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Haut-Royaume - Les Sept Cités, tome 3 : La Basilique d’Ombre
Pierre Pevel
Bragelonne, Fantasy, roman (France), 248 pages, mai 2016, 17,90€

Tous les éléments sont en place pour une pièce tragique. La mort a frappé, elle frappera encore. En sauvant le mage, Iryän et les siens découvrent des forces qui les dépassent, opposées dans un conflit millénaire. Mais la vengeance ne s’embarrasse pas du destin : après une période d’apathie, le sang drac d’Iryän prend le dessus, et le voleur est prêt à défier toutes les autorités, les Anciens comme les cultes secrets, pour rendre sa justice.
Myrdil essaie de le tempérer, mais le voleur l’envoie sur les roses, la poussant à faire cavalier seul. Tandis que leur étau se resserre autour de Sorakhan, un vieil ennemi, lui aussi pétri de vengeance, achève de tisser la toile dans laquelle ils vont tomber...



Après la longue mise en place dans « Le Serment du Skande », le début de « La Basilique d’Ombre » prend un peu au dépourvu en nous présentant une nouvelle protagoniste, la Grande Méchante qui se cachait déjà derrière l’affaire du joyau. L’histoire prend alors une nouvelle dimension, celle d’un conflit millénaire entre partisans des dragons divins, le Chaos et l’Ordre, ainsi que nos voleurs l’apprennent en rapportant leur précieux fardeau.
Mais si on leur ordonne de ne pas s’en mêler, ils ont un compte à régler avec les petites mains... et Iryän ne va pas s’en priver.

Si « Le Joyau des Valoris » avait de purs accents de néo-polar anglais, nous plongeons là en pleine tragédie shakespearienne. Morts parmi les proches des héros, dilemmes insolubles entre obéissance et soif de vengeance, vieilles rancœurs, tous les ingrédients sont réunis et mis au service d’une dernière affaire aux proportions dantesques et de la mise en péril de Samarande.
Comme toujours dans la bonne littérature, c’est dans ses moments de grande tension que les personnages n’en sont que plus vivants, plus extrêmes dans leurs émotions, et Pierre Pevel le rend parfaitement, n’hésitant pas à écorner l’image de son héros, dont le sang drac n’est pas qu’un détail esthétique. Myrdil, la froide voire glaciale, s’humanise, encore un peu plus que dans “Une promesse est une promesse”, jusqu’à dévoiler des faiblesses dont elle est la première surprise et fâchée.

Et puis, cela va crescendo, dans la violence, dans l’horreur dont les uns et les autres sont capables pour arriver à leurs fins, justes ou haïssables, jusqu’à l’apothéose finale, sans concession aucune, l’auteur ne nous offrant que la maigre satisfaction du cadavre des affreux. Pierre Pevel a poussé la tragédie trop loin, n’a épargné personne, on a renoncé depuis longtemps à la moindre miette de happy end, au point de partager la douleur physique de ses personnages jusque dans les dernières lignes.

Du souffle aventureux de l’ouverture du « Joyau des Valoris » à la conclusion tragique, « Les Sept Cités » est donc un spin-off palpitant, à l’ambiance sombre et poisseuse, dans lequel Pierre Pevel lâche davantage la bride au côté obscur de la fantasy qui imprègne son « Haut-Royaume ».

On espèrera d’ici quelque temps une réédition en un seul volume, qui préservera l’unité de l’œuvre.


Titre : La Basilique d’Ombre
Série : Haut-Royaume - Les Sept Cités, tome 3/3
Auteur : Pierre Pevel
Couverture : Xavier Collette
Éditeur : Bragelonne
Collection : fantasy
Site Internet : page roman (site éditeur)
Pages : 248
Format (en cm) : 21 x 14 x 2
Dépôt légal : mai 2016
ISBN : 9791028100605
Prix : 17,90 €


Le Joyau des Valoris
Le Serment du Skande
La Basilique d’Ombre


Nicolas Soffray
17 juillet 2016


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