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Majestic Murder
Armelle Carbonel
Bragelonne, Thriller, roman (France, 2017), thriller/terreur, 280 pages, janvier 2018, 7,90€

Lilian vivote dans un squat minable, elle se shoote en attendant de connaître le succès auquel elle pense être prédestinée. L’arrivée de Seamus, un homme qui l’attire physiquement, lui offre une porte de sortie. Il l’emmène à une audition au Majestic, un théâtre qui ne paye pas de mine. Les deux sont retenus pour la représentation d’une pièce consacrée à une artiste disparue dans les années 1930. C’est justement Lilian qui doit incarner Peg Entwistle, célèbre non pour sa carrière d’actrice, mais pour s’être suicidée en sautant d’une des lettres géantes du panneau Hollywood.
Le metteur en scène demande à ce qu’elle devienne Peg, qu’elle soit possédée par cette personnalité, en n’hésitant pas à recourir à des méthodes peu orthodoxes.



« Majestic Murder » peut être qualifié de bien des adjectifs, le premier à me venir à l’esprit étant malsain, aussi bien par l’ambiance lourde que par le déroulement.
Il faut dire que la présentation de l’auteure Armelle Carbonel commence en ces termes : « Surnommée la nécromancière... », rien moins que cela !

Le début s’avère pour le moins ardu, voire incompréhensible, car il est difficile de comprendre les tenants et les aboutissants, ou plus simplement de suivre. Lilian semble attachée à une autre fille d’infortune avant de la laisser tomber comme une vieille chaussette, les motivations de Seamus sont troubles, il affiche une double personnalité... Aucun des personnages croisés au fil du récit n’est vraiment normal, cela semble outrancier et le début a du mal à fonctionner par trop d’opacité.
En conséquence, il faut s’accrocher, avoir envie de savoir où l’auteure souhaite conduire le lecteur pour poursuivre, d’autant que le récit ne s’allège pas une fois au Majestic : un mystérieux enfant sourd-muet hante les lieux, les quelques membres de la troupe n’ont rien d’engageant, apparaissant tous possédés par cette pièce en hommage à Peg.
Que de pièces à emboîter pour reconstituer le puzzle dont l’image d’ensemble ne se révèle que petit à petit !

L’imagination d’Armelle Carbonel se révèle perverse et ce point entraîne justement les lecteurs dans le récit. Il sent que la pièce n’en est pas vraiment une, d’autant qu’il n’y a que deux acteurs et qu’il n’est prévu qu’une seule représentation. Vers quoi se dirige-t-on ? Rien de bon, les sous-entendus le laissent présager. Mais qui en sera la victime ? Tout est fait pour se perdre, semer le doute sur la suite des événements, sur une conclusion somme toute logique et qui dévoile, à l’image d’un casse-tête, la solution de l’énigme. L’explication à la confusion du début arrive à la fin du roman, le brouillard se lève alors...
Toutefois, on peut légitimement se demander si l’auteure n’en fait pas de trop, comme avec ce lieutenant de police qui a pris des congés pour suivre une nouvelle piste sur une série de meurtres sauvages. La surenchère n’a pas toujours que du bon.
Il n’empêche qu’au final, on ne peut s’empêcher de penser que c’est bien vu avec ces dernières pages qui éclairent l’ensemble.

Avec Armelle Carbonel, rien n’est simple : les sous-entendus pullulent, les rôles peuvent s’inverser au cours du récit, le mystère demeure toujours en toile de fond... L’ambiance de « Majestic Murder » s’avère lourde, particulièrement malsaine et l’auteure ne fait pas dans la dentelle. Elle expose la perversité humaine, le voyeurisme à travers la société du spectacle qui ne recule devant rien pour contenter le public.
Peut-être lui reprochera-t-on juste de trop privilégier la conclusion au détriment d’une grande partie du roman trop confuse.
Dans ce qui est de la terreur, « Majestic Murder » fait mouche en heurtant les imaginations, ce qui était sûrement le but. Mission remplie !

Il est à noter que le roman court jusqu’à la page 255, les dernières pages dévoilant le début de son prochain roman « Sinestra » prévu en 2018 chez Ring.


Titre : Majestic Murder
Auteur : Armelle Carbonel
Photographie de couverture : Bertrand Binois
Éditeur : Bragelonne (édition originale : Éditions Fleur Sauvage, 2017)
Collection : Thriller
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 280
Format (en cm) : 11 x 17,7
Dépôt légal : janvier 2018
ISBN : 9791028107437
Prix : 7,90 €


Autre roman d’Armelle Carbonel sur la Yozone :
- « Criminal Loft »


Pour écrire à l’auteur de cet article :
francois.schnebelen[at]yozone.fr


François Schnebelen
17 janvier 2018


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