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Revenge Classroom (T1)
Yamazaki Karasu et Kaname Ryu
Doki-Doki

Ayama est devenue le souffre-douleur de ses camarades de classe. Depuis qu’elle s’est faite rejeter par son groupe de copines, tout le monde s’en prend à elle, l’humiliant, l’insultant et la torturant. Mais avec le temps, Ayama a choisi de ne pas réagir en se disant qu’un jour ou l’autre, ils se lasseraient de la faire souffrir et la laisserait dans son coin. Mais le jour où quelqu’un la pousse sous les roues d’une voiture, la jeune fille change totalement. Elle est certaine que l’auteur de ce geste, qui faillit lui être fatal, est un élève de sa classe. Durant sa convalescence à l’hôpital, Ayama a tout le temps de réfléchir sur sa vie et ce qu’il vient de lui arriver. Ils ont franchi l’ultime limite et cette fois, elle va devoir lutter pour sa survie. La meilleure défense étant l’attaque, elle choisit de se venger de chaque élève de sa classe. Au final, elle se sera débarrassée de celui qui a attenté à sa vie. Mais comme aucun n’est véritablement innocent, ils vont tous souffrir, ils seront punis par où ils ont péché...



La première cible sera Yuto, le beau gosse de service, le petit minet draguant à tout va au point qu’il sort avec six filles en même temps. Malheureusement pour lui, l’une de ses conquêtes est la copine de la brute de la classe, Kazuma. Yuto s’est fait passer pour l’ami de Ayama, mais ce n’était qu’un stratagème pour l’emmener chez lui et abuser d’elle. Il va payer et pour cela et Ayama va utiliser une autre fille de sa classe pour cela : Nomura Ai. Cette dernière est totalement inexistante et il suffit d’une petite menace pour qu’elle craque totalement et obéisse au doit et à l’œil d’Ayama. Surtout que le service qu’elle lui demande peut paraitre anodin, mais c’est un élément central de son plan. Yuto va payer pour elle et toutes les filles qu’il a trompées. Car que se passerait-il si Kazuma découvrait le petit couple en flagrant délit ? Oh, la belle figure de Yuto se transformerait rapidement en steack haché, Kazuma ne sachant parler qu’avec ses poings. Ensuite, elle pourra s’occuper de son ancienne meilleure amie : Yuko !

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C’est le retour de la mode des mangas dédiés au harcèlement scolaire. Nous avons découvert récemment A Silent Voice, qui mélangeait handicap et harcèlement avec une ambiguïté sur le public à qui était destiné ce manga. Ici, il n’y a pas d’ambiguïté. Nous sommes en présence d’un seinen, donc pour un public de jeunes adultes et d’adultes. Le scénariste peut donc se lacher sans avoir besoin que l’on lise entre les lignes. Son principe de base est résumé par la « catch phrase » utilisée par l’éditeur pour attirer le lecteur : la vengeance est un plat que se mange saignant. Mais contrairement à ce que pourrait laisser penser la couverture de ce premier tome, ce ne sera pas un massacre façon “Battle Royale”. Non, en fait, la technique utilisée par Ayama pour se venger est encore plus perverse : ses victimes seront punies par où elles ont péché et ce seront d’autres camarades de classes qui provoqueront leur déchéance, un peu comme le diable dans “Bazaar” de Stephen King.

Mais si Ayama semble avoir totalement perdu la raison dans le chapitre dédié à sa première victime, Kaname Ryu n’hésitant pas à la dessiner sous des airs de démente, elle va rapidement être prise de scrupules. Car sa deuxième victime sera son ancienne meilleure amie et quoiqu’on en dise, on ne peut effacer une telle amitié. Yamazaki Karasu va aussi introduire des éléments rendant ses personnages loin d’être manichéens. Peu à peu, des vérités apparaissent et commencent à faire douter Ayama. Elle découvre que le comportement de certaines de ses victimes cachait en fait des actions la protégeant. Et surtout, Ayama n’a pas mesuré les conséquences de ses actes. Elle ne voit que sa vengeance directe et non les répercussions qu’elle va avoir sur ses camarades. Quelque part, Ayama ne cherche pas à tuer les autres élèves mais les faire souffrir, seulement elle n’a pas une parfaite connaissance de tous les éléments pour comprendre l’effet de domino qui s’enclenchera. Le cas de Yuko nous montre l’intelligence, certes perverse, de Yamazaki Karasu et son final du tome 1 est réellement époustouflant car inattendu.

Le mangaka nous présente une analyse pertinente du comportement humain face à la pression, celui-ci différant littéralement selon les personnes. Le travail de Kaname Ryu est aussi très intéressant. Certes il y a de petites imperfections dans l’homogénéité des traits des visages sur certaines planches, mais le rendu de l’atmosphère créée par Yamazaki Karasu est très réussi. Pas besoin de gore ou de filles dénudées, le mangaka a trouvé le parfait consensus pour représenter la violence et le classement comme seinen lui permet de jouer sur les non dits et l’hypocrisie de ses personnages. Il nous les fait globalement haïr pour que le lecteur soutienne Ayama dans sa vengeance, et pourtant la conclusion de son premier tome nous fait douter : la jeune femme ne va-t-elle pas punir un groupe pour la faute d’une seule personne ?

Le démarrage de “Revenge Classroom” est parfait et nous fait attendre avec impatience le deuxième tome.


Revenge Classroom (T1)
- Scénario : Yamazaki Karasu
- Dessin : Kaname Ryu
- Traducteur  : Olivier Huet
- Éditeur français : Doki-Doki
- Format : 127 x 180 mm, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination  : 192 pages
- Date de parution : 11 mars 2015
- Numéro ISBN : 978-2-81893-297-1
- Prix : 7,50 €


© Edition Doki-Doki - Tous droits réservés



Frédéric Leray
14 mars 2015




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