L’HISTOIRE
Tokyo, 1955. Kiichi Nakajima, riche industriel convaincu de l’imminence d’une nouvelle guerre atomique, se résout à liquider tous ses biens et envisage d’émigrer au Brésil avec ses proches. Mais ceux-ci, incapables de lui faire entendre raison et désespérés à l’idée que ses lubies finissent par dilapider la fortune familiale, prennent la décision radicale de le placer sous tutelle…
CE QUE L’ON EN A PENSE
Fort des succès de « Rashômon » (Lion d’Or de la Mostra de Venise 1951 et Oscar d’honneur 1952) et de « Vivre » (Special Prize of the Senate of Berlin
en 1954), Akira Kurosawa décide de traiter d’un sujet encore tabou au Japon : La bombe atomique.
Car en dépit de la levée de la censure officielle en 1949, et la fin de l’occupation américaine en 1952, les grand studios refusent encore d’aborder de front ce sujet sensible occulté et refoulé pendant des années.
Comme Ishiro Honda et son « Godzilla », produit également par la Toho et sorti un an plus tôt, Akira Kurosawa va donc rebondir sur la poursuite des essais nucléaires américains dans le pacifique, et plus particulièrement l’accident des îles Bikini, dont le nuage radioactif avait contaminé l’équipage d’un thonier japonais. Les bombes d’Hirôshima (cité une fois dans le film au détour d’une phrase) et Nagazaki étant abordées sous l’angle de la réminiscence par le biais d’un personnage récurrent dans le cinéma de Kurosawa : le traumatisé.
Ici, un vieil et riche industriel interprété une nouvelle fois par par un Toshirô Mifune transfiguré qui livre une performance remarquable.
Pour nous faire partager l’état d’esprit de ce patriarche, sombrant peu à peu dans la folie, Akira Kurosawa opte pour une mise en scène oppressante dont l’ambiance, résolument anxiogène (chaleur accablante, pluie incessante, coups de tonnerre et éclairs qui perforent de nombreux intérieurs jours et nuits filmés en plans serrés), confère a son film une dimension pré apocalyptique à laquelle vient s’ajouter celle du drame familial.
Mais au-delà de la folie d’un seul homme, « Vivre dans la peur » traite d’un thème plus universel et intemporel : l’irresponsabilité et la folie des hommes de vivre dans la “non” peur du péril atomique. Guerrier ou industriel....
L’EDITION DVD
Une édition de super luxe, comme tous les volumes de la collection Akira Kurosawa, les années Toho.
Quelques millimètres plus haut et plus profond qu’un boitier DVD standard, l’objet, avec son livret intégré comprenant textes et photos, se présente comme un petit livre de 50 pages dont dont les couvertures intérieurs sont dotées d’un support plastique pour clipser le Blu-Ray et le DVD.
Chacune de ses galettes comprenant le film en version restaurée HD, complété d’une heure de suppléments : Une interview de Teruryo Nogami, la scripte de Kurosawa qui revient sur sa longue collaboration avec le Maître. Un entretien avec le journaliste et programmateur Fabrice Arduini, ainsi qu’un sujet sur la genèse du film. Un très bel objet de collection.
VIVRE DANS LA PEUR
COLLECTION AKIRA KUROSAWA : LES ANNEES TOHO
Vivre dans ma peur / Chronique d’un être vivant / Ikimono no kiroku
Film japonais d’Akira Kurosawa (1955)
Avec Toshirô Mifune, Takashi Shimura, Minoru Chiaki, Eiko Miyoshi, Kyôko Aoyama
Scénario : Shinobu Hashimoto, Hideo Oguni d’après une histoire de Fumio Hayasaka & Akira Kurosawa
Producteur : Sôjirô Motoki
Musique : Masaru Satô
Images : Asakazu Nakai
Création des décors : Yoshirô Muraki
Costume : Miyuki Suzuki
Maquillage : Sadako Okada, Junjirô Yamada
BRD
Master restauré HD - Noir & Blanc
Format Image : 1.33
Résolution film : 1080 24p
Format son : Japonais DTS Master Audio 1.0 d’origine
Sous titres : Français
Durée : 1h43
DVD
Master restauré HD Noir & Blanc
Format Image : 1.33, 4/3
Format son : Japonais DTS é Dolby Digital mono d’origine
Sous titres : Français
Durée : 1h39
BONUS
Kurosawa vu par Teruryo Nogami, scripte (26’)
Entretien avec Fabrice Arduini (13’)
Vivre dans la peur, la genèse (22’)
Images © Wild Side Video