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Intrépide (L’) (T1)
Marcus, Guillaume Lapeyre et Rémi Guérin
Ankama

Où ce maudit Voleur Vert a-t-il donc projeté l’Intrépide ? Au premier coup d’œil, le super-héros se retrouve devant le centre Pompidou, à Paris. Fichtre, enfin une bonne nouvelle ! Au moins l’Intrépide est revenu chez lui, dans la ville des lumières... Toutefois, celle-ci semble avoir changé et il en a la certitude en se retrouvant devant les Halles. Une soucoupe volante a atterri sur le toit de la structure, détruisant ce lieu où le jeune Intrépide a passé une bonne partie de sa jeunesse, entre les marchands, créant ses premiers quartiers généraux. En tant que héros national, l’Intrépide ne peut laisser la capitale sous le joug de vils aliens. Il compte bien leur donner une bonne leçon et il ne lui faudra guère attendre longtemps pour attraper une de ces vermines de l’espace, sortant de sa soucoupe. Malheureusement, l’Intrépide s’est quelque peu trompé. S’il n’a pas reconnu les Halles parisiennes, c’est tout simplement qu’il n’est plus en 1976 comme il le pensait un peu trop rapidement : il se retrouve au cœur du Paris de 2013 !



Arghh ! Encore un sale coup de ce traitre de Voleur Vert ! Le vile a dû le projeter dans une sorte de vortex temporel, l’emmenant dans le futur. Et dans ce genre de situation, l’Intrépide n’a plus qu’un seul recours : Mémé ! Certes, cette dernière a pris un sérieux coup de vieux mais elle n’est pas vraiment surprise par l’histoire qu’il lui raconte. Il faut dire qu’elle en a vu d’autres, cette chère Mémé. N’a-t-elle pas été la servante du couple Curie au moment où ces derniers bricolaient du radium ? Elle hérita même de leur cuisine à la mort du mari Curie. Étaient-ce les talents de cuisinière de sa mémé ou la radioactivité de la cuisine ? En tout cas, le jeune Intrépide découvrit qu’il pouvait absorber les propriétés d’une créature en la mangeant : la rapidité du lièvre, le vol de l’oiseau, la nage du poisson. Plutôt cool ! S’il n’y avait le Voleur Vert car face à un super-héros, il y a toujours un super vilain. Et contre l’Intrépide, se dresse le Voleur Vert... Au premier sens du terme puisqu’il se dresse à l’entrée de l’appartement de Mémé..

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Façon « Retro Game One », je vais vous emmener en 1976, année où le petit Marcus, dont les rêves étaient peuplés des super-héros de la Marvel, Captain America, Iron Man, Spiderman... donc je vous disais que le petit Marcus dessina son propre super-héros : l’Intrépide. En sortira 7 pages, qui s’arrêteront sur évidemment un cliffhanger à couper le souffle (non, je ne fais pas de la lèche, même pas vrai !). C’est 37 ans plus tard, que l’animateur vedette de la chaîne Game One ressortit ses œuvres d’enfant et les mit sur les réseaux sociaux, prêt à se voir charrier dans la joie et l’allégresse. Mais ce fut tout le contraire, les fans de ses émissions, bien au contraire, remirent son héros à la mode et en firent même un petit buzz. Et si l’Intrépide prenait réellement vie sur papier glacé, ou pas d’ailleurs ? L’idée aussi saugrenue soit-elle éveilla la curiosité de deux auteurs d’Ankama, qui eux surfaient sur le succès de leur série « City Hall » : Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre.

C’est ainsi que naquit ce premier tome de « L’Intrépide ». Et quitte à partir de ce retour du passé de ce personnage, autant en faire la base de leur scénario et faire de ce super-héros un voyageur temporel contre son gré, avec une première étape en 2013. Marcus et Guérin vont jouer sur les quiproquos de ce voyageur découvrant le Paris de 2013 pour donner un ton humoristique à l’histoire, en lui ajoutant des dialogues truffés de références aussi bien cinématographiques, comme « La Planète des Singes », ou encore des bons mots de certaines célébrités françaises. Bon, vouloir en identifier certaines en précisant la référence n’était pas vraiment utile, toutefois, il faut avouer que le duo de scénaristes a su à la fois les placer comme il fallait sans trop en faire, risquant de lasser le lecteur. Assez vite, Marcus et Guérin reviennent à un scénario classique de comics américains, mais toujours en jouant à la fois avec nos références historiques et celles des super-héros de Marvel. Impossible de ne pas faire le lien avec Hulk en découvrant que les pouvoirs de l’Intrépide proviennent du radium des époux Curie, et le bon vieux vert fluo qui imprègne la cuisine ne fait pas seulement penser à du maïs dont je tairais évidemment la marque.

Après un chapitre « L’Intrépide, origins », nous aurons bien sûr l’affrontement contre le super-vilain, avec des références à des tomes précédents, histoire de bien nous mettre dans l’ambiance comics. Et là, chapeau bas à Guillaume Lapeyre, qui nous étonnait déjà en mode manga avec « City Hall » et qui nous prouve sa capacité à s’adapter à n’importe quelle style de BD en passant, avec une grande facilité, au mode comic books. Entre la couverture et le design de la ville et des personnages, tout est fait pour nous mettre dans l’état d’esprit de la lecture d’une BD de la Marvel et ça marche ! On adhère sans la moindre hésitation. Un dernier coup de chapeau aux couleurs de Julien Nido, certainement d’une qualité supérieure à celles des éditions US mais qui oserait s’en plaindre.

Allez, « L’Intrépide » est vraiment une bonne BD comme on les aime, associant humour, héroïsme et aucune envie de se prendre au sérieux.


L’Intrépide (T1)
- Scénario : Marcus, Rémi Guérin
- D’après l’idée originale de : Marcus
- Dessin : Guillaume Lapeyre
- Couleur : Julien Nido
- Éditeur : Ankama
- Format : 170x257 mm
- Dépôt légal : 29 août 2014
- Pagination : 96 pages
- Numéro ISBN : 9782359105018
- Prix public : 13,90 €


A lire sur la Yozone :
L’intrépide, le super-héros made in Marcus !


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Frédéric Leray
15 décembre 2014




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