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I love you so I kill you (T1)
Majuro Kaname et Sousou Sakakibara
Soleil Manga

Taku Kamishiro est surnommé l’homme de ménage par ses camarades de classe car le jeune homme prend plaisir à effectuer des taches d’entretien comme s’occuper des fleurs ou décoller ces maudits chewing-gums qui salissent les bordures. Cette activité a le don de le calmer mais lui donne aussi la réputation de garçon asocial. Pourtant, il rend également d’autres élèves très jaloux car la belle Mika Hanazono n’a d’yeux que pour lui. Tous les garçons de l’école rêvent de pouvoir sortir avec elle mais ils se prennent tous râteau sur râteau comme le beau gosse du lycée, Shinomya. Pourtant la relation entre Kamishiro et Hanazono est assez étrange. Amis d’enfance, la jeune fille semble prendre plaisir à le frapper et à l’humilier sans pourtant que Taku ne s’en plaigne vraiment. D’un autre côté, il ne parvient pas à lui avouer son amour mais lui ayant donné rendez-vous le lendemain sur le toit de l’école, Taku décide de saisir enfin l’occasion de lui parler... Malheureusement un événement va tout remettre en cause.



Cela paraissait n’être qu’une querelle d’un couple dans la rue qui dégénère. Si Taku ne réagit pas sur le moment, une phrase lancée par une jeune fille interviewée à la télé le pousse à intervenir pour les séparer. Seulement, l’homme n’est pas sous l’effet d’une simple colère, mais comme possédé par une terrible envie de tuer. Et malheureusement pas n’importe qui : celle qu’il aime. Voyant Taku intervenir, il se précipite sur le jeune homme qui perd connaissance. Au réveil, Taku est allongé normalement dans son lit. C’est une voisine qui lui raconte la fin de l’histoire et surtout la difficulté qu’a eu la police à maîtriser le forcené. Comme tous les matins, sur le trajet du lycée, Hanazono l’accueille par un bon coup dans le dos, mais cette fois une terrible envie envahit Kamishiro : transpercer la jeune fille avec son parapluie. Que lui arrive-t-il ? Pourquoi est-il submergé par un besoin irrésistible de la tuer, de la torturer, lui faire subir les pires souffrances possibles ? Il doit exorciser tout cela en profitant du rendez-vous sur le toit... Mais rien ne se déroule comme il l’aurait souhaité...

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Les virus tueurs sont à la mode. Beaucoup transforment en zombies, comme dans Infection, d’autres influencent le comportement des victimes comme dans King’s Game. Ici, Majuro Kaname s’attaque à un grand tabou : le sentiment amoureux. Penser que l’amour deviendrait mortel pour ceux qui le ressentent est un choix scénaristique plutôt osé car sortant vraiment des sentiers battus. On tue par amour certes, mais pas de la façon dont le font ceux contaminés par ce bien curieux virus. “I love you so I kill you” est la première oeuvre publiée en France de Majuro Kaname et il faut avouer que son style est très efficace, tentant de briser certains codes. Son héros est quelque peu maso, se faisant maltraiter par une jeune femme dont il est amoureux sans le lui dire, acceptant par ce fait tous ses caprices aussi violents soient-ils. Bon, à la base on retrouve l’amour réciproque non avoué dans de nombreux shonen et il faut souvent attendre longtemps pour que les deux tourtereaux se révèlent leurs sentiments. Ici, tout est fait pour que cela n’arrive jamais. Soyons franc, Mika a un gros grain ! Frapper l’homme qui l’intéresse pour qu’il daigne s’occuper d’elle n’a rien de la méthode de séductions classique. Alors quand le jeune Taru se retrouve contaminé par le virus et déclare à sa chère et tendre qu’il veut la tuer... On serait presque d’accord !

Pour Taru, un véritable supplice va commencer car le virus pousse non seulement à tuer celle qu’on aime de la pire des manières, mais également à tuer tous ceux qui oseraient s’interposer. Pour rendre la chose plus intéressante, la force du contaminé devient surnaturelle, capable de provoquer de véritables catastrophes. Pourtant notre héros - car s’en est tout de même un - luttera contre ses pulsions meurtrières, ce qui n’aura malheureusement pas que des conséquences positives. Les personnages sont très expressifs et le « mode maniaque » de Taru est très bien rendu, avec de sympathiques flashs où le personnage imagine quelle torture il pourrait bien pratiquer sur Mika. Attention, elles sont souvent gore et contrairement au classement sur le site des éditions Soleil, cette série est bien un seinen. Violence et gore suffisent pour le classer ainsi, sans compter les déviances des protagonistes contaminés. Nous sommes loin de la couverture trompeuse, un peu trop soft par rapport au contenu de ce premier tome. Avec un dessin devenant rapidement nerveux, Sousou Sakakibara a parfaitement accroché l’idée de Majuro Kaname et l’a transposée avec intelligence et efficacité. Nous avions découvert son travail sur la mini-série Soloman, qui m’avait très agréablement surpris. Encore une fois, Sousou Sakakibara ne déçoit pas.

“I love you so I kill you” s’annonce comme une série horrifique de très bonne facture et qui pourrait surprendre par son style et une tendance à briser en douceur certains codes.


I love you so I kill you (T1)
- Scénario : Majuro Kaname
- Dessins : Sousou Sakakibara
- Traducteur  : Julien Gerriet
- Éditeur : Soleil Manga
- Collection : Seinen
- Format : 128x182 mm
- Pagination : 176 pages
- Dépôt légal : 24 janvier 2018
- Numéro ISBN : 978-2-302-06229-0
- Prix public : 7,99 €


© Edition Soleil- Tous droits réservés



Frédéric Leray
28 janvier 2018




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