L’exposition se tient au rez-de-chaussée de la Halle. Pour y entrer il faut traverser une tenture où sont représentés les visages du duo. Vous déambulerez dans la pénombre pour ainsi être plongés dans les ambiances des différents films du duo. Ces deux compères ont toujours travaillé ensemble.
Ce parcours démarre par les claps de leurs films puis visite des alcôves qui retracent leurs créations. Cette déambulation n’est pas conçue de manière chronologique. Entre court -métrage d’animation et blockbuster US règne une ambiance parisienne révolue. Hors du temps, cette exposition nous entraîne dans les méandres de chaque film.
Entre les photos de tournages, les storyboards, les costumes et les maquettes, tout l’univers des films est là. Vous pourrez y croiser le cerveau de La Cité des enfants perdus, Les photomatons et le nain du Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, la fameuse enseigne en forme de cochon de Delicatessen. Dans les méandres des alcôves, un long parcours nous mène dans la conception de l’Alien. Durant le vernissage Jeunet est revenu sur cette aventure. Caro a été peu présent car le projet était déjà bien avancé. De cette expérience, Jeunet retient la manière de travailler de l’industrie cinématographique américaine. Il a reconnu que pour lui il n’y avait qu’un Alien et c’était le premier. Pour ma part, je trouve qu’il y en a un de plus qui compte et c’est Alien La résurrection.
Avec cette rétrospective un constat amer se révèle. À l’heure où le marketing a pris le dessus sur l’art Caro/Jeunet ne pourraient plus faire des films comme Amélie, la Cité ou Delicatessen. D’ailleurs, ils en font part. Caro : « Nous sommes désormais dans une berlusconisation du cinéma français. Cela entraîne un appauvrissement de la diversité. La tradition du cinéma imaginaire Méliès, Tati, Cocteau a disparu. » Le réalisme poétique que Caro et Jeunet mettent en scène prend sa force dans les contes et légende de leur enfance.
C’est une exposition qui m’a particulièrement touchée. L’émotion m’a gagnée dès l’entrée dans l’exposition avec la découverte de ces objets tant vus dans le Fabuleux destin d’Amélie Poulain. La musique, le lieu (la halle se situe au pied du Sacré-Cœur) m’ont tout de suite transportée dans le film. Ce fut un incroyable voyage que je vous recommande vivement.
Horaires :
Ouvert tous les jours : en semaine de 11h à 18h
samedi de 11h à 19h / dimanche de 12h à 18h
La billetterie ferme à 17h – le samedi à 18h
Adresse :
Halle Saint Pierre
2, rue Ronsard – 75018 Paris
Tél. : 33 (0) 1 42 58 72 89
Accès :
M° : Anvers, Abbesses
Velib’ :
– Station N° 18006, place Saint Pierre
– Station N° 18002, 25 rue de Clignancourt
– Station N° 18005, 8 rue Tardieu
INTERNET
http://www.hallesaintpierre.org/
Photos © Ingrid Etienne pour Yozone