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Dernier Envol du Papillon (Le)
Kan Takahama
Glénat

Maruyama, le quartier des plaisirs de Nagasaki, fin XIXème.
Kicho est sans nul doute la plus belle courtisane de la ville. Elle séduit tous les hommes sans exception, ils viennent de très loin pour profiter de ses faveurs. Elle ne fait pas de tri, elle accepte tous les clients, même les ivrognes méprisables qui puent. Ses collègues ne la comprennent pas, pourquoi se sacrifie-t-elle à ce point ? Cette magnifique femme est mélancolique, quel secret cache-t-elle ? Un jeune garçon de son entourage la haït de toutes ses forces, quelles en sont les raisons ?



La belle Kicho n’a aucune rivale, elle est talentueuse dans tous les domaines. Telle un serpent, elle est lisse, insaisissable et hypnotise les hommes sans qu’ils s’en rendent compte. Chaque client est unique à ses yeux, elle s’offre à tous sans exception en se parfumant au calambac. Le docteur Thorn semble très attaché à elle, il n’hésite pas à la couvrir de cadeaux et lui ramener des médicaments pour un de ses soi-disant frère.

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« Le Dernier Envol du papillon » n’est pas une histoire de racolage mais avant tout l’histoire humaine d’une femme qui vend son magnifique corps pour subvenir aux besoins de son mari malade. En toute pudeur et sans jugement, on plonge dans cette belle histoire nullement provocatrice sans avoir affaire à des scènes osées. La fin du XIXème siècle est une époque charnière au Japon, marquée par l’évolution de la médecine. Jusque là, la population mourrait jeune surtout les femmes qui travaillaient dans les lieux de plaisir. Dans le Japon d’autrefois, les quartiers de plaisir étaient des institutions qui rimaient avec sophistication. Les geishas suivaient des formations strictes pour maîtriser parfaitement le rituel de la cérémonie du thé, l’habillement, le ménage, la beauté en général. Kicho est la parfaite geisha, hors normes par son ouverture d’esprit. Les contacts avec les étrangers étaient très rares dans cette société à forte politique nationale de renfermement de soi, sauf pour Kicho, libre dans sa tête.

Kan Takahama est déjà connue en France par les amateurs de romans graphiques pour ses œuvres à mi-chemin entre le manga et la bande dessinée franco-belge : « L’Eau amère », « Sad Girl », « Two Expressos » ou encore sa collaboration avec Frédéric Boilet sur « Mariko Parade ». Les planches de Kan Takahama sont d’une beauté impressionnante qui m’ont séduite d’emblée. D’une précision absolue, les quartiers sont restitués d’après des photos d’époque. Seules quatre pages sont en couleurs au milieu du livre, mettant en valeur la parfaite cambrure de Kicho.

Avec « Le Dernier Envol du papillon », l’auteur repousse les limites de son style en nous livrant un beau récit fort en émotion. Je ne pensais pas un jour être séduite par une geisha, je me suis trompée, étant littéralement tombée sous le charme de Kicho. D’une sensibilité à toute épreuve, « Le Dernier Envol du papillon » est un véritable bijou dans un écrin qui ne peut laisser personne insensible.


Le Dernier Envol du Papillon
- Auteur : Kan Takahama
- Traducteur  : Yohan Leclerc
- Éditeur français : Glénat Manga
- Collection : Glénat Seinen
- Format : 145 mm x 210 mm, noir et blanc et 4 pages de couleurs - sens de lecture original
- Pagination  : 164 pages
- Date de parution : 5 avril 2017
- Numérotation ISBN : 978-2-344-02260-3
- Prix : 10,75 €


© Kan Takahama, 2015
© Glénat -Tous droits réservés



Anne Schnebelen
20 août 2017




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