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Vita Oswood
Olivier Paillé, Fabrizio Pasini
Graph Zeppelin

Vita Oswood exerce ce qu’on appelle le plus vieux métier du monde. Elle offre ses charmes aux habitants de New York et tout touriste en ayant les moyens. La belle blonde a même des habitués, mais tous ne la paient pas pour une partie de jambes en l’air. Il y a le vieux capitaine qui ne profite que de ses talents de masseuse. Il faut dire que le capitaine a connu le père de Vita, le colonel Oswood, un vrai patriote qui doit se retourner dans sa tombe en voyant ce que doit faire sa fille pour vivre. Mais parfois le destin peut changer votre vie. Alors que Vita n’a aucun argent et se débrouille comme elle peu pour gagner sa croûte, un jeune coursier vient lui apporter une lettre pleine d’espoir : Vita serait l’héritière d’un de ses clients. Toutefois, ce dernier a mis une condition à son legs : Vita héritera du manoir « Sherry » de Black Earth à condition qu’elle ne cherche sous aucun prétexte de découvrir l’identité de son riche donateur.



Il n’y a pas grand chose qui impressionne Vita et partir à l’aventure récupérer l’héritage d’un total inconnu est un défi des plus rentables. Et quand le capitaine lui propose de l’emmener à bon port en dirigeable, elle n’y voit que des avantages. Alors soit ! Voici la jeune femme en route vers ce mystérieux manoir. Mais durant le vol, Vita fait un bien étrange rêve : elle est agressée par un zombie dans sa cabine du dirigeable. Ce n’est qu’un mauvais rêve qui a pourtant un témoin inattendu, un voyageur clandestin dont la présence est bien mystérieuse. Pour la rassurer, le capitaine lui offre un collier permettant d’invoquer un esprit chamanique qui protégera la jeune femme. Vita est prête à prendre possession de son bien. Toutefois, quand la jeune femme tente de trouver quelqu’un pour l’emmener au manoir, tous refusent, pris de terreur. Elle obtiendra une explication grâce à une jeune indienne attirée par elle : Nahima. Ce sera d’ailleurs cette dernière qui l’emmènera sur les terres supposées maudites de Back Earth. C’est sous une nuit d’orage, que Vita entre enfin dans la demeure...

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C’est à travers un fanzine que Olivier Paillé commença sa carrière dans le monde de la BD. Ses premiers pas dans des publications sur papier glacé se font en reprenant des séries en cours : le tome 2 de “Shrog” puis le tome 11 de “Kookaburra Universe”. “Vita Oswood” est donc sa première véritable histoire originale pour une BD. Plutôt que de se lancer dans une série, il va tenter un one shot. Un choix qui est loin d’être le plus évident car il est souvent périlleux de caler un récit complet en 48 pages. En fait, ce tome de “Vita Oswood” a plus le gout d’un premier tome d’une série potentielle. Même si l’histoire va réellement tenir dans le format contraint des BD franco-belges, le lecteur sent bien qu’une suite serait tout à fait possible. Le personnage de Vita a tout de l’aventurière pouvant se permettre bien des péripéties dans ces Etats-Unis de la fin du XIXe siècle. Comme le laisse comprendre le rêve de notre belle héroïne, Vita sera confrontée à des zombies issus d’une expérience interdite d’un savant fou. Et elle en sera un cobaye pour une raison que je garde secrète. Le fantastique va rapidement prendre le dessus et notre jeune héroïne va montrer une force de caractère digne d’une Lara Croft ou plutôt d’une de ses ancêtres. Certes, les ficelles sont parfois assez grosses, mais l’histoire est vraiment plaisante et doit se voir comme une douceur à prendre en fin de repas.

La légèreté de l’histoire colle parfaitement avec les mœurs de la demoiselle. Comme l’annonce la couverture, les dessins de Fabrizio Pasini sont semi-réalistes. Notre héroine et son amie indienne ont vraiment une garde-robe très sexy qui met toujours en valeur leurs formes. Les zombies sont assez proches de ceux que l’on peut trouver dans les dessins animés pour enfants. Ne vous attendez pas à avoir peur, mais ce n’est pas non plus le but de ce genre de dessins. L’idée est plutôt d’ouvrir le plus largement le public de cet album. Fabrizio Pasini est un habitué des pin-up et des dessins sexy, que ce soit sur “Agatha Moon” ou encore “Axelle Parker, un amour de coquine”. Son style est inspiré du mode glamour, ne tombant jamais dans l’outrance mais restant toujours dans la séduction. Certes, il y a tout de même des problèmes de proportions, le plus flagrant étant le cheval de la jeune indienne à la taille totalement improbable. Mais passées ces petites imperfections, cet album se lit facilement, Fabrizio Pasini préférant utiliser de grandes cases, qui s’étalent sur toute la page. Ce ne sera pas un florilège de détails, mais comme je le précisais, ce n’est qu’une petite douceur à savourer tranquillement, sans en attendre des miracles non plus.

Allez, “Vita Oswood” est un sympathique album, qui permet de passer un bon petit moment.


Vita Oswood
- Scénario  : Olivier Paillé
- Dessin et couleurs : Fabrizio Pasini
- Éditeur : Graph Zeppelin
- Format :235 x 323 mm
- Pagination : 48 pages
- Numéro ISBN  : 979-1094169063
- Dépôt légal : 9 octobre 2015
- Prix public : 15 €


© Editions Graph Zeppelin- Tous droits réservés



Frédéric Leray
19 novembre 2015




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