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Infinity 8 (T4) Guérilla symbolique
Lewis Trondheim, Kris et Martin Trystam
Rue de Sèvres

La série “Infinity 8” est basée sur le principe du reboot, dans un univers de science-fiction. Explications : l’immense vaisseau intergalactique Infinity 8 est bloqué, au tiers de son voyage, par un amas grand comme un système solaire composé de tombeaux, de mausolées, de bouts de planètes. Un encombrant fatras provenant de galaxies et de races inconnues, un bordel qu’il faut explorer afin d’en découvrir l’origine. La Fédération intergalactique a demandé au Capitaine de l’Infinity 8 d’enquêter. D’autant plus que cette entité extraterrestre, un Torn Shär, a ce curieux talent de pouvoir lancer en mission un agent dans ce capharnaüm galactique pendant 8 heures et, quoi qu’il arrive, de ramener tout le monde à la case départ... et oui, le reboot ! Seule limite au phénomène : il ne peut le faire que huit fois successivement.



Oui, la série est marquée par le chiffre 8 qui résonne comme 8 albums, 8 thématiques différentes, 8 scénaristes, 8 dessinateurs et 8 jolies nanas, propulsées dans l’espace en combinaison moulante, sur un mégaboard, telles le Surfer d’Argent dans l’espace insondable... sauf que là, c’est dans une nécropole galactique pleine de mauvaises surprises.
Ce projet, c’est Lewis Trondheim qui l’a initié, s’appuyant sur Olivier Vatine pour définir la bible graphique à laquelle doivent se ternir les heureux élus conviés dans cette aventure. Trondheim tisse la trame narrative générale, distribue les rôles puis laisse mijoter.
Chaque fois, tout commence par la convocation d’un agent qualifié, comme vous l’aurez compris une jolie nana, un peu pin-up de l’espace, mais sans forcer le trait, à la manière des pulps mais dans une définition graphique moderne.

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Première agente spéciale par Dominique Bertail

Celle-ci est briefée par le capitaine de l’Yss Infinity, puis par le lieutenant Reffo qui ne peut s’empêcher d’y ajouter une touche de drague, récoltant les plus belles bûches de l’espace. Mais l’homme est persévérant, à défaut d’être irrésistible ! Du pur Trondheim, car oui, chaque fois, on recommence la mission d’exploration, sous un feu roulant d’action loufoque et barrée comme l’aime le père de Lapinot.
Des explorations diverses et variées, pour découvrir le pourquoi de cet énorme tas d’os en travers de la route du vaisseau. Après “Romance et macchabées” dessiné par Dominique Bertail, “Retour vers le Führer” par Olivier Vatine et “L’Évangile selon Emma” où apparaissait Fabien Vehlmann pour donner de l’épaisseur au scénario et Olivier Balez au dessin, je dois dire être resté pas mal sur ma faim. “Romance et macchabées” installait la série, avec un dessin plutôt honorable de Bertail, ensuite vînt la déception, tant dans la teneur du scénario, de l’humour que dans la réalisation graphique... cela ne décollait pas vraiment, sans doute à cause de ce foutu blocage dans l’espace !

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Avec “Guérilla symbolique”, Kris et Martin Trystam abordent des sujets modernes, d’actualité, comme la course folle et à tout prix à l’audimat, des sectes, des manipulations de masse, du pouvoir, dans un registre aussi cinglé que manichéen. Dans un esprit hippy, ça plane pour tous avec d’heureux invités d’un happening barré en plein cimetières galactiques, on fait la connaissance de Patty Stardust, agente infiltrée depuis cinq ans au sein de la Guérilla symbolique et convoquée d’urgence par le Capitaine. Un protocole 8, cela ne peut se refuser, même si la jolie métisse à la coiffure afro est furieuse de griller sa couverture !
Une aventure pas vraiment « peace and love », mais plutôt très psychédélique et rock’n roll, invitant dans l’espace le fameux club des 27 (Jimi Hendrix, Kurt Cobain, Jim Morrison,…), avec une très haute teneur en trahisons et morts violentes qui vont voir se multiplier les followers.

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Voilà une bonne déglingue colorée, bien dans les climats souhaités pour cette série, avec quelques personnages d’importance qu’on pourra retrouver plus tard. C’est pour l’instant l’album que j’ai le plus apprécié, Kris apportant quelques axes originaux au scénario quand Martin Trystam s’amuse comme un petit fou dans l’abondance de décors et de scènes aussi flashy que psychédéliques, déclinant son héroïne sous les traits d’Angela Davis, célèbre icône des Black Panthers.
Au final, on n’en sait toujours pas plus sur cette foutue nécropole géante, et on remettra donc cela avec un tome 5, “Le Jour de l’Apocalypse”, avec David Mourier et Lorenzo De Felici (j’ai envie de voir cela !)...

Et oui, à la fin, c’est toujours le Capitaine qui remet la pendule à zéro !


(T4) Guérilla symbolique
- Série : Infinity 8
- Scénario : Lewis Trondheim et Kris
- Dessin : Martin Trystam
- Couleurs : Martin Trystam et Hubert
- Éditeur : [Rue de Sèvres>http://www.editions-ruedesevres.fr/]
- Pagination : 96 pages couleurs
- Format : 20 x 29 cm
- Dépôt légal : 10 mai 2017
- Numéro ISBN : 9782369812647
- Prix public : 17 €


Illustrations © Martin Trystam et Éditions Rue de Sèvres (2017)



Fabrice Leduc
19 octobre 2017




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