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Sorcières (Les) - The Witches
Film fantastique britannique de Nicholas Roeg (1990)
1990 (Non diffusé en salle en France)


Genre : Fantastique (enfants et adultes)
Durée : 1h31

Avec Anjelica Huston (Miss Ernst/Grande Sorcière), Mai Zetterling (Helga Eveshim), Jason Fisher (Luke Eveshim), Rowan Atkinson (Mr Stringer), Bill Paterson (Mr Jenkins), Brenda Blethyn (Mrs Jenkins), Charlie Potter (Bruno Jenkins), etc.

Luke (Jason Fisher), un petit garçon solitaire va passer quelques jours en compagnie de sa grand-mère Helga (Mai Zetterling) dans une petite station balnéaire anglaise. Hasard ou coïncidence, c’est le lieu choisi par l’assemblée des sorcières afin de tenir un congrès exceptionnel.
Il est vrai que la sorcière en chef (Anjelica Huston, excellente) a un funeste projet : grâce à une potion démoniaque, elle veut transformer tous les enfants en petites souris.
Luke, qui découvre ce terrible secret, est aussitôt transformé en rongeur et son copain Bruno subit le même sort. Heureusement que Helga n’est pas une simple grand-mère et qu’elle va les aider à combattre ces êtres maléfiques.

« Les Sorcières » (The Witches) est un film étonnant. Une belle réussite du fantastique réalisée par Nicolas Roeg, cinéaste anglais dont l’œuvre était très tourmentée et assez difficile d’accès jusque-là. Bien sûr, le grand public avait découvert ce réalisateur avec « Performance », un film rock’n roll et défoncé avec Mick Jagger en interprète principal.
Cependant, c’est avec « L’Homme qui Venait d’Ailleurs », brillante et mélancolique adaptation SF du très beau roman de Walter Tevis (« L’Homme Tombé du Ciel », Présence du Futur n°171) qu’il avait frappé les esprits. Il est vrai qu’un David Bowie au top de sa carrière, éthéré et quasi anémique (abonné aux substances illicites à l’époque), était parfait en extra-terrestre paumé.
Et pourtant... Ces films font presque figure de parenthèses enjouées (!) dans une œuvre encore plus noire.

Côté histoire, « Les Sorcières » trouve sa source dans un roman de Roald Dahl dont Tim Burton adaptera plus tard le « Charlie et la Chocolaterie » -un film de commande, moyennement surprenant, mais très correctement réalisé.

Destinée avant tout à un jeune public, l’imagerie du film ne fait pas dans la dentelle. Les sorcières sont laides (pustuleuses à souhait, nez crochus à l’envi) et résolument méchantes (transformer les enfants en souris, s’éclater en faisant le mal). Elles utilisent aussi les armes qu’on leur prête depuis toujours et sont des professionnelles des charmes, déguisements et potions aux effets ravageurs.
Dans ce combat du bien contre le mal, joliment mené sur un rythme enjoué, on savourera tout particulièrement l’étonnante composition de Anjelica Huston, parfaite en Big Boss maléfique et autoritaire.

La VF, très correcte, est parfaite pour les enfants mais la VO-ST sera à privilégier absolument si l’on veut se régaler de l’accent teutonique d’une Anjelica Huston, qui donne l’impression de vraiment s’amuser comme une petite folle, ou des saillies et gags verbaux de Rowan Atkinson (Mr Bean himself) dans un second rôle de maître d’hôtel hilarant.
La réalisation de Nicolas Roeg peut paraître sobre et classique tant le récit porte logiquement le spectateur, il n’en est rien. Usant souvent du grand angle afin de déformer les visages dans des gros plans grotesques, utilisant le principe de la « caméra embarquée » (dans un sac, par exemple), il n’hésite pas surprendre et à secouer une vision de l’intrigue qui eût pu être convenue. Certaines scènes, filmées du plafond via quelques prises de vue plongeantes ou au ras du sol et en mouvement, sont souvent très énergiques et restituent une vision subjective qui nous met réellement à la place du héros (le petit Luke transformé en souris).
« Les Sorcières » utilise aussi à fond toutes les ressources du maquillage mixées à une parfaite manipulation des marionnettes. Effets spéciaux classiques et à l’ancienne donc, mais le rendu final est maîtrisé et totalement crédible, il faut bien le reconnaître.

Jamais sorti en salle dans l’hexagone (sauf en festival), pas encore disponible en DVD, une sortie confidentielle en VHS et en VF (cf. illustrations ci-contre) que l’on trouve rarement sur le marché de l’occasion, les amateurs auront repéré cette œuvre originale via quelques diffusions TV. Canal + et Arte à une lointaine époque et plus régulièrement sur la chaîne RTL9 où il est actuellement (2005/2006) très souvent diffusé (toujours en VF, malheureusement et dans une copie de plus en plus piteuse).

Bref, pas facile, facile de tomber sur « Les Sorcières » dans sa version originale. On peut essayer de se procurer l’édition DVD US zone 1 ou une version zone 2 via l’Angleterre (« The Witches »), mais la qualité du transfert est assez faible (ou la copie d’origine moyenne) et ces éditions sans aucun bonus sont très pauvres en langues et sous-titres.
Une situation regrettable pour ce film qui mérite de toucher un large public et qui s’avère très recherchée en France par les amateurs.

Espérons que les arcanes du marketing viendront rapidement réparer cette injustice (en 2009, on attend toujours, Saint Blu-Ray, priez pour nous !)…

FICHE TECHNIQUE
Les Sorcières
Titre original : The Witches (UK, 1990)
Réalisation : Nicolas Roeg
Scénario : Allan Scott
D’après une histoire de Roald Dahl

Producteurs : Mark Shivas
Producteurs exécutifs : Jim Henson, Dusty Symonds

Photographie : Harvez Harrison
Musique : Stanley Myers
Décors : John King & Robin Tarsnane
Costumes : Marit Allen
Maquillages : Christine Beveridge
Effets spéciaux : Alexander Gunn
Marionettes : Anthony Asbury
Casting : Celestia Fox

Production : Loriman Film Entertainment, Gaumont, RCA, Columbia Pictures

Distribution : néant France, sortie VHS seulement. Se référer au DVD zone 1 US ou au zone 2 britannique : la misère, quoi !


Stéphane Pons
27 janvier 2005



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