Chargement...
YOZONE
Le cyberespace de l'imaginaire




Conquistador (T4)
Jean Dufaux et Philippe Xavier
Glénat

La guerre est déclarée. Le roi Moctezuma a lâché ses chiens de guerre sur les tribus qui osent encore se rebeller et s’allier à Cortès. Leur première cible est celle des Hiburas, et ce n’est pas moins que Barbo Bezan, le prêtre fou devenu le grand prêtre du roi Moctezuma qui mène l’assaut. Il est guidé par Mezago, le banni, celui qui a perdu le trône en étant vaincu par l’espagnol, celui qui porte sur lui la marque de Txlaka. Seulement, en arrivant dans le village, celui-ci semble totalement déserté, mais quand Mezago comprend le piège qui leur est tendu, il est déjà trop tard. La colère des siens s’abat sur les guerriers de Barbo Bezan et celui qui était craint par tous, celui qui tuait sans la moindre pitié ceux qui osaient défier son dieu, se retrouve à genou devant cet espagnol qui est parvenu à rallier les Hiburas. Le clan ne fait pas de quartier et les traîtres n’ont aucune chance d’en sortir vivants. Seulement, ce n’est qu’une simple victoire, vaincre l’armée de Moctezuma est une tout autre affaire. Cortès avec ses 600 hommes en est malheureusement bien conscient.



Catalina est parvenue à rejoindre Cortès. La jeune femme est restée fidèle au général espagnol, même si l’or a failli la mener à sa perte. Elle accepte de suivre Cortès dans son plan suicidaire dans la capitale aztèque. Cortès va tenter un énorme coup de bluff, suivi par la Malintzin, qui ne cherche qu’à se venger du roi qui fit massacrer les siens. Alors que Cortès est reçu par le roi, une troupe menée par Catalina passe par les souterrains où étaient cachés le trésor qu’elle vola avec Royo. Seulement, sur leur passage, aucun garde et dans la salle souterraine, plus trace d’or. Dans la salle où Cortès est reçu, sans arme, par Moctezuma se trouve également Vellasquez de Cuellar, le seul à avoir l’écoute du roi. Cortès sait qu’il joue gros et qu’il doit gagner du temps pour permettre à Catalina de surprendre l’assemblée. Personne ne s’attendait à voir le roi et sa cour agressés au cœur de la cité. En peu de temps, les espagnols prennent l’avantage et la famille royale en otage. Seulement, Cortès était venu pour l’or des aztèques et maintenant, il doit obliger Moctezuma à lui révéler où se trouve son trésor. Le temps joue contre l’espagnol car dans la cité, la réaction des guerriers ne se fait pas attendre.

JPEG - 45.7 ko

1520, Jean Dufaux nous décrit dans ce tome 4 de “Conquistador” la Noche Triste, la fuite de Cortès de la capitale aztèque après la mort de Moctezuma. Cet incroyable scénariste s’est inspiré de la principale hypothèse sur la mort de ce roi pour alimenter son histoire. Des historiens défendent plutôt la thèse selon laquelle Cortès l’aurait fait exécuté, mais ce genre de débat d’experts est sans grand intérêt pour le lecteur car le récit de Jean Dufaux est prenant, convainquant, nous présentant un Cortès aux abois, craignant de perdre ses hommes par manque de moyen pour les payer. L’or des aztèques devient crucial pour sa propre survie. Mais c’est oublier la fierté des aztèques et aussi le poids des croyances dans des dieux destructeurs comme Txlaka. Le surnaturel prend une place plus réduite dans ce quatrième tome. Si Royo est toujours possédé par l’esprit de la forêt, il ne montre pas spécialement de force surnaturelle, plus une dextérité et une efficacité terrifiante. Finalement, les espagnols se mélangent facilement avec les peuplades d’Amérique centrale, qui réagissent à la raison du plus fort.

Encore une fois, le lecteur est arraché à son quotidien pour plonger dans la forêt mexicaine, au cœur de la cité aux pyramides gigantesques. Les planches de Philippe Xavier, parfaitement mises en valeur par les couleurs Jean-Jacques Chagnaud, prennent possession du lecteur, telles les branche de Txlaka et ne le libéreront que bien malgré lui. Car il est difficile d’abandonner ce Cortès, loin d’être le conquérant invincible que l’on pouvait imaginer, quittant la capitale aztèque sans grande gloire. Difficile de laisser Royo au sommet de sa gloire mais aussi à la croisée des chemins, devenu roi et seigneur de la forêt. Philippe Xavier a su donner vie à des personnages si charismatiques qu’ils marqueront longtemps le lecteur. Comment oublier la sculpturale Catalina, cette guerrière incarnant aussi bien le côté ténébreux du héros que Royo. La scène de la fuite des espagnols, dans l’obscurité d’une nuit zébrée de pluie et d’éclairs est un grand moment de lecture. Les symboles aztèques, rares éléments de couleur nous rappellent que les dieux et le surnaturel influencent toujours les actes, que ce soient les victoires ou les défaites.

Fin de la deuxième saison de “Conquistador” et comme toujours, un seul sentiment persiste : celui d’en vouloir encore et toujours plus. Oui, j’avoue, deux de mes principaux fournisseurs de drogue en papier glacé s’appellent Jean Dufaux et Philippe Xavier et sa consommation est même fortement conseillée !


Conquistador (T4)
- Scénario : Jean Dufaux
- Dessin : Philippe Xavier
- Couleurs : Jean-Jacques Chagnaud
- Éditeur : Glénat
- Format : 240 x 320 mm
- Pagination : 56 pages couleurs
- Date de parution : 25 mars 2015
- Numéro ISBN : 9782723497183
- Prix : 14,50 €


A lire sur la Yozone :
Conquistador (T1)
Conquistador (T2)
Conquistador (T3)


© Edition Glénat - Tous droits réservés



Frédéric Leray
25 mars 2015




JPEG - 43.6 ko



JPEG - 35.7 ko



JPEG - 43.4 ko



JPEG - 34.2 ko



JPEG - 28.8 ko



Chargement...
WebAnalytics