Le mage Lucain les envoie dans le labyrinthe souterrain de Wallace afin de retrouver le mage qui devrait les aider à trouver la couronne du dragon, la seule relique capable de maîtriser le dragon antique, qui fut scellé dans le monde des illusions par la déesse Athèna. Mais des mages renégats attendaient nos fiers aventuriers afin de les arrêter, sans oublier les pièges et autres créatures qui pullulent au cœur de ce dédale. Malheureusement, le destin leur joua un mauvais tour car Wallace était déjà mort depuis longtemps. Heureusement, une sorcière maîtrisant la magie runique connaissait le moyen de ressusciter les morts... C’est ce que l’on raconte. Les missions se succèdent pour nos héros, les obligeant à affronter des créatures toujours plus puissantes et plus perverses. Comme cette vampire qui kidnappait de jeunes femmes afin d’en faire ses disciples. Et vaincre une vampire est loin d’être évident, surtout que leur morsure est fatale, aucune médecine ne permettant de détruire le poison qu’elles inoculent et si l’intervention d’une elfe noire les aide, elle ne les sauvera pas tous.
“Dragon’s Crown” est l’adaptation en manga du jeu vidéo éponyme, sorti sur PlayStation 3 et PS Vita en 2013. Il offrait la possibilité de jouer en mode coopération en multijoueurs. Le manga reprend donc la logique de ce jeu, entre un “Dongeon & Dragon” et “Gauntlet”. Tous les personnages classiques d’heroic fantasy sont repris sous une forme assez caricaturale et très manichéenne. Les gentils sont très gentils et les méchants, évidemment, très méchants. L’adaptation du jeu des éditions Atlas et Vanillaware a été confiée à Yuztan, un jeune mangaka qui signe là sa première réalisation. Chaque chapitre est introduit par les objectifs de la mission donnée aux héros, reprenant une structure bien connue des joueurs, avant de les lancer sans vraiment de transition dans l’aventure. Si cela permet d’avoir une idée claire du thème du chapitre, ce système, astucieux pour une publication sous forme de nouvelle, rend la lecture totalement décousue dans son format intégral. La banalité et le peu de surprise de chaque saynète n’aident pas vraiment le lecteur à lire rapidement le pavé qu’il tient entre ses mains. Prévisible comme la plupart des scénarios de ce genre de jeu vidéo, “Dragon’s Crown” est loin de révolutionner le genre, bien au contraire.
Yuztan tente de fidéliser son lecteur par un graphisme très chargé. Certes, cela peut être un atout pour les scènes posant une situation, mais cela devient un grand bazar quand s’enclenchent les combats. Ses personnages masculins sont plutôt bien rendus, se démarquant des personnages féminins aux poitrines hors normes. Et pour ajouter une touche sexy, les tenues des demoiselles sont faites pour les mettre en valeurs, ancêtres des wonderbras et hauts de bikini en pagaille. Même l’amazone aux tablettes de chocolat finira les seins à l’air. Attention, nous sommes dans un shonen donc les tétons ne pointeront pas le bouton du nez, mais les scènes tendancieuses seront nombreuses. Les monstres rendent bien lors de leur présentation, mais comme je le disais précédemment, la qualité du dessin et surtout sa clarté baissent fortement lors des combats, ce qui pénalise la série. Les décors sont suffisamment détaillés pour que le lecteur identifie facilement le lieu de l’action mais il n’y aura pas vraiment de vue transcendante sur un paysage ou une cité. Yuztan a un peu trop misé sur les avantages mammaires de ses héroïnes.
“Dragon’s Crown” aurait peut-être gagné à trouver un format plus proche de la nouvelle plutôt que l’intégrale qui ne met malheureusement pas la série en avant.
Dragon’s Crown
Auteur : Yuztan
D’après l’oeuvre originale de : Atlas
Traducteur : Eve Chauviré
Éditeur français : Kurokawa
Format : 128 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 376 pages
Date de Parution : 7 juillet 2016
Numérotation ISBN : 9782368522158
Prix public : 12 €
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