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Grizzly Man
Film documentaire américain de Werner Herzog (2005)
7 décembre 2005


Genre : Documentaire
Durée : 1h43

La véritable histoire de Timothy Treadweel, défenseur permanent des grizzlys sauvages d’Alaska et fondu permanent qui finit par être dévoré (avec sa compagne) par l’équivalent nord-américain des lions d’Afrique (en terme de puissance et de férocité).

Documentaire inouï, venu d’ailleurs, on comprend aisément au bout de 30 secondes de pellicule pourquoi Werner Herzog s’enthousiasma pour ce projet. Dire que Timothy Treadweel était un fêlé est un euphémisme ! Cet ardent défenseur de la cause des grizzlys passa sa vie à les caresser dans le sens du poil, faisant mumuse avec eux, sans aucun sens du danger qu’il frôlait en permanence. Le constat est glaçant.

Plus le fada en faisait, plus sa cause passionnait les foules et énervait les scientifiques concernés par le sujet. Comme si l’outrance permanente du propos, la folie du bonhomme pouvait intéresser les foules alors qu’un discours sérieux endormait irrémédiablement la galerie...
Il y a dans cette histoire une morale étrange, une fable sur notre modernité, un effet miroir qui tendrait à prouver que notre société est en attente d’un supplément d’âme, d’un grain de folie incontrôlée et incontrôlable.

Werner Herzog s’est d’abord attaché au montage des images tournées par Timothy Treadweel (une centaine d’heures de rushes pour des années de reportages) jusqu’à son calvaire final, tout en nous épargant la dernière séquence enregistrée par la caméra de la victime. Fort heureusement, Herzog sait bien que suggérer éprouve bien plus les esprits que montrer l’insupportable. La seule vision de la séquence où une des meilleures amies de Timothy écoute, casque sur les oreilles, les échos de cette scène sanglante, suffit à nous convaincre, que oui, tout n’est pas diffusable. L’émotion transparaît et l’horreur absolue de l’instant imprègne la scène.

« Grizzly Man » est l’ovni cinématographique de cette fin d’année. Un documentaire étonnant, moralement éprouvant, parfaitement maîtrisé par Werner Herzog et doté d’une superbe et émouvante BO.

Amateurs d’étrange, voici votre film !

Stéphane Pons

FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Werner Herzog
Narration : Werner Herzog
D’après les images tournées par Timothy Treadweel

Producteur : Erik Nelson
Producteurs exécutifs : Erik Nelson, Billy Campbell, Tom Ortenberg, Kevin Beggs, Phil Fairclough, Andrea Meditch

Musique : Richard Thompson
Chanson : « Coyote » par Bob McDill
Photographie : Peter Zeitlinger
Son : Spence Palermo & Ken King
Montage : Joe Bini

Production : Metropolitan Filmexport, Lions Gate Films, Discovery Docs
Distribution : Metropolitan Filmexport (France)
Presse : Kinema Films - François Frey (Paris, France)


Stéphane Pons
7 décembre 2005



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