Le premier combat fut un carnage, ne laissant que 105 survivants. Plus surprenant, au moment où son pouvoir s’est enclenché, le transformant en un jeune homme au terrifiant pouvoir, Momiji ne se souvient plus de rien. Toutefois son pouvoir a attiré l’attention de Sanjuro Hinata, qui partage sa chambre. Mais pour sa deuxième éclipse, Momiji se retrouve à devoir faire équipe avec deux élèves se détestant : Mamoru Kuga, le bouc-émissaire, et Shin Hakamada la brute épaisse. Et réussir une épreuve demandant la coordination du trio devant l’énigme du dragon semble être mission impossible. Hinata a lui un avantage : sa sœur aînée a survécu aux épreuves du lycée et lui a expliqué tous les pièges des tests qu’elle a passés. Pour celui-la, il va pouvoir compter sur les pouvoirs de ses deux camarades qui se retrouvent heureusement à ses côtés. Il suffit de trouver la clé se trouvant dans le corps du dragon et surtout rester soudés car les trois participants doivent sortir ensemble pour réussir l’épreuve. Et alors qu’en quelques minutes, Hinata et son groupe sortent, la porte de Momiji prend une mauvaise couleur noire, signe que l’échec du groupe.
Un aphorisme est, étymologiquement, une sentence énoncée en peu de mots. On peut dire que c’est avec une certaine ironie que la mangaka Karuna Kujo a utilisé ce mot comme titre de sa nouvelle série, “Aphorism”. La mangaka débuta en 2002 avec la série “Eiyuu no Susume”, mais c’est la première fois que la mangaka se lance dans l’horreur. Car “Aphorism” n’est pas un gentil shonen contrairement à ce que pouvait le laisser entendre les premières pages, plutôt humoristiques, avec un gentil héros classique du shonen : plus petit que la moyenne, plutôt timide mais avec un moral de gagneur. Seulement le lecteur est vite mis dans le bain avec la première éclipse et le premier carnage. L’histoire est lancée sur une série de massacres. Surtout que les armes dont sont pourvus les élèves se résument à un mot écrit sur un papier. Toutefois, tous les élèves ne sont pas sur le même pied d’égalité car une partie sait parfaitement à quoi s’attendre et s’y sont préparés. Les autres comme Momiji vont devoir improviser. Et comme il faut que notre petit héros sorte de l’ordinaire, il a utilisé un mot qui semble le transformer en jeune guerrier invincible, mais toujours bien habillé, tel un James Bond de Survival Horror.
Les deux tomes vont donc nous présenter les principaux personnages lors d’une éclipse et d’un test particulier. A quoi cela les prépare-t-il ? Et quel est l’impact de ces combats sur l’avenir de la planète ? Il est encore difficile de le savoir, est-ce que, comme dans “La Stratégie Ender”, les combats qu’ils mènent ne sont pas seulement des entraînements mais une guerre contre un mystérieux envahisseur ? Surtout que la récompense d’une année de souffrance n’est que de devenir haut fonctionnaire. Les différents protagonistes sont assez classiques, même si Karuna Kujo joue un peu avec certains stéréotypes, comme le soi-disant persécuteur qui est en fait très lâche, et le fameux bouc-émissaire égoïste et ne pensant qu’à sa petite personne, d’ailleurs, je vous laisse deviner lequel des deux sauvera Momiji. En fait, la mangaka nous présente de faux personnages manichéens, mettant un peu de suspens sur les intentions et le comportement réel de chacun.
Graphiquement, le style de Karuna Kujo est classique du shonen, mais même si elle évite le gore, elle n’hésite pas à montrer des élèves se faire massacrer, surtout durant la première éclipse, ou faire exploser la tête d’un protagoniste. Les traits de ses personnages permettent de bien les identifier et ne laissent pas en plan le lecteur qui est accroché à son tome et a du mal à s’arrêter, même la dernière page venue. Comme une parenthèse pour adoucir l’atmosphère avant d’abandonner le lecteur, la mangaka achève chaque tome avec une « parenthèse superflue », qui porte bien son nom, n’ayant pas grand intérêt. Mais cela permet de se déconnecter en douceur du monde finalement tendu et sombre que cache le lycée Naraka.
“Aphorism” énonce bien en un kanji une sentence à chaque éclipse. Il reste encore 75 survivants pour une série qui s’avère prenante et assez addictive.
Aphorism (T1 et 2)
Auteur : Karuna Kujo
Traducteur : Emmanuel Bonavita
Éditeur français : Pika
Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 180 pages
Date de parution : 3 juin 2015
Numéro IBSN : 9782811619244 ; 9782811619251
Prix : 7,50 €
APHORISM © Karuna Kujô / SQUARE ENIX CO., LTD.
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