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Quête onirique de Vellitt Boe (La)
Kij Johnson
Le Bélial’, roman traduit de l’anglais (États-Unis), fantasy /fantastique, 200 pages, février 2018, 17,90€

Dans la ville d’Ulthar, le collège des femmes est une institution chamboulée par la disparition d’une de ses élèves : Clarie Jurat. Si cela venait à se savoir, quelle serait la réaction de son père, un des administrateurs du collège ? Le problème est grave, il faut la ramener rapidement .
D’après les dires d’une amie de Clarie Jurat, elle serait partie avec un rêveur. Sa professeur Vellitt Boe, voyageuse émérite dans son jeune âge, décide de se lancer à sa recherche, ce qui l’oblige à sillonner les contrées du rêve pour trouver une porte vers le monde de l’éveil, là où a fui son élève.



Pour commencer, un mot sur le livre en lui-même. Il est vraiment superbe : couverture avec rabats, cartes couleurs en 2e et 3e de couverture, nombreuses illustrations intérieures signées Nicolas Fructus, excellent toucher. En dehors de la taille et de la reliure, on pourrait croire un volume de la collection Kvasar. Rien que l’aspect donne envie de se plonger dedans !
Le titre ramène à une nouvelle de Lovecraft : “La quête onirique de Kadath l’inconnue”, mettant en scène Randolph Carter cherchant à pénétrer les territoires du rêve. Avec « La quête onirique de Vellitt Boe » inscrit au départ dans la contrée des rêves, Kij Johnson a en quelque sorte choisi de conter le négatif des aventures de Randolph Carter qui n’est autre qu’une connaissance de Vellitt Boe. Cette dernière a beaucoup voyagé par le passé, rencontré beaucoup de monde, avant de poser son balluchon pour assumer la charge de professeur à Ulthar. Elle revient à ses amours des grands espaces, elle a vieilli, c’est plus dur, mais son corps se souvient des efforts passés.
La présence de la carte des Contrées du Rêve permet de suivre ses pérégrinations, d’abord à la poursuite des deux tourtereaux, avant de chercher un moyen de franchir la barrière entre les deux mondes. D’ailleurs elle n’est pas seule dans cette quête, longtemps accompagnée par un chat. Chargé de références, le récit est passionnant. Il n’y a pas besoin d’être connaisseur ou même de connaître l’original de Lovecraft pour apprécier le déroulement de l’histoire. De plus, la plume de Kij Johnson est prenante.
La problématique du roman se complique au fur et à mesure des pages, car la mission de Vellitt Boe se révèle plus importante que supposée dans un premier temps et passer d’un monde à l’autre bien plus difficile et dangereux que prévu. Cela donne un récit dense, riche en événements et en rencontres inattendues. L’imaginaire de Kij Johnson se révèle une fois de plus envoûtant, même inspiré par une autre œuvre, ce qui fait que je ne m’étends pas sur cette coexistence entre les deux mondes, ni sur les dieux de l’un. En tout cas, rien d’étonnant à ce que « La quête onirique de Vellitt Boe » soit couronné du World Fantasy Award 2017.

Kij Johnson avait déjà enchanté les lecteurs avec « Un pont sur la brume », il en est de même avec « La quête onirique de Vellitt Boe ». Servi par une belle plume, une histoire riche en références et en surprises, une personnage centrale attachante par son courage et son abnégation, ce roman démontre une fois de plus le grand talent de l’auteure. Cette quête méritait un bel écrin, Le Bélial’ ne s’est pas trompé dans ses choix. L’objet est superbe, rehaussé par des illustrations intérieures de Nicolas Fructus, parfaitement en accord avec le récit.
Cette publication s’annonçait prometteuse et elle ne déçoit en rien, dépassant même mes espérances. Quel beau voyage !

Et pour finir, un entretien d’une douzaine de pages permet de mieux découvrir Kij Johnson, pour l’instant peu traduite en français. À quand la prochaine ?


Titre : La quête onirique de Vellitt Boe (The Dream-Quest of Vellitt Boe, 2016)
Auteure : Kij Johnson
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Florence Dolisi
Couverture et illustrations intérieures : Nicolas Fructus
Carte des Contrées du Rêve en 2e et 3e de couverture : Serena Malyon
Éditeur : Le Bélial’
Directeur de collection : Olivier Girard
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 200
Format (en cm) : 13 x 20
Dépôt légal : février 2018
ISBN : 9782843449291
Prix : 17,90 €


Kij Johnson sur la Yozone :
- Un pont sur la brume


Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
21 février 2018


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