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Audition
Film japonais de Takashi Miike (1999)
6 mars 2002

***



Interdit aux moins de 16 ans

Genre : Horreur
Durée : 1h55

Avec Ryo Ishibashi (Shigeharu Aoyama), Eihi Shiina (Asami Yamazaki), Tetsu Sawaki (Shigehiko Aoyama), Jun Kunimura (Yasuhisa Yoshikawa), Renji Ishibashi (le vieil homme dans le fauteuil roulant), Miyuki Matsuda (Ryoko Aoyama), Toshie Negishi (Rie), Ren Osugi (Shibata)

Après sept longues années de deuil, Shigeharu Aoyama, sur les conseils de son fils, Shigehiko, décide de se remarier. Lorsqu’il fait part de ses projets à l’un de ses collègues producteurs, celui-ci propose d’organiser une audition pour un projet imaginaire, qui lui permettrait, sinon de trouver l’épouse idéale, au moins de rencontrer quelques candidates intéressantes. Sans vraiment trop y croire, ni totalement cautionner l’aventure, Shigeharu se prête au jeu et commence à éplucher les dossiers de candidature du casting bidon. Celui de Asami Yamazaki retient immédiatement son attention et son passage à l’audition vient confirmer l’évidente fascination que la beauté fragile et les manières retenues de la jeune femme exercent sur le quadragénaire. Elle-même, loin de repousser l’intérêt qu’elle suscite chez cet homme qui pourrait être son père, accepte un premier rendez-vous, puis un second. Malgré le halo de mystère qui entoure le passé de Asami, Shigeharu organise un week-end avec la jeune femme pour lui faire part de ses projets de mariage. Mais, contre toute attente, Asami provoque leur premier rapport sexuel et, profitant du sommeil de son amant, disparaît sans laisser de trace.

On ne savait pas vraiment quoi penser de ce film primé au festival de Rotterdam, acclamé à Berlin et précédé d’une réputation d’œuvre choc. Finalement, à la manière du récent « Trouble Every day », de Claire Denis, « Audition  » se situe à la croisée des chemins entre cinéma d’horreur et cinéma d’auteur.

A partir d’une trame de drame familial (le père, l’enfant, le chien) Miike conduit peu à peu son récit sur les pentes du décalé (l’audition bidon pour trouver la femme idéale), pour poursuivre sur les voies de l’étrange, du surprenant et du mystère, dont le personnage d’Asami est la matérialisation.
Si déjà les recherches de Shigeharu Aoyama, enquêtant sur le passé de l’innocente et fragile Asami, dévoilent des faits sanglants d’une grande perversité, rien dans le rythme ou le ton ne laisse présager de l’horreur difficilement soutenable qui conclue le propos de Takashi Miike.

Effectivement, le réalisateur surprend. Dans la salle, les spectateurs remuent sur leur fauteuil. Leurs bouches laissent échapper soupirs, râles et autres onomatopées incompréhensibles.

Mais cela ne fait pas, pour autant, de « Audition  » un grand film, ni d’auteur, ni d’horreur du reste. En effet, le métrage accumule les plans fixes sans intérêt narratif, soulignés par le tremblement intempestif de la caméra lorsqu’elle daigne se mettre en mouvement. Le montage, à la va-vite, privilégie, surtout dans la demi-heure finale, la surprise horrifique au détriment de la compréhension du récit, et le développement des thématiques - notre connaissance de l’être aimé (celui ou celle qui partage notre vie de couple), le sadisme et la cruauté derrière le masque de la fragilité et l’innocence - ne dépassent pas un cadre primaire et minimaliste.

Pas grand chose à tirer de cette énième réalisation de Takashi Miike (à moins que pour les fans ?), sinon 10 minutes de surprises (incluant les sympathiques passages du gentil petit chien devant l’œil de la caméra), un quart d’heure de trouble et d’effroi et une heure et demi d’ennui.

FICHE TECHNIQUE

- Titre original : Odishon
- Réalisation : Takashi Miike
- Scénario : Daisuke Tengan d’après le roman de Ryu Murakami
- Producteurs : Satoshi Fukushima, Akemi Suyama
- Producteur exécutif : Toyoyuki Yokohama
- Musique originale : Kôji Endô
- Image : Hideo Yamamoto
- Montage : Yasushi Shimamura
- Création des décors : Tatsuo Ozeki
- Création des costumes : Tomoe Kumagai
- Maquillage : Yuuichi Matsui
- Son : Kenji Shibazaki
- Production : AFDF, Omega Project


© Sagittaire Films


Bruno Paul
6 mars 2002



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