Les liens de sang
La curiosité menait au tome 2, « Les liens de sang », sans doute un peu moins réussi, que ce soit dans le scénario qui temporise un peu mais réserve quelques rencontres bien surprenantes (et pas que de serial killers !) ou dans le dessin, parfois imprécis. Mais la question dérangeante est toujours là, pour le shérif Crane, Nicholas Finch, Edward « Nailbiter » Warren, Alice, l’agent Barker : qui a pu torturer et amputer de la sorte Eliot Carroll ? Ensuite, comme une balle de flipper fou qui serait en vadrouille dans ton crâne, vient celle qui les rend tous fous : quel est le secret de Buckaroo ?
Dans ce tome 3, “L’Odeur du sang”, Nicholas Finch est décidé à faire parler Edward Warren. Ce tueur, réputé pour dévorer les ongles de ses victimes, en sait évidemment beaucoup plus qu’il ne le dit sur les raisons d’un tel déferlement de psychopathes dans cette petite ville. Finch est prêt à tout, quitte à le torturer, pour avancer dans cette morbide affaire qui cumule déjà pas mal de meurtres et d’atrocités depuis son arrivée. Mais est-il prêt à faire alliance avec le Diable en personne ? Dès la très bonne couverture de ce tome 3, on devine que Finch et le shérif Crane vont frôler la noyade à ce petit jeu d’approcher toujours un peu plus le repaire étouffant des fous de meurtres. Les scènes éprouvantes, les expériences terrifiantes, démentes, se succèdent, pour eux, mais aussi pour l’agent Barker... et le Nailbiter se livre un peu et déchire quelque morceau du voile qui masque le secret de Buckaroo.
Des passages horrifiques marquants
Williamson va toujours plus loin dans les tiroirs à surprises de son thriller horrifique. Une horreur et une tension de tous les instants particulièrement bien transcrites par une mise en pages épatantes d’Henderson, également plus performant dans son dessin, ses cadrages, usant avec son scénariste de quelques moments surprenants, comme cette double page horrifique à souhait composée de 40 petites cases qu’on peut aborder comme on veut.
Quelque soit le sens de lecture, l’horreur est toujours aussi forte. Une très bonne idée de construction narrative. Des surprises, du suspens, des moments forts, ce tome 3 en est fécond, toujours dans ces ambiances oppressantes qui font penser au mystère de “Twin Peaks” ou à l’horreur de “Seven”. Si j’ai mis du temps à monter dans cette histoire, n’accrochant pas au dessin, je me réjouis aujourd’hui de lire cette série particulièrement addictive et m’attend, pour les deux prochaines parutions (“Nailbiter” est prévue en 5 tomes) à une montée en force de l’horreur tant cette bourgade de Buckaroo déteint sur les esprits, présumés bons comme mauvais.
“Nailbiter”, une série à ne pas lire seul, la nuit, dans une maison au fond d’un bois... mais qu’il faut découvrir, surtout sans se ronger les ongles !
(T3) L’odeur du sang
Série : Nailbiter
Scénario : Joshua Williamson
Dessin : Mike Henderson et Adam Markiewicz (épisode 12)
Couleurs : Adam Guzowski
Éditeur : [Glénat Comics
Pagination : 128 pages couleurs
Format : 17,3 x 26,5 cm
Dépôt légal : 7 juin 2017
Numéro ISBN :9782344022368
Prix public : 15,95 €
Illustrations © Mike Henderson et Éditions Glénat Comics (2017)