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Crueler than Dead (T2)
Tsukasa Saimura, Kozo Takahashi
Glénat

Maki et sa petite troupe ont enfin atteint le Tokyo Dôme, Togo comme l’enceinte est dorénavant appelée. La sécurité à l’entrée est draconienne et Maki a beaucoup de mal à convaincre les officiers présents qu’elle amène le vaccin qui doit sauver l’humanité et la guérir de cette épidémie transformant les hommes en Oz, en zombies. D’ailleurs, ils sont maintenant trois à pouvoir témoigner de l’efficacité du sérum, depuis que Yugo a lui aussi été soigné. Mais quand les militaires commencent à vouloir jouer des muscles, le côté sauvage et protecteur de Maki refait surface et elle leur montre qu’elle reste une créature des plus dangereuse... ce que sait pertinemment Shimamoto, celui qui dirige en réalité ce qui se passe dans le dôme. En fait, il sait parfaitement qui est Maki et ce qu’elle ramène, seulement, il n’a pas vraiment l’intention de produire un vaccin à grande échelle. En fait, le dôme est devenu une zone où l’élite s’est totalement déconnectée du bas peuple qu’elle laisse crever comme des animaux.



Si Maki est dorlotée par le service médical du dôme, les autres sont envoyés dans les quartiers où vivent ceux qui pensait y trouver un refuge... Mais peut-on décemment appeler cela vivre ? Miura et Shota en font rapidement la douloureuse expérience en tombant sur un groupe d’enfants faisant payer un droit de passage aux nouveaux arrivants. Et si Kyo doit jouer du couteau pour se faire respecter, ce n’est pas un problème. Mais Shota n’admet pas que l’on attaque ses amis et même s’il ne souhaite pas faire de mal à la bande qui leur fait face, il compte bien se faire respecter. Son attitude a gagné l’intérêt de Kyo qui le verrait bien rejoindre son petit groupe. Toutefois, Shota voudrait vivre une vie normale et quand il apprend que son père est vivant dans le dôme, il ne pense qu’à le rejoindre même s’il ne connaît pas du tout les lieux... ce qui n’est pas le cas de Kyo. Seulement l’adresse qui a été donnée à Shota se trouve dans le pire quartier du dôme, le royaume des drogués et des putes. Un lieu où ceux qui ont vendu leur carte d’identité pour un peu à manger se retrouvent comme des parias sans plus rien pour vivre.

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Après deux ans d’attente, les éditions Glénat sortent enfin le deuxième et dernier tome de “Crueler than Dead”. Evidemment, difficile de se remettre facilement dans l’action de cette série et relire le tome 1 s’avère un préalable inévitable pour refaire connaissance avec Maki et ses compagnons. Ils venaient de fuir la tour de la débauche de Paradise, mais contrairement à ce qu’ils pouvaient penser, le Tokyo Dôme n’est pas le lieu sûr qu’ils espéraient. L’accueil de nos héros mettait directement dans le bain. Avec le Dôme, on se rapproche d’une ambiance classique de film d’horreur, faisant un peu penser à “Land of the Dead” si l’on reste en mode zombies. Si le tome 1 était un road trip à travers le Japon, le tome 2 est un terrible huis clos dans le dôme. Deux monde cohabitent ou plutôt l’un domine l’autre. Il y a la junte militaire et la pseudo élite de Tokyo. Cette élite est bien sûr totalement dépravée décadente, enivrée par leur apparente sécurité qui leur permet de regarder de haut la populace crevant de faim à leurs pieds. Maki sera notre témoin privilégié, elle qui est vue comme la renaissance de l’espèce humaine, la nouvelle race d’humain capable de résister aux Oz, aux zombies, en ayant en prime leur puissance et également leur férocité.

Shota sera notre principale guide dans les bas fonds. L’autre côté du mur est un véritable ghetto. La nourriture et l’eau sont rationnées, provoquant inévitablement l’anarchie et prônant la loi du plus fort. Toutes les dépravations se retrouvent dans ce nouveau ghetto, mais l’horreur qui se cache dans les sous-sols est pire que ce que nos héros pouvaient penser. Avec une foule aux abois, à la limite de la rupture, il ne fallait donc pas s’étonner que la fin de cette série soit apocalyptique et assez pessimiste. Car la foi dans l’espèce humaine du mangaka dans sa conclusion est proche de zéro. Il avait déjà rabaissé l’humanité enfermée dans le dôme à l’état d’animaux sauvages, à l’image de ce groupe de gamins devenus bandits de grands chemins. Mais ce sont évidemment des Robin des Bois. Car tout n’est heureusement pas négatif sous le dôme, Tsukasa Saimura nous réserve aussi une belle et tragique histoire avec les orphelins du dôme. Ils permettront également la rédemption d’un personnage. Mais peu sortiront vivants de cet enfer qu’est devenu le dôme. On en finit même par se dire que l’extérieur est plus sîr malgré la présence des Oz, ces zombies capables d’évoluer et d’apprendre de leurs erreurs, ce qui les rend d’autant plus dangereux.

“Crueler than Dead” est une version très pessimiste des séries comme “Highschool of the Dead”. Les deux couvertures étaient sombres, sinistres. La conclusion, même si elle veut laisser transparaître une forme de happy ending, n’en demeure pas moins peu engageante pour le futur de cette humanité.


Crueler than Dead (T2)
- Scénario : Tsukasa Saimura
- Dessin : Kozo Takahashi
- Traduction : Marie-Saskia Raynal
- Editeur : Glénat
- Format : 145 x 210 mm
- Pagination : 224 pages noir et blanc
- ISBN : 9782344024003
- Parution : 6 septembre 2017
- Prix : 10,75 €


A lire sur la Yozone :
Crueler than Dead (T1)


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Frédéric Leray
29 septembre 2017




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