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Solaris n°190
L’anthologie permanente des littératures de l’imaginaire
Revue, n°190, science-fiction et fantastique, nouvelles –articles – critiques - entretien, printemps 2014, 160 pages, 10CAD

Avec ce numéro 190, « Solaris » entre dans une nouvelle sphère. Il suffit de le feuilleter pour s’en convaincre. La couleur intérieure accroche le regard, elle rehausse indiscutablement l’ensemble. C’est d’autant plus visible dans la partie rédactionnelle avec sa nombreuse iconographie servant à illustrer le propos.
C’est donc avec un a priori favorable que l’on débute la lecture...



Éric Gauthier nous livre une étonnante nouvelle (Science-fiction ? Fantastique ?) où le personnage principal a pour voisin un homme s’installant tous les jours sur son balcon et baragouinant dans une langue inconnue. Il n’a de cesse de découvrir sa provenance, mais comment faire lorsqu’il est impossible de se faire comprendre ? En dernier ressort, il se rend dans un salon des sciences occultes.
La langue du voisin” nous propose une intéressante réflexion sur le déracinement, la perte de ses repères, la barrière du langage qui est difficile à contourner. Ça ne paye pas forcément de mine, mais l’ensemble ne s’oublie pas.

Le Dr Kurosawa élève son fils en éveillant son intérêt pour la science. Suite à un échange où son fils se pose des questions sur ce que peut bien penser le poulpe familial “Profundis” dans son aquarium, elle imagine une méthode pour ce faire. De fil en aiguille, elle reprend du service dans un laboratoire pour développer son concept.
Eleanor Belinki montre bien comment science et économie cohabitent. Si c’est la curiosité qui l’a fait débuter, par après, ce n’est plus le principal moteur des travaux de Kurosawa, surtout quand le procédé est commercialisé dans le but de faire de l’argent en dévoyant le but premier. Quand l’invention échappe à son créateur...

Philippe Roy met en scène le “Capitaine Pisse-Vinaigre” qui a survécu à la guerre 14-18, mais cette dernière ne l’a pas laissé intact. Il se réveille dans un asile et le passé ne lui revient que par bribes...
Le lecteur éprouve l’impression d’être face à un puzzle dont les morceaux ne se dévoilent que peu à peu, sans que l’image globale ne livre tout son mystère. Un traitement en rapport avec cette triste époque et qui renforce le propos.

Avec “Les pèlerins de Calcibur”, Alain Bergeron nous invite à la reconquête de Calcibur par un lointain descendant du dernier Khelder à avoir occupé le trône du Seigneur Rouge et défait en son temps par les sorciers d’Uthgur. Les choses se passent au mieux, renforçant le prétendant dans son idée que l’ancienne malédiction est depuis longtemps oubliée.
Alors que l’on pense être face à une histoire de fantasy déjà lue mille fois, l’auteur injecte le petit truc qui parvient à nous surprendre. Comme quoi, il y a encore moyen de nous servir de la fantasy sortant des sentiers battus.

La partie rédactionnelle s’avère très fournie, notamment avec l’interview de Bernard Werber, orchestrée par Élisabeth Vonarburg. Il s’agit d’un bel échange où l’écrivain nous donne, entre autre, sa conception du succès.
Dans son article “Le Facteur Psi”, Sébastien Chartrand revient sur un thème de la SF tombé en désuétude, alors qu’il nous a donné de très belles œuvres (« À la poursuite des Slans », « L’Homme démoli », « Les plus qu’humains »...). Même si les pouvoirs paranormaux n’ont plus la cote, l’occasion est belle d’en apprendre plus sur le sujet, de découvrir que dans les années 1940-1950, il pouvait même se targuer d’avoir une base scientifique. Très intéressant !
Mario Tessier se consacre au sexe avec les robots. Il faut à nouveau saluer la maestria avec laquelle il mène ses articles, la façon dont il sait happer les lecteurs en nous parlant notamment de poupées gonflables, en vantant les mérites de telle matière... Avouons-le, c’est passionnant.

Les chroniques habituelles de « Solaris » sont aussi embellies par l’arrivée de la couleur, une étape qui rend le contenu beaucoup plus attractif et lui donne un cachet la démarquant des autres revues en séduisant d’emblée l’œil. Le contenu et la présentation marquent indubitablement les esprits.

« Solaris » nouvelle génération est arrivée !


Titre : Solaris
Numéro : 190
Rédacteur en chef : Joël Champetier
Couverture : Grégory Fromenteau
Type : revue
Genres : nouvelles, articles, critiques
Site Internet : Solaris ; numéro 190 
Période : printemps 2014
Périodicité : trimestriel
ISSN : 0709-8863
Dimensions (en cm) : 13,2 x 20,9
Pages : 160
Prix : 10 CAD



François Schnebelen
18 mai 2014


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