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Fortress of Apocalypse (T7 et 8)
Yu Kuraishi, Kazu Inabe
Pika

Comment ont-ils pu survivre à une telle chute ? En tout cas, Yoshioka, Iwakura et Yamandi se réveillent au milieu des corps inertes des contaminés qui leur ont servi de matelas pour amortir leur chute. La mort de leur Bokor semble avoir transformé la masse mouvante en un tas sans vie, les corps ayant subi une trop fort pression. Mais ce miracle n’est rien comparé à celui dont ils sont témoins : la résurrection de Maeda. Aucun doute sur sa contamination mais contrairement aux autres monstres, le jeune homme a gardé tous ses esprits et également ses parties génitales. De quoi rassurer Yoshioka et intrigué Noiman. Mais une nouvelle va encore bouleverser l’avenir du groupe d’amis. La prison reçoit l’appel inattendu d’une scientifique qui semble mettre tous ses espoirs en eux. En fait, ils sont réellement son dernier espoir de pouvoir mettre au point un remède afin de soigner les contaminés, ou plus exactement un traitement permettant d’empêcher la propagation des virus. Car ce qui est en train de détruire l’humanité se compose de deux virus : P et M.



Le groupe de prisonniers est donc ressorti pour rejoindre la scientifique et lui permettre de faire des analyses sur le sang de Maeda, contaminé par le virus P. Mais en faisant une pause dans un restaurant, Noiman découvre que les contaminés ne l’attaquent plus. Cela ne peut signifier qu’une seule chose : il a également été infecté par le virus P. Mais combien de temps lui reste-t-il ? Ses amis lui font toujours confiance, il a toujours été le cerveau de l’équipe, mais l’est-il toujours ? La maladie commence déjà à l’affecter, il en est parfaitement conscient. Le seul chemin menant à la scientifique dans sa forteresse passe par un tunnel. la chaleur et le manque d’oxygène se font rapidement sentir. Les ventilateurs aérant le tunnel sont à l’arrêt, mais ce n’est pas le plus gros de leurs problèmes : après une longue marche, le groupe se retrouve coincé par un gigantesque carambolage. Et l’équilibre précaire des voitures en quinconce leur interdit toute tentative d’escalade ou de déconstruction de la pile. Un coup dur pour nos héros qui sentent le désespoir les envahir. Mais Hanabata a soudain une idée de génie : passer par les issues de secours placées à espace régulier dans le tunnel. Seulement, il n’est pas le seul à avoir eu cette idée...

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Nous avions laissé nos héros dans une situation critique. Bon, clairement, tout semblait fini pour le groupe de la cellule 4 après leurs sauts de l’ange au milieu des contaminés. Toutefois, Yu Kuraishi nous avait réservé une surprise de taille : tout simplement la mort de la montagne de contaminés transformés en matelas géant pour nos héros. Le « deus ex machina » s’avère assez convaincant, même si on pourrait être des plus dubitatifs. Mais dans un monde où la maladie contaminant l’humanité est encore inconnue et peu compréhensible, alors soit ! On accepte avec plaisir le retour de nos héros. Pour Maeda, nous savions déjà que le Bokor lui avait transféré ses pouvoirs et qu’il faudrait lui broyer le crâne pour l’empêcher de se régénérer. il était donc temps que le titre de la série prenne tout son sens et surtout donner un véritable objectif à nos héros pour les quatre derniers tomes. Et la deuxième véritable présence féminine de la série fait son apparition en la scientifique travaillant sur un remède contre la contamination. Aussi incroyable que cela puisse paraître, on va plus en savoir sur elle que sur certains de nos héros. Yu Kuraishi nous raconte toute sa vie, ou plutôt les derniers mois à travers le terrible flash-back sur ses travaux. Nous en apprenons énormément sur elle. Le tome 7 transforme alors Maeda en dernier espoir de l’humanité.

Et ils étaient sur la route toute la sainte journée... On pourrait en trouver des dizaines de chansons pour illustrer la nouvelle vadrouille de nos héros qui durera tout le tome 8. Pourtant, ce dernier sera surtout dédié à Noiman. La couverture du tome ne rassurait pas sur l’avenir du jeune homme et ce sera d’ailleurs confirmé par la révélation de début de tome : notre héros est également contaminé par le virus P. Seulement, contrairement à Maeda, la maladie se répand très rapidement. Ce sera alors une course poursuite à la fois pour rejoindre la scientifique dans sa forteresse mais également pour arriver avant que la maladie n’est finie de dévorer Noiman. Dans ses délires, le jeune homme se replonge dans ses souvenirs, dans son enfance et surtout le terrible événement qui l’enverra en prison. Nous sommes témoin de la tragédie de ce garçon prêt à tout pour protéger une mère qui pourtant le maltraitait. Yu Kuraishi s’attaque ici à un sujet particulièrement sensible, sur la maltraitance mais également le symptôme des personnes maltraités qui défendent leur tortionnaire jusqu’à l’irréparable. Noiman prend alors une tout autre épaisseur, perd son côté froid, calculateur, qui n’est en vérité qu’une armure protégeant le petit garçon vivant toujours en lui, idéalisant une mère qui avait perdu la raison. Ce tome sera tragique et sortira de l’ordinaire des autres tomes, plus fort en émotions car prenant le temps de poser le contexte de la tragédie qui va frapper le groupe.

Il ne reste plus que deux tomes à Yu Kuraishi pour trouver une conclusion à la hauteur de sa série. Une lourde pression pour que cette excellente série se finisse sur la meilleure des impressions.


Fortress of Apocalypse (T7 et 8)
- Scénario : Yu Kuraishi
- Dessin : Kazu Inabe
- Traducteur  : Soizic Schoonbroodt
- Éditeur français : Pika
- Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 192 pages
- Date de parution : 24 aout et 5 octobre 2016
- Numéro IBSN : 9782811630652 ; 9782811631796
- Prix : 7,50 €


A lire sur la Yozone :
Fortress of Apocalypse (T1 et 2)
Fortress of Apocalypse (T3 et 4)
Fortress of Apocalypse (T5 et 6)


© 2012 Yu KURAISHI and Kazu INABE
© Edition Pika - Tous droits réservés




Frédéric Leray
18 décembre 2016




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