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Multiple était la lune
Hervé Thiellement
Black Coat Press, Rivière Blanche, roman, science-fiction, 210 pages, janvier 2015, 17€

Certains voulaient détruire Gaude, cette lune aux ambitions démesurées, car se prenant pour pas moins que Dieu, mais les partisans de la conserver en vie pour exploiter sa formidable source de savoir ont obtenu gain de cause. Sous constante et étroite surveillance, Gaude n’a pas abandonné sa folie des grandeurs et fomente un plan diabolique pour se venger.
Le capitaine Gont et sa douce rousse Julie, le mécano poilu Lursu et Chang, une changeling, doivent laisser une vie d’oisiveté de côté et s’opposer une nouvelle fois à Gaude. Heureusement, ils peuvent compter sur l’aide de leur grande amie Labette, l’anibulle accueillant en son sein leur vaisseau, et sur d’autres connaissances.



« Multiple était la lune » est dans la droite lignée de « Le Dieu était dans la lune ». Il revient sur la joyeuse bande de copains de toutes origines qui s’était opposée à la mégalomanie de Gaude. Les ennemis d’hier se retrouvent pour une nouvelle aventure s’affranchissant des distances, dont la cour de jeu se résume à l’univers.
Le début est assez déroutant avec l’action se déroulant sur plusieurs plans : les quatre amis de Labette, Gaude et bizarrement sur une petite planète dont les habitants vouent un culte à Nagal. On se demande longtemps le rôle de ces derniers avant de comprendre qu’ils participent à une vaste entreprise. Des personnages y sont un temps développés, sans que cela serve la suite de l’histoire. Si j’ai un reproche à adresser à « Multiple était la lune », c’est le début avec la trop grande importance donnée à ce pan qui aurait pu être moins approfondi et rendre l’introduction plus nerveuse. J’ai eu l’impression que le livre démarrait vraiment après l’explication de ce soudain intérêt pour Nagal. Commence alors le feu d’artifice, la partie d’échecs pour vaincre l’adversaire.

Hervé Thiellement suit les deux camps et nous plonge dans leur façon de penser. D’un côté, un raisonnement tout ce qu’il y a de plus humain, et de l’autre, une pensée multiple poursuivant un objectif de vengeance et d’asservissement des espèces de l’univers pour que Sa place soit reconnue et qu’on Lui voue enfin le culte qu’Elle mérite. Dans ces dernières parties, les majuscules pullulent, illustrant très bien la mégalomanie de Gaude.

Les lecteurs assistent à un formidable combat, entre pure action et stratégie. La bonne ambiance règne parmi les héros de l’univers, ils ne se laissent pas abattre par le découragement, mais savent rebondir après chaque déconvenue. Un bon barbecue sur une plage avec anibulles s’ébattant dans l’eau et mangeant les palmiers, et ça repart ! Comme pour le précédent roman, l’humour fait partie intégrante de « Multiple était la lune » et participe pleinement à l’immersion.

La lecture s’avère addictive. Une fois que ça démarre véritablement, il est difficile de fermer le livre. Il y a un côté humain très plaisant, on a envie de s’identifier aux personnages principaux, de connaître aussi la grande aventure et d’avoir comme terrain de jeux l’univers entier avec des amis aussi puissants.

Avec « Multiple était la lune », Hervé Thiellement nous offre un roman des plus sympathiques, à la bonne humeur garantie. Voilà un space opera dans l’esprit des Fleuve Noir Anticipation de Red Deff (« Les Psychopompes de Klash », « La Sinsé gravite au 21 ») combinant parfaitement histoire originale avec du souffle et humour. Un cocktail gagnant que l’on aime croiser.

Mais quant à une éventuelle suite, les lois physiques ont peut-être bien eu raison de Gaude...


Titre : Multiple était la lune
Auteur : Hervé Thiellement
Couverture : Grillon
Éditeur : Black Coat Press
Collection : Rivière Blanche
Directeur de collection : Philippe Ward
Site Internet : Roman (site éditeur)
Pages : 210
Format (en cm) : 20,3 x 12,5
Dépôt légal : janvier 2015
ISBN : 978-1-61227-381-5
Prix : 17 €



Également sur la Yozone :
- « Le Dieu était dans la lune »
- « Le Monde de Fernando », l’intégrale
- la chronique du tome 1 du Monde de Fernando : « Les Souterriens »
- la chronique du tome 2 du Monde de Fernando : « Les Hybrides »
- un entretien avec Hervé Thiellement


François Schnebelen
11 mars 2015


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