Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Jean-Philippe
Film français de Laurent Tuel (2005)
5 avril 2006


Genre : comédie fantastique
Durée : 1h36

Avec Fabrice Luchini (Fabrice), Jean-Philippe Smet (lui-même/Johnny Hallyday), Jackie Berroyer (Le professeur), Guilaine Londez (Babette), Antoine Duléry (Chris Summer), Élodie Bollée (Marion/Laura), Olivier Guéritée (Laurent), Caroline Cellier (Caroline), Barbara Schulz (Gabrielle), Francois Toumarkine (le clochard), Benoît Poelvoorde (sosie de Claude François), etc.

Fabrice (Fabrice Luchini) est le fan ultime de Johnny Hallyday (Johnny Hallyday/Jean-Philippe Smet). Il connaît son idole par cœur, collectionne maniaquement le moindre objet et vénère le chanteur par-dessus tout -sa famille y compris.
Suite à une cuite mal digérée et à l’intervention musclée d’un voisin passablement énervé par ses mauvaises imitations nocturnes, il se réveille à l’hôpital dans un monde où Johnny n’a jamais existé...
Fabrice n’est pas homme à renoncer. Si Johnny n’est pas encore de ce monde, il va retrouver Jean-Philippe Smet et en « faire » le Johnny de cet étrange univers parallèle.

Le cinéma français accouche rarement d’un film prenant ses racines dans l’imaginaire et travaillant le registre de la comédie populaire exempte de toute vulgarité (à l’opposé des « Visiteurs », par exemple).
Bizarrement, ce genre, plutôt largement pratiqué avant guerre, est tombé en désuétude totale. Manque d’ambition, de moyens, absence totale de prise de risque scénaristique, une mutation a eu lieu et c’est sur les écrans de la bergère populaire qu’est devenue notre TV somnifère nationale que l’on retrouve ces sujets, via quelques séries plutôt simplettes et niaises.

En s’attaquant au mythe vivant qu’est Johnny Hallyday et en choisissant un acteur outrancier par excellence (Fabrice Luchini), Laurent Tuel fait preuve d’une originalité certaine, d’un courage évident.
Le résultat est une agréable comédie fantastique qui oscille dans ses meilleurs instants vers René Clair tout en basculant parfois dans un esprit « film du dimanche soir » lorsque la réalisation a des ratés.
Néanmoins, le résultat final, sans être totalement emballant (un peu mou du genou et trop obséquieux envers les deux idoles), reste une comédie bien menée et très agréable à regarder.
Un bon moment de cinéma distrayant et affable, où le rire et les sourires se fraient un chemin pour détendre intelligemment l’atmosphère.

Johnny Hallyday est parfait dans son rôle, son visage buriné par les ans, sa démarche calme et stoïque à la Robert Mitchum, faisant merveille. Fabrice Luchini est plus complexe à juger. D’une part, comme souvent, il épate par son énergie et la surpuissance de son jeu. D’autre part, revers logique, il énerve souvent en dépassant les bornes. C’est selon.
Le reste de la distribution est plutôt bien vu. On retrouve avec plaisir Guilaine Londez (Babette, l’épouse de Fabrice), Caroline Cellier (Caroline, l’épouse de Jean-Philippe/Johnny) toujours aussi juste et touchante et Jackie Berroyer en prof au look seventies assez hilarant.
Quant à Benoît Poelvoorde, son apparition en sosie de Claude François est un clin d’œil appuyé qui renvoie le spectateur vers sa mémoire cinématographique récente (« Podium » pour ceux qui n’auraient pas compris !).

Quelques scènes touchent parfaitement leur cible (la rencontre au bowling, la découverte du répertoire de Johnny par Jean-Phillipe), d’autres sentent la récompense aux fans (le concert au Stade de France étant un point d’orgue qui aurait mérité quelques coupes). Rien d’indécent cependant.

Bon, on comprend bien qu’une partie de la critique n’aimera pas -par principe- ce film tout en s’extasiant sur certaines productions américaines qui jouent exactement dans la même catégorie. Glissons...

« Jean-Philippe » est loin d’être une œuvre parfaite mais rien que pour l’effort thématique et le résultat global (satisfaisant), il mérite les encouragements du jury et le soutien de votre critique (qui avait payé sa place, en l’occurrence).
La fin, surprenante à souhait et jouant à fond le principe de la mise en abîme, emportant méritoirement le morceau !

FICHE TECHNIQUE

Réalisation : Laurent Tuel
Scénario : Christophe Turpin

Producteur : Olivier Delbosc, Marc Fiszman, Marc Missonier

Musique : André Manoukian
Photographie : Denis Rouden
Son : Pascal Villard, Olivier Le Vacon
Costumes : Pascaline Chavanne
Montage : Valérie Deseine
Décors : Arnaud de Moléron

Production : Fidélité Productions, Bankable Films (France)
Distribution : Mars Distribution (France)
Presse : André-Paul Ricci, Tony Arnoux (Paris)

SITE INTERNET

Jean-Philippe, le film


Stéphane Pons
5 avril 2006



JPEG - 17.2 ko



JPEG - 5.3 ko



JPEG - 5.6 ko



JPEG - 6.5 ko



JPEG - 9.3 ko



JPEG - 12.1 ko



JPEG - 18.5 ko



Chargement...
WebAnalytics