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Love in the Hell (T2 et 3)
Reiji Suzumaru
Glénat

La vie s’écoule tranquillement pour Rintaro... Bon la vie disons plutôt sa mort puisqu’il est dorénavant en Enfer. Entre ses supplices quotidiens, il a maintenant un boulot à Amazombie qui lui permet de gagner de quoi se nourrir. Mais l’Enfer demeure l’Enfer et il n’est jamais à l’abri qu’une bonne vieille arnaque par des démons mal intentionnés... comme s’il y avait des démons bien intentionnés en Enfer ! Mais se laisser avoir par une pseudo maison close qui dépouille les clients des fausses démones attirant le chaland rend Rintaro encore plus pitoyable. Toutefois, il n’y a pas que les pécheurs qui se révèlent minables, certains démons n’ont vraiment pas l’étoffe pour torturer leurs victimes, et quand en plus vous êtes le frère de la plus perverse de toutes les démones, cette chère Momone, c’est le pompon ! Et pourtant, ce démon va provoquer une forme de pitié chez Rintaro qui va utiliser un stratagème grossier mais efficace pour lui sauver la mise. Seulement les pécheurs du petit démon sont d’anciennes racailles et ils n’ont pas perdu leurs sales habitudes.



Mais comment Rintaro est-il arrivé en Enfer ? Quel crime a-t-il commis pour subir un tel châtiment ? En fait, la seule personne possédant les réponses à ses questions n’est autre que sa démone, Koyori. Seulement cette dernière refuse de lui raconter les circonstances de sa mort, préférant le torturer dans l’ignorance. Bon, leurs rapports ne sont pas vraiment ceux de maître à esclave, Koyori ayant clairement un faible pour son premier pécheur, et elle accepte même ses critiques vestimentaires alors qu’elle s’est offert une petite pause côté sévices en tout genre. Malheureusement, Rintaro a perdu son travail, comme le veut le règlement des Enfers, sinon ce serait tout de même un peu trop facile. Et pour gagner un peu d’argent, Rintaro loue ses services directement à des démons qui n’osent demander l’aide des leurs, ayant honte de leurs besoins, comme cette démone souhaitant redonner du tonus sexuel à son homme. Et pour cela, il lui faut du lotus pourpre. Et voilà notre pauvre Rintaro parti cueillir la précieuse fleur. Mais celle-ci est loin d’être réellement inoffensive.

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Suite et fin de ce triptyque un rien coquin de Reiji Suzumaru. Le deuxième tome est dans la continuité du premier, Rintaro poursuit son apprentissage des Enfers, apprenant peu à peu les règles, que Koyori ne lui révèle que contrainte et forcée ou tout simplement, parce que la petite démone a oublié de les mentionner. Chaque petite saynète mélange beaucoup d’humour et ce petit côté sexy qui limite le lectorat de la série. Mais soyons francs, même s’il y a un peu de sexe par ci par là, on est très loin d’un hentai. Les allusions sexuelles sont surtout là pour accentuer le ridicule des situations dans lesquelles se retrouvent le pauvre Rintaro comme la fausse démone escort girl. Toutefois notre héros révèle aussi un bon fond et même s’il est souvent maladroit ou un peu balourd, il cherche souvent à ne faire que le bien. Bon, il reste un pécheur et même une bonne action n’est pas très bien rémunérée. L’Enfer est pavé de bonnes intentions comme dit le diction et Rintaro est l’incarnation de cette vérité. Momone, même si elle reste d’une grande perversité, montre aussi d’autres visages, comme avec son frère ou quand il faut châtier un démon ayant perdu la raison car même en Enfer, des démons peuvent subir un châtiment.

Toutefois, une question restait en suspens : pourquoi Rintaro est-il arrivé en Enfer ? Quel crime a-t-il donc commis ? Un premier indice nous est apporté avec une jeune femme entrant soudainement dans le quotidien de Rintaro. Le cœur du troisième et dernier tome sera évidemment de nous révéler la raison de sa damnation et pour cela, il faudra que Rintaro recouvre la mémoire. Evidemment, cela ne se fera ni facilement, ni directement, ce sera encore un des jeux pervers de Koyori qui n’aura pas le courage de tout lui révéler elle-même. Et alors que la série était toute légère, plutôt amusante, Reiji Suzumaru choisit de passer pour son final en mode véritablement sordide. Ce passé oublié ramènera notre héros loin dans son passé pour mieux comprendre son terrible présent. Mais finalement, ce qui engendra sa damnation est pire que l’Enfer, c’est l’Enfer sur terre pour celle qui a subi cette perversion car Reiji Suzumaru évoque un des pires crimes qui puisse exister car touchant une enfant. Je n’en dirai pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte, mais l’histoire finale tranche radicalement avec le reste des autres tomes. C’était un risque pour le mangaka mais parfaitement calculé et quelque part, le lecteur n’est pas vraiment étonné et même soutiendra jusqu’au bout le pauvre Rintaro.

Mini série, sans tambour ni trompette, “Love in the Hell” nous aura finalement fait passer un sympathique moment.


Interdit au moins de 16 ans

Love in the Hell (T2 et 3)
- Auteur : Reiji Suzumaru
- Traduction : Yohan Leclerc
- Editeur : Glénat
- Collection : Erotic
- Format : 130 x 180 mm
- Pagination : 160 pages noir et blanc
- ISBN : 9782344003527 ; 9782344003534
- Parution : 23 septembre et 18 novembre 2015
- Prix : 6,90 €


A lire sur la Yozone :
Love in the Hell (T1)


© Edition Glénat - Tous droits réservés



Frédéric Leray
13 octobre 2017




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