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Trace du coyote (La)
Roxane Dambre
Le Livre de Poche, n°33467, fantaisie urbaine, 355 pages, août 2014, 7,10€

Son vrai nom est Aloysia Martin. Son nom officiel est Ludivine Duncan. Pour les intimes, c’est Lou. Elle travaille officiellement pour la Direction Centrale du Renseignement Intérieur, secrètement pour le Département des Mystères, autrement dit les Affaires Inexplicables. Et elle n’est elle-même pas tout à fait ordinaire. En effet, même si elle est blonde, elle possède un quotient intellectuel largement supérieur à la moyenne. Étrange, décidément. Et un petit détail : c’est une Daïerwolf, elle est capable de se transformer à volonté en panthère.



Retour donc, pour ce second récit de la trilogie « Animae », qui se lit comme une aventure indépendante, dans ce Paris contemporain exactement identique à celui que nous connaissons, et où s’affrontent de temps à autre (à vrai dire dans le plus grand secret et sans laisser de traces, ce qui ne fait qu’accentuer la similitude) les loups-garous et les Daïerwolfs. Les premiers, également dénommés Chalcrocs, ne sont que de pauvres diables qui, contaminés par morsure, se métamorphosent et se mettent à dévorer les passants, si ce n’est leur proches. Les seconds, unis par un lien télépathique et capables de se métamorphoser à volonté, leur mènent une guerre permanente, estimant que si l’existence des Chalcrocs venait à être connue, la leur le serait inéluctablement.

Notre héroïne, Lou, ne se métamorphose donc que dans le plus grand secret. Parmi les humains, seul son fiancé, le capitaine Levif, est au courant. Il faut dire aussi que quand on se réveille avec une panthère dans son lit, on finit bien par se douter de quelque chose. Mais sur le terrain, c’est utile : une associée capable de se métamorphoser en taupe dans les souterrains ou en aigle pour répérer les lieux extérieurs, c’est tout de même pratique. Surtout quand on a affaire à une bande de fanatiques reclus dans les catacombes et décidés à transformer Paris en ossuaire.

Fine équipe, donc. Mais il y a aussi au Département des Mystères le jeune Arthur, simple humain inventeur de génie et surtout prodigieusement gaffeur. Mona, la scientifique à peine moins douée. Benjamin, le bras droit du capitaine Levif, qui ne manque ni d’humour ni de sens de la répartie. Le père de Levif, qui a bien du mal à gérer une telle équipe d’une main de fer. Ils ne sont pas de trop pour lutter contre le groupuscule terroriste. Sans compter l’émergence, de toute évidence, d’une nouvelle race de Chalcrocs, bien plus intelligente, bien moins impulsive, qui pourrait mettre en difficulté la race humaine, tout comme celle des Daïerwolfs.

Une pointe de fantastique, un peu d’action, un peu de romance, beaucoup d’humour : les ingrédients feuilletonesques sont une nouvelle fois réunis. Les lecteurs les plus exigeants reprocheront sans doute à « La Trace du coyote » une intrigue insuffisamment dense, un abandon sans grandes explications de la composante terroriste, qui du coup apparaît artificielle, un développement insuffisant de la prometteuse apparition des néo-Chalcrocs (sans doute à dessein, pour ménager une fin en chiffhanger) ainsi que des détails (la séquence de la fausse mort d’Arthur) parfois légèrement capillarotractés. Mais là n’est pas l’essentiel : les aventures de Lou ne visent pas le thriller au cordeau, mais plutôt la comédie fantastique.

Sur ce plan, avec une maîtrise des dialogues et des interactions entre personnages, l’objectif est pleinement atteint. On frissonne, on sourit, on s’amuse. Le sens de la répartie des protagonistes et l’esprit bon enfant, qui mettent ce roman à portée des adultes comme des plus jeunes, sont présents du premier au dernier chapitre.

Sans compter que grâce à « La Trace du coyote » l’on apprendra, entre autres », comment cuisiner des lasagnes, la manière de faire le ménage une fois transformé en abeille, ou les mille et une expressions à éviter lorsqu’un ami vient de se faire amputer d’un bras. Des notions qui, on ne sait jamais, pourront toujours servir un jour ou l’autre. Qui a dit que la littérature de distraction n’instruisait pas la jeunesse ?


Titre : La Trace du Coyote
Série : Animae, tome 2
Auteur : Roxane Dambre
Couverture : Martha Marks / Perig / Shutterstock
Éditeur : Le Livre de Poche (édition originale : Éditions de l’Épée)
Site Internet : page roman (site éditeur)
Numéro : 33467
Pages : 355
Format (en cm) : 11 x 18
Dépôt légal : août 2014
ISBN : 978-2-253-19513-9
Prix : 7,10 €



Roxane Dambre sur la Yozone :

- La chronique de « L’esprit de Lou »


Hilaire Alrune
7 octobre 2014


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