Alors que Jules Verne en découvre un peu plus sur son passé auprès de Victor Hugo, il apprend que son père se retrouve encore une fois en bien mauvaise posture par l’imbécillité de ses gardiens. Mais si, comme le déclare Hugo, le papercut qui donna naissance à Black Fowl a bien été détruit, comment ce dernier peut-il donc être encore en vie ? Malheureusement, ses ennemis repassent à l’action et Verne doit encore fuir, mais cette fois, Hugo a une surprise de taille pour l’écrivain et ses deux amis. Guidés par Arsène Lupin, Hugo les entraîne dans une incroyable bibliothèque. Un endroit qui ne devrait pas exister et qui pourtant se dresse devant Verne. Mais Hugo les a surtout amené à un drôle de procès : le leur. Et les juges sont les détenteurs du secret du papier : Guy de Maupassant, Agatha Christie, Maurice Leblanc, John Tolkien, Clive Staples Lewis et Edgar Poe. Ce dernier le condamnant tout simplement à mort...
Depuis le début de la série, les tomes de « City Hall » se font attendre, mais quand on découvre la richesse de l’histoire côté originalité, il est facile de comprendre pourquoi. Pour ce tome 5, le duo Lapeyre-Guérin réinvente le monde de l’autre côté du miroir, que nous connaissons mieux sous le nom de Pays des Merveilles. Ce sera donc inévitablement l’occasion de rencontrer un Lewis Carroll totalement barjot. Bon, d’un autre côté, quel auteur est réellement sain d’esprit dans cette série ? En tout cas, ce monde inversé reprend les personnages emblématiques en commençant par le Chat de Cheshire, Alice en personne et le lapin blanc. Nos deux compères présentent un monde chaotique, dans lequel Houdini joue sa vie. Le fait que tout soit possible dans ce monde inversé ouvre une palette de possibilités incroyables et permet surtout de se débarrasser de toute notion de vraisemblance. On sent que le duo prend un malin plaisir à retraiter à leur façon les univers et les auteurs célèbres.
Mais ce sera surtout avec la seconde partie du tome que les deux auteurs vont lâcher une multitude de références littéraires, à commencer par une réinvention de « La Ligue des Gentlemen Extraordinaires ». Les deux compères n’hésitent pas à mentionner leurs hommages. Les membres de cette ligue sont réellement la crème des écrivains de fantastique et de politicien, pas toujours très cohérents dans les références historiques car le véritable Victor Hugo n’aurait pas pu rencontrer ni Tolkien, ni Agatha Christie. Mais au final, le lecteur s’en fiche car « La Ligue des Gentlemen Extraordinaires » réunissait des créatures mythiques, alors pourquoi pas d’illustres écrivains. En prime, nous aurons une illustration du Horla, la célèbre créature inventée par Guy de Maupassant. Si Victor Hugo a de faux airs avec le vrai, les autres auteurs ne seront pas vraiment ressemblant avec les véritables auteurs, mais là aussi, ce n’est qu’un point de détail sans aucune importance, le principal étant que chacun soit parfaitement reconnaissable pour le plaisir du lecteur. A noter les mini-bios qui parsèment le tome.
« City Hall » continue de nous surprendre en réinventant l’histoire de la littérature du XIXe siècle.
City Hall (T5)
Auteur : Guillaume Lapeyre, Rémi Guérin
Éditeur : Ankama
Collection : Kuri
Format : 130x180 mm
Dépôt légal : 25 mai 2014
Pagination : 192 pages
Numéro ISBN : 9782359104752
Prix public : 7,95 €
A lire sur la Yozone :
City Hall (T1)
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City Hall (T3)
City Hall (T4)
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