qui lui manquent ont permis de créer tous ces clones dont celle qui fut utilisée pour faire croire à sa mort. Mais pourquoi s’être fait passer pour morte ? Pourquoi tant de sacrifice pour son exterminateur ? Coco n’hésite pas une seule seconde et révèle toute la vérité à son amie. En fait, Coco a décidé de tout faire pour permettre à Azoth d’atteindre un niveau le plus élevé possible. Mais pour cela, il doit pouvoir cloner à partir d’un cœur, seul organe amenant 100 % du niveau de celui ayant possédé le cœur. Et pour cela, elle voulait attirer à lui une autre observatrice qu’il aurait pu sacrifier en prenant son cœur. Malheureusement, le chef de l’observatoire a vu clair dans son jeu et il lui a envoyé sa meilleure amie. Coco se retrouva alors dans l’incapacité de la tuer. Seulement pour Rakiya, cette explication ne signifie qu’une seule chose ; son amie n’est qu’une lâche !
A la fin du tome 4 de “Distopiary”, il était assez difficile de comprendre où Fumitaka Senga voulait nous emmener. Comment allait-il bien pouvoir clore son histoire en un seul tome ? Une crainte légitime pouvait alors naître : et si la série n’allait pas avoir de fin ? Ce ne serait pas la première fois qu’on nous ferait le coup alors pourquoi pas ici ? Le tome 5 commençait logiquement avec la suite des aventures de l’observatrice Rakiya. Cette dernière, par un sale stratagème d’une concurrente observatrice, découvre la vérité sur la mort de Coco, sa meilleure amie. La pression mise sur les observatrices, cette course à faire de son exterminateur le tueur du roi du mal n’a en réalité que de mauvais côtés. Ce n’est pas une saine concurrence, loin de là et le cas de Drambuie en sera le triste exemple. Le fonctionnement de l’observatoire apparaît comme menant inexorablement à la catastrophe et la petite vengeance du chef contre Coco est d’ailleurs à l’image de tout ce cirque qu’est la lutte contre le roi du mal. En fait, plus il y a de morts pour faire haïr le roi du mal, plus la victoire de l’exterminateur aura de l’impact, alors autant sacrifier un maximum de population pour faire gonfler l’audimat.
Et à l’image du fonctionnement de l’observatoire, Fumitaka Senga clôt sa série de manière plutôt frustrante pour le lecteur. Certes, il y aura une vraie fin, des rebondissements assez surprenants, mais au final le fameux combat contre le roi du mal ne sera qu’une image figée sur le début du combat, uniquement. Est-ce par faute de temps, de place que les deux mangakas ont choisi de conclure leur mini-série par la plus énervante des fins ? Difficile à dire. Pourtant, en fermant ce cinquième tome, même si je n’ai pas du tout adhéré à cette manière d’en finir, il est difficile de trop médire sur cette série. Le concept était original et des plus politiquement incorrects. Les galeries de portraits que nous ont offert les deux mangakas marqueront les lecteurs sans le moindre doute, car ces exterminateurs ne laisseront pas indifférents. Toutefois, oui, on aurait aimé en savoir plus sur tous ces exterminateurs qui n’auront finalement fait qu’une apparition éclair, parfois cruciale mais aussi sommaire. De même, beaucoup d’observatrices n’ont servi que de bouche-trou dans les planches et nombre de questions demeurent sur quelques-unes.
“Distopiary” n’aura pas eu la fin que la série méritait. Et même si j’en garderai un bon souvenir, je reste tout de même sur ma faim.
A partir de 12 ans
Distopiary (T5)
Scénario : Fumitaka Senga
Dessin : Tellmin
Traducteur : Lilian Lebrun
Éditeur français : Pika
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 184 pages
Date de parution : 4 octobre 2017
Numéro IBSN : 9782811637668
Prix : 7,50 €
A lire sur la Yozone :
Distopiary (T1 et 2)
Distopiary (T3 et 4)
© Fumitaka Senga, Tellmin’ /SQUARE ENIX CO., LTD.
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