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Brins d’Éternité n°42
Revue des littératures de l’imaginaire
Revue, n°42, Science-fiction - fantastique - fantasy, nouvelles – critiques, automne 2015, 120 pages, 9$ CAD

Contrairement à d’habitude, le présent « Brins d’Éternité » ne comporte pas d’articles, uniquement des nouvelles sur près de 100 pages et des chroniques de livres et de revues. Fort justement, la rédaction a choisi de rendre hommage à Joël Champetier en publiant “Poisson-soluble”, une courte nouvelle datant de 1985 et pétrie de poésie avec ces poissons particuliers qui donnent naissance aux oiseaux-pluie, dont les ailes sont transpercées en plein vol par les gouttes. De très belles images chargées d’émotions nous sont offertes. Une réédition bienvenue !



Phil Becker nous livre un texte fascinant qui se déroule aux abords du cratère d’un volcan. Le monde semble en proie à une ère glaciaire, car le soleil a perdu de sa vigueur. Les habitants du volcan défendent leur territoire des Patineurs vivant sur la glace.
Le contexte est très bien trouvé et rendu. Quelques indices permettent aux lecteurs de vraiment appréhender la situation. D’une grande force d’évocation, “Le rêve de glace” nous plonge dans un lointain futur que l’on peut prendre comme une extrapolation du monde actuel avec ses problèmes climatiques, mais dus au réchauffement. Très belle histoire avec deux adolescents prouvant que l’espoir demeure.

“Une chaise endiablée” relève du fantastique avec une chaise berçante qui garde ceux qui s’y assoient captifs et exacerbe certains pans de leur personnalité. Les dialogues de Chantal Jacques font vrai et sont un délice à lire. D’emblée, elle inscrit de la sorte le récit dans la réalité et décrit le quotidien d’une forge en 1949, un sujet aux apparences austères mais qu’elle a su magnifier par l’ajout d’un élément fantastique.

Hugues Lictevout m’a laissé sur ma faim. “La centurie perdue” part sur de bonnes bases. Les légions romaines quittent Britannia pour rentrer au pays et défendre Rome des barbares. Soudain, un personnage anachronique surgit dans l’histoire, puis le retour en bateau ne se passe pas comme prévu. Les voilà perdus, aussi bien géographiquement que dans le temps. Où l’auteur désire-t-il donc nous amener ? Alors que je pensais qu’il allait s’en tirer par une trouvaille finale inattendue, il n’en est rien, il reste dans la droite lignée de ce qui précède. Une nouvelle qui démarre bien mais se perd en chemin. Dommage, il y avait pourtant matière.

Tout au long de “Dans la ruelle”, Marianne Escher reste évasive. Il faut aux lecteurs combler les trous avec les non-dits. Une femme attend beaucoup de cette soirée avec son homme dont le retour est prévu pour 22H30, mais bien sûr, il ne tient pas sa promesse, ce qui la déçoit et la met en rage. Aussi elle ferme la porte d’entrée de devant pour l’obliger à passer par derrière dans une ruelle mal éclairée...
L’atmosphère est très bien décrite : la préparation de la femme, son attente, ses interrogations. Le mystère plane sur cette histoire qui aime se faire désirer et demande à entrer dans le jeu de cette femme dont les actes auront des conséquences pour le moins étonnantes. Belle performance !

Un général cherche de nouveaux talents pour son corps d’armée. Pour mettre à l’épreuve un postulant, il organise une course entre celui-ci et son frère. Le baron Firenze qui a tout du dandy surfe sur les probabilités, il suit les voies les plus prometteuses, se reposant sur son talent pour réussir. Qu’importe la course, seul compte le résultat.
“Courses en cercles” s’avère très plaisante à lire. Le baron prend tout à la légère, contrairement à son concurrent qui se bat comme un beau diable. Tesha Garisaki nous surprend même par sa conclusion élégante. L’ensemble dégage une belle inventivité qui mériterait d’être exploitée à travers d’autres développements. À surveiller...

Quasiment cent pages de nouvelles qui pour la grande majorité savent nous transporter ailleurs et nous faire vivre de beaux moments de lecture. Rien que la magnifique couverture de Cyril Rolando est déjà une invitation au voyage.


Titre : Brins d’Éternité
Numéro : 42
Éditeurs : Guillaume Voisine, Ariane Gélinas, Alamo St-Jean
Couverture : Cyril Rolando
Illustrations intérieures : Eve Chabot
Type : revue
Genres : nouvelles, articles, critiques, entretien
Site Internet : Brins d’Éternité
Période : automne 2015
Périodicité : quadrimestrielle
ISSN : 1710-095X
ISBN : 978-2-924585-00-9
Dimensions (en cm) : 13,9 x 21,4
Pages : 120
Prix : 9 $ CAD



Pour écrire à l’auteur de cet article :
[email protected]


François Schnebelen
3 décembre 2015


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