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Gandahar Hors-série IV - Spécial Aventuriales
Une publication de l’association Gandahar
Revue, HS 4, SF - fantasy - fantastique, nouvelles-article, septembre 2017, 156 pages, 10€

Chaque manifestation des Aventuriales – une convention SFFF organisée par l’association qui publie la revue « Gandahar » – est l’occasion de la sortie d’un numéro hors-série, athématique et s’efforçant d’offrir un large panorama de ce qui s’écrit aujourd’hui dans ce domaine.



Ce nouvel opus ne déroge pas à la règle et nous propose pas moins de 13 nouvelles à son sommaire. L’éclectisme est de rigueur et toutes les facettes de l’imaginaire sont abordées, de la science-fiction au fantastique, de la fantasy à l’horreur.
J-P Andrevon avec “Gardiens” inaugure donc ce numéro et nous donne un texte d’une grande sensibilité, une histoire de revenant teintée de bienveillance et d’humanité. Remarquable.
Probablement écrite à l’occasion de l’AT sur les paradoxes temporels, “Peine rétrospective” de Martine Hermant est une variation intéressante sur le thème de la possession d’un homme par une entité venue du futur.
“Anamnèse” signée Julie Conseil s’inscrit également dans ce thème temporel. Il y a une bonne dose d’invention et d’humour dans ce texte enlevé qui fait mouche.
“Dans les brumes de l’intertemps”, Christophe Guillemain nous offre en revanche un texte fantastique de facture classique mais solide, qui participe des mondes secrets d’un Lovecraft.

J’avoue avoir eu du mal à accrocher à “Circonvulsions” de Marie Latour. Il y a plein de bonnes idées émises également dans le cadre du paradoxe temporel, peut-être même trop, mais ce foisonnement mal discipliné nuit à la cohérence de l’ensemble. Dommage.
On reste dans le paradoxe temporel – décidément – avec “Passé à composer” d’Adèle Weiss dont la seule faiblesse est de ne pas nous expliquer clairement comment le héros, un médecin tombé amoureux de sa patiente, parvient à réécrire indéfiniment l’histoire pour empêcher la survenue d’un accident mortel la concernant.

“Cheval de mer” signé Estelle Faye est un superbe conte mettant en scène un enfant qui pense que son père disparu en mer serait désormais à bord d’un vaisseau fantôme. Il guette sa venue. Sensibilité, émotion et tendresse sont au rendez-vous de cette belle histoire.
Le thème de Pinocchio est revisité dans “La révolte du pantin” de Chloé Bertrand. Le texte est séduisant, mais il est dommage que le monde qui entoure celui de Pinocchio ne soit que légèrement esquissé.
Aurélie Wellenstein avec “Blandine et les Jags” nous entraîne dans un univers crépusculaire où règne un clergé par rapport auquel l’Inquisition aurait relevé d’un jeu d’enfant. Comme souvent Aurélie Wellenstein fait subir les pires tourments à ses personnages, et son évocation de cette société arriérée et barbare est réussie.

Avec “Prohibition” d’Emeric Cloche, je pourrai renouveler les remarques émises plus haut au sujet du texte de Marie Latour : de bonnes et même très bonnes idées, mais une narration peu entraînante, rendant la lecture pesante.
“Ma rencontre avec la goule” de Sofia Samatar publiée dans « Gandahar n°7 » m’avait beaucoup plu, et j’avoue que “Comment retourner dans la forêt” proposée ici me conforte dans mon sentiment que Sofia Samatar est une auteure de grand talent. Là aussi l’histoire est largement hermétique, mais les images distillées au compte-goutte suffisent à planter le décor et à dessiner les grands traits d’une société totalitaire, cachée derrière les « colos » qui sont au centre de cette nouvelle.

Edouard Brasey avec “Les fils de Fenrir” revisite la tétralogie de Wagner, la mythologie nordique pour nous décrire la mutation d’un personnage plutôt maléfique. Le texte est très descriptif et l’on ne sait pas trop où l’auteur veut en venir. Mais la fin réserve une surprise.
Enfin, Graham Masterton qui était le parrain des Aventuriales cette année clôt ce copieux numéro avec “Contemplatrice”, une histoire absolument horrible qui m’avait soulevé le cœur lors de sa première lecture. (Ce texte est paru initialement en français dans le n°59 de « Phenix » sous le titre “Observateur”).

Ce 4ème hors-série, dense, varié, offre ainsi un bel éventail d’histoires. Accompagné de notices de présentation pour chaque auteur, il illustre le professionnalisme d’une équipe dynamique qui, manifestement, ne ménage ni son temps ni sa peine pour offrir aux lecteurs de bien beaux objets.


Titre : « Gandahar »
Numéro : H.S. 4
Directeur de publication : Jean-Pierre Fontana
Rédactrice en chef : Christine Brignon
Couverture : Michaël Thomazo
Type : revue
Genre : Science-fiction, fantasy, fantastique
Site Internet : l’association Gandahar ; Sa page facebook
Dépôt légal : septembre 2017
Périodicité : trimestrielle
ISSN : 2418-2052
Dimensions (en cm) : 16 x 24
Pages : 156
Prix : 10 €



Didier Reboussin
8 décembre 2017


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