Jacob est un ancien marine qui tente de refaire sa vie dans le civil. Ancien membre des Slains, il est régulièrement accosté par ses anciens amis du gang pour le ramener vers leur droit chemin. Mais Jacob tient bon, il doit montrer l’exemple pour son jeune frère. Déjà que le petit vit avec sa sœur dont les moeurs sont loin d’être respectables, alors pas question que Jacob en rajoute une couche en lui montrant que seule la violence permet de vivre à South Central. Mais le jeune homme va vite être ramené à la réalité du quartier car en revenant chez sa sœur, il y découvre la police. La maison est devenue une scène de crime, avec les corps d’un Slains et de sa sœur plombés. Son petit frère a été miraculeusement épargné. Devant le désintérêt total des flics pour un règlement de compte des plus banals, Jacob n’a plus qu’une solution : demander l’aide des Slains pour butter ce salaud de 66 qui a tué sa sœur. Mais Jacob ne sait pas qu’en prenant le choix de la vengeance, il est en train de mettre en route une autre forme de chaos...

« Doggybags » est devenu une franchise sûre pour les éditions Ankama, mené de main de maître par Run. Et en modifiant légèrement le concept de cette série, voila que le Label 619 nous sort « Doggybags présente ». Run décide de garder l’idée d’un thème, trois histoires liées à ce thème. La nouveauté vient tout d’abord par l’unicité de l’auteur au scénario et aux crayons, mais aussi, cette fois, les trois histoire sont liées.

Et pour inaugurer cette nouvelle déclinaison de la série « Doggybags présente », ce sera Neyef qui sera à l’oeuvre. Ce dernier avait signé l’histoire « Room 213 » du tome 3 de « Doggybags ». Cette fois, le thème qui lui était donné était South Central, ce quartier très chaud de Los Angeles. C’est donc une histoire de guerre des gangs qui lui servira de toile de fond. Le premier récit nous raconte l’initiation de deux jeunes dont la mission sera inévitablement de montrer qu’ils ont les couilles pour porter un bandana en tuant un membre du clan adverse. Mais bien évidemment, rien ne va se passer comme prévu. Le début fait inévitablement penser à « Pulp Fiction », avec nos deux tueurs potentiels discutant mais de façon moins philosophique que Samuel L. Jackson et John Travolta. La suite de l’histoire sera toujours dans une sorte de logique « Pulp Fiction », et les cadavres vont soudainement tomber, avec des personnages très humains et surtout très crédibles.

La deuxième histoire nous présente le frère de la pute qui sera malheureusement assassinée dans l’histoire précédente. Tout semblait partir sur une vengeance pure et dure, avec un ex marine comme héros qui allait massacrer les assassins de sa sœur. Mais alors que tout se déroulait comme attendu, notre cher Jacob revient soudainement à la vie après avoir été truffé de plomb. Bon, qu’il la joue gros bras n’avait rien d’étonnant, mais pourquoi ressucute-t-il ? Neyef n’a donc pas pu s’empêcher de mettre un peu de surnaturel dans son triptyque et il nous donne l’explication tout simplement dans le troisième récit qui sera pour lui clairement marqué fantastique, avec un bon vieil accord avec tout simplement le diable. Ce troisième récit sera encore plus sombre et glauque que les deux premiers car il va montrer la descente aux enfers... d’un enfant. Neyef ose dans ce récit, il s’attaque au bon vieux tabou des enfants et il nous montre que le diable se moque bien de l’âge de ses victimes. Finalement, Neyef sera très pessimiste dans sa conclusion, montrant que l’on ne peut échapper à son destin et surtout que l’on n’échappe pas à South Central.

« South Central Stories » attaque fort cette série dérivée de « Doggybags » et nous montre que Run a maintenant deux outils très efficaces à sa disposition.

(T1) South Central Stories
 Série : Doggybags présente
 Scénario, dessin : Neyef
 Éditeur : Ankama
 Collection : Label 619
 Dépôt légal : 14 février 2014
 Pagination : 108 pages couleurs
 Format : 170 x 250 mm
 Numéro ISBN : 9782359104677
 Prix public : 13,90 €

A lire sur la Yozone :
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