L’être ne ressentant pas la douleur de Celia Deiana et à la recherche de cette sensation inconnue pour lui a quelque chose de pathétique dans ses efforts. “Le corps du diable” ne manque pas de punch, ça torture à tour de bras et la conclusion est plutôt bien trouvée, même si elle peut prêter à confusion.
Cyberpunk pour “Le treizième sceau” d’Anne Rossi qui nous plonge dans un jeu virtuel où la découverte du fameux sceau correspondant à chaque niveau permet d’assurer son avenir. Le problème avec ce genre d’histoire, c’est qu’on a l’impression d’avoir déjà lu la même à de nombreuses reprises. Même si l’élément de surprise est absent, l’immersion n’en est pas moins agréable.
À mon goût, “L’automne est morte” d’Ioana Alexandru s’avère la plus intéressante des trois. Un journaliste a l’exclusivité des aventures de l’Acrobate, un justicier se battant pour que l’ordre règne dans la ville. Leur relation a évolué et le journaliste ne veut plus que l’autre continue à risquer ainsi sa vie. En peu de signes, l’auteure réussit à faire passer de l’émotion, de la nostalgie sur le temps qui passe... Une très belle short story.
Quant aux trois nouvelles de ce numéro, installons-nous d’abord “À l’arrière des taxis” à côté de Léa Silva. L’intrigue est assez emberlificotée et finalement il reste surtout le fond avec cette société où l’on hésite pas à dénoncer quelqu’un qui ne rentre pas dans le moule, aussi proche soit-il. Un triste passé remonte à l’occasion.
“Invasion en jaune” d’Yves-Daniel Crouzet est terrible. Il part d’une situation simple (des bestioles jaunes aux allures de ballons quasi increvables, venues d’on ne sait où) et met en scène deux gamins décidés à s’en faire une. C’est cruel, la violence est banalisée, acceptée et même félicitée. Une nouvelle d’une grande force qui ne s’oublie pas. La pépite de cet « AOC » !
“Quand les oliviers brûleront” de Marine Sivan nous plonge dans la Grèce antique. Une servante à Delphes a des visions, elle s’en ouvre à un ami. Les deux partent pour éclaircir le mystère et surtout pour répondre à la demande d’Apollon. Difficile de faire original en fantasy, mais l’ensemble est agréable. Les péripéties du duo ne manquent pas d’intérêt, surtout dans leur dénouement.
Il est à noter qu’une bande dessinée de 4 pages clôture cet opus. Il y a de l’idée, mais le traitement ne suit pas.
Sous la belle couverture de Virgilles se cache la formidable nouvelle d’Yves-Daniel Crouzet qui éclipse les autres. Un numéro fortement recommandable !
Titre : AOC
Numéro : 31
Directeur de publication : Jocelyn Talureau
Couverture : Virgilles
Type : fanzine
Genre : Science-fiction, fantasy, fantastique
Site Internet : le club Présences d’Esprits
Période : hiver 2014
Périodicité : trimestriel
ISSN : 1772-3442
Dimensions (en cm) : 14,9 x 21
Pages : 50
Prix : 3,50 €