
Ce tome 2 de la série “Olympus Mons”, dont 2 albums sont prévus par an, est dans la droite lignée d’“Anomalie Un”. Le scénariste Christophe Bec y multiplie les trames narratives, allant de l’une à l’autre, jonglant entre le passé et le présent. Il débute aussi par un grand décalage temporel avec des Vikings sur leurs drakkars, survolés par des vaisseaux spatiaux qu’ils ne peuvent appréhender. L’histoire se répète d’ailleurs bien plus tard et fait partie de l’enjeu entourant l’anomalie.
Cette fois-ci, il est clair que les extraterrestres ont atteint la Terre et l’ont visitée. Certains le savent, mais la population doit l’ignorer.
L’épave au fond de la mer de Barents représente un enjeu considérable. Si le médium a raison, il ne faut surtout pas y toucher. Que faire ? Qui doit prendre ses responsabilités ? La réflexion est intéressante et se déroule dans un contexte de guerre froide qui rajoute à la tension, car chacun agit de son côté en évitant de communiquer de peur d’en révéler de trop.

Si l’attention est focalisée sur cette expédition, Christophe Bec connaît ses classiques en s’attachant aussi au mont Ararat et aux supposés restes de l’arche de Noé. De plus, il n’oublie pas une dimension plus humaine, plus proche de l’humain et de ses tracas quotidien avec le couple Goodwin qui bat de l’aile ou avec la cosmonaute russe livrée à elle-même sur Mars. Il concilie habilement tout un ensemble de données à travers l’espace et le temps pour construire un récit intriguant sur l’existence des extraterrestres et le secret déployé pour le cacher.

Comme on ne peut l’ignorer, l’équipe Christophe Bec et Stefano Raffaele fonctionne très bien avec plusieurs volumes de “Prométhée” à leur actif ou encore la trilogie “Deepwater prison”. Le dessinateur excelle aussi bien dans les décors allant de la planète Mars aux fonds marins en passant par le mont Ararat ou la Sibérie que dans les personnages, souvent en gros plan pour mieux exprimer des émotions. Les pages 28 et 29 sont symptomatiques avec les visages d’une aveugle trahissant son âge et le poids de ce qu’elle sait et celle de la cosmonaute d’une beauté triste, dévoilant son désarroi et sa peur de l’avenir.
Comme l’imagination du scénariste, Stefano Raffaele montre toute sa palette et il peut se faire plaisir en explorant bien des lieux et des ambiances différents.

Avec ses deux premiers tomes, “Olympus Mons” en dit déjà beaucoup mais en cache aussi beaucoup. L’histoire placée dans un futur proche s’appuie sur le passé et s’en sert pour étoffer le récit tournant autour de la venue d’extraterrestres. L’opération Mainbrace ou encore le mystère entourant le mont Ararat alimentent intelligemment l’intrigue, lui donnant du poids. “Hangar 754”, le titre du tome 3 paru en janvier 2018, appuie ce constat. Pour autant, les petites histoires faisant de nous des individus ne sont pas oubliées, ce qui permet aux lecteurs de se sentir plus concernés.
L’album “Opération Mainbrace” se révèle passionnant, très bien maîtrisé et démontre le potentiel des deux auteurs aux manettes. Du beau travail à tout point de vue !
(T2) Opération Mainbrace
Série : Olympus Mons
Scénario : Christophe Bec
Dessin : Stefano Raffaele
Couleurs : Digikore Studios
Couverture : Pierre Loyvet
Éditeur : Soleil
Collection : Fantastique
Dépôt légal : 6 septembre 2017
Format : 23,4 x 32,3 cm
Pagination : 48 pages couleurs
Numéro ISBN : 9782302063747
Prix public : 14,50 €
À lire également sur la Yozone :
Olympus Mons (T1) Anomalie Un
Olympus Mons (T3) Hangar 754
Deepwater prison (T1) Constellation
Deepwater prison (T2) Le bloc
Deepwater prison (T3) Évasion
Prométhée (T1) Atlantis
Prométhée (T2) Blue Beam Project
Prométhée (T3) Exogénèse
Prométhée (T4) Mantique
Prométhée (T5) Le Sarcophage
Prométhée (T6) L’Arche
Prométhée (T7) La Théorie du 100e Singe
Prométhée (T8) Nécromanteion
Prométhée (T9) Dans les ténèbres (1/2)
Illustrations © Stefano Raffaele et Éditions Soleil (2017)