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Evil Eater (T1)
Issei Eifuku et Kojino
Ki-oon Seinen

En l’an 23 de l’ère Shobun, une forme de magie devint parfaitement légale : le sorcerisme. Cette technique associée à la science permet de faire revenir des personnes à la vie. Mais une vie ramenée demande de sacrifier une autre vie. Avec la loi compensatoire, le gouvernement réglementa l’utilisation du sorcerisme pour faire revenir à la vie les victimes de tueurs venant d’être exécutés. Dans le cas de tueurs en série, seule la première victime est ressuscitée. Toutefois, ceux que l’on appelle les returners reviennent avec un défaut, un bug, qui s’il se développe peut en faire des êtres dépourvus de morale et de sentiments. Pour retirer les bugs des returners, des sorceristes identifient le trouble se développant dans la personnalité du revenant et le détruise. Kento Nagumo possède le pouvoir d’identifier les bugs dans l’esprit des returners, il est surnommé The Deep Searcher mais aussi le tueur d’équipier.



Quand Nagumo se voit confier comme partenaire une jeune sorceriste sortie de l’académie, Yoko Amagi, il est loin d’être sûr du choix de ses supérieurs. Mais très vite, leur premier returner leur est confié. Seulement, Nagumo ne parvient pas à briser la cuirasse intérieure que l’homme s’est forgée. Il va lui falloir extérioriser le bug afin de le détruire. Cette technique est dangereuse car les sorceristes se retrouvent mis en danger. Toutefois, Amagi s’avère posséder un étrange pouvoir : celui de dévorer les bugs grâce à une extension qui semble d’une nature comparable à celle des bugs. Très vite, la jeune fille se retrouve affublée d’un drôle de surnom : Evil Eater. Mais sa formation ne fait que commencer et les cas de returners ne sont jamais les mêmes car le sentiment exacerbé change selon la personne : haine, jalousie, peur des autres. Tout est source d’un bug.

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« Evil Eater » est la nouvelle série du créateur de « Samouraï Bambou », Issei Eifuku. Toutefois, nous sommes cette fois loin du monde des samouraïs. Le mangaka nous mélange sorcellerie et science pour permettre de faire revenir les hommes à la vie. Le lecteur n’aura aucune précision sur cette fameuse technique. D’ailleurs, les personnages principaux n’ont pas comme fonction de s’occuper de cette technique mais des revenants appelés « returners ». L’idée de base est très simple : en revenant à la vie, les ressuscités ramènent un bug, un sentiment qui les ronge et peut les transformer en monstre. Quelque part, on peut retrouver l’idée que faire revenir les morts à la vie ramène un être dépourvu d’âme, théorie développée par entre autre Stephen King dans « Simetierre ».

Ici, nous ne sommes pas dans un concept métaphysique mais psychologique. D’ailleurs, les sorceristes ont comme principaux pouvoirs celui de voyager dans l’esprit des returners. Ce sont donc les terreurs, peurs, haines de ces êtres qui nous sont présentées sous forme d’abord de métaphore lors des voyages spectraux puis d’une façon plus matériel quand Nagumo permet au bug de prendre forme. Ce sera bien sûr une forme monstrueuse compte tenu du type de sentiments exacerbés. L’idée est plutôt originale et pourrait être une source d’inspiration pour une longue série. Mais ce ne sera qu’un triptyque dont le fil rouge nous est révélé en fin de tome et dont un personnage clé sera la jeune Yoko.

L’autre force de cette mini-série sont les dessins de Kojino. La force des planches du jeune mangaka est impressionnante, surtout que Issei Eifuku ne laisse aucun temps mort. L’illustration des esprits et la personnification des bugs s’avèrent plutôt réussies et nous montrent l’intelligence de ce jeune dessinateur pour mettre en images les idées débordantes de Eifuku... Un peu trop d’ailleurs car les premiers cas sont un peu rapidement bouclés par nos deux sorceristes, au point que le lecteur se retrouve un peu frustré, sans trop comprendre comment le pouvoir de Yoko a réellement agi comme dans l’histoire de la jeune mère voleuse d’enfant. Le genre d’ellipse utilisée est classique dans le manga pour limiter le nombre de pages par chapitre, mais c’est aussi très énervant de sentir que le mangaka paraissait vouloir en finir au plus vite.

Toutefois, Issei Eifuku est parvenu à introduire son méchant dès le premier tome. A voir si le duo de mangaka restera convainquant en trois tomes.


Evil Eater (T1)
- Scénario : Issei Eifuku
- Dessin : Kojino
- Traducteur  : Julien Pouly
- Éditeur français : Ki-oon
-  Format : 130 x 180, noir et blanc - sens de lecture original
- Pagination
 : 224 pages
- Date de parution : 10 avril 2014
- Numéro ISBN  : 9782355926716
- Prix : 7,65 €


EVIL EATER © 2012 Issei EIFUKU, KOJINO / SHOGAKUKAN
© Edition Ki-oon - Tous droits réservés



Frédéric Leray
29 avril 2014




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