Kiwa s’inquiète pour Fuji, la personnalité de Hosa commence à se faire sentir physiquement quand le jeune homme perd conscience. Et selon les ouvrages en sa possession, les biorgs perdent peu à peu toute personnalité individuelle. Pour Kiwa, elle doit percer le problème au cœur de Fuji : en gros, il doit l’absorber. Pour Matsukage, absorber des humains est aussi une question de survie car plus elle en fusionne en elle, plus l’araignée perdra de pouvoir sur son corps et son esprit. Pour Numéro 8, Matsukage est une biorg comme une autre qu’il faut anéantir. Mais le Hunter commence à se mêler un peu trop des plans d’Uranos, surtout que ce dernier s’inquiète du pouvoir que prend peu à peu le trou de Fuji. Il semble bien que l’équilibre qui existait entre les Biorgs et les Hunters se détériore. Le temps de la guerre est proche et il va pour cela faire passer un message aux Hunters et leur trois Tengu. Mais certains messagers sont plus ou moins sûrs...
Oh ! Great et Otaro Maijo développent peu à peu leur univers en matérialisant plus distinctement le fil rouge de la série. Il faut dire que le monde de « Biorg Trinity » est plutôt touffu, pouvant rapidement perdre le lecteur par son côté totalement déjanté, voire dessiné sous l’influence de produit euphorisant. On perd parfois pieds entre ce qui est la réalité et ce qui n’est que le fantasme ou le rêve intérieur des héros. En tout cas, Oh ! Great s’amuse clairement à dessiner des fusions de plus en plus improbables entre ses personnages et tout et n’importe quoi. Il faut avouer que le talent de dessinateur du mangaka explose avec de sublimes pleines pages et doubles pages, passant du rêve sous l’effet de champignons hallucinogènes au cauchemar digne d’un film d’horreur. Le dessin a une place de choix dans cette série, car le scénario en lui-même parait quelque peu mince. Mais d’un autre côté, c’était aussi la logique pour « Air Gear », où les duels étaient les éléments centraux de la série. Toutefois, pour « Biorg Trinity », les mangakas présentent un monde cyberpunk sous extasy plus terrifiant qu’attirant.
Le pauvre Fuji se retrouve en pleine introspection durant les deux tomes, mais notre jeune héros va aussi peu à peu prendre ses distances avec Hosa, celui qui était jusqu’à présent une forme d’idole, l’idéal qui cherchait à atteindre, lui qui n’avait aucun véritable but dans la vie. La première opposition entre les deux amis apparait au moment où Fumiho découvre ce qui est arrivé à Hosa. Pour la première fois, Fuji refuse d’assumer seul le problème et met Hosa face à sa propre responsabilité. Il faut admettre que la suffisance d’Hosa était proche de la mauvaise fois, en utilisant Fuji comme bouc-émissaire systématique. Enfin, notre héros prend de la distance, même s’il retombe dans ses mauvais penchants en combattant Spica. Ce sera d’ailleurs l’occasion d’en savoir un peu plus sur la dernière guerre du bug et ce qu’a subi la ville de Tokyo. Les mangakas ont choisi de ne pas trop jouer sur les flash-back, même s’ils sont parfois inévitables. Mais pour expliquer la création de leur univers, ils préfèrent clairement jouer avec leur personnage et la visite directe des souvenirs de chacun. Un mode plutôt inhabituel et assez agréable, même si cela demande aussi plus d’attention du lecteur.
« Biorg Trinity » est loin d’être une série facile d’accès mais qui s’avère prenante à condition de prendre le temps de s’y immerger.
Biorg Trinity (T2 et 3)
Auteur : Oh ! Great, Otaro Maijo
Traducteur : Satoko Inaba
Éditeur français : Kaze Manga
Collection : Shonen Up !
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 208(T2) et 196(T3) pages
Date de parution : 28 mai et 10 septembre 2014
Numéro ISBN : 9782820317179 ; 9782820317704
Prix : 7,99 €
A lire sur la Yozone :
Biorg Trinity (T1)
BIORG TRINITY © 2012 by Otaro Maijo, factory EDIE/Shueisha Inc.
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