Si ce roman a pour héroïne Elvie, une adolescente enceinte, on est loin de tomber dans les clichés de poupons, les joies de la grossesse et surtout à des années-lumière du monde des Bisounours. Souvent le sujet des grossesses chez les adolescentes est tabou, sensible mais ici pour une fois on n’a pas un discours moralisateur. Elvie a 16 ans, elle a un ventre contenant un « lardon » comme elle le nomme, ok, mais rien dans ce récit n’est moralisateur.
De l’action, des combats, du sang, des meurtres et des élèves qui grillent comme des moustiques sur des champs électriques, voilà ce que renferme réellement cet ouvrage.
Le ton très léger, l’humour noir et les sarcasmes mais surtout des réflexions, des expressions proches de ce que l’on peut entendre dans une cour de lycée, rendent « Mothership » hilarant. L’héroïne avec son franc-parler est à mourir de rire. Enfin un livre où la nana n’est pas complètement gaga devant le beau gosse énigmatique. Elle ouvre les yeux et même si dans un court laps de temps elle est tombée sous le charme de ses belles paroles, elle sait vite rendu compte de sa nature profonde. C’est agréable d’avoir une héroïne lucide.
« ... tu es vraiment mignon. Mais tu es con comme un balai. »
Au niveau des personnages secondaires, là on sent que les auteurs se sont fait plaisir en poussant à l’extrême les caractères, les physiques, donnant ainsi vie à des caricatures complètement loufoques. On rencontre la pompom girl, sosie de Barbie, le meilleur ami geek et surprotecteur, le père aux bons tuyaux et surtout aux classeurs remplis de fiches pour parer à toute situation.
Tout ceci donne naissance à des scènes burlesques où on ne peut s’empêcher de pouffer de rire en tentant d’imaginer les choses.
Pour ce qui est du déroulement de l’histoire, on démarre dans la station de maternité, au cœur de l’action. L’intrigue repose presque entièrement sur la fuite des filles de cette station. Les événements précédents (l’arrivée de Elvie, comment elle est tombée enceinte) sont racontés à l’aide de petits chapitres flash-back, ce qui permet de souffler entre deux courses-poursuites effrénées.
Le suspens reste intense jusqu’à la fin, chaque page apporte son lot de rebondissements, de découvertes et de révélations. Les gens ne sont pas ce qu’ils paraissent être, les faux-semblants sont nombreux et les spéculations vont bon train.
Quant au dénouement, les choses tournent d’une manière assez cocasse une fois de plus. Les auteurs auront su garder de l’humour jusqu’au bout.
Si « Mothership » est un tome 1, il se suffit amplement à lui-même et sa fin clôture parfaitement l’histoire. Néanmoins, on attendra avec impatience et curiosité la suite. On a hâte de connaître dans quel nouveau pétrin la joyeuse bande va encore se trouver.
À partir de 13 ans.
Titre : Mothership Tome 1 (Mothership, 2012)
Auteur : Martin Leicht & Isla Neal
Traduction de l’anglais : Guillaume François
Couverture : Ali Smith / Lizzy Bromley
Éditeur : Fleuve Noir
Collection : Territoires
Site Internet : page du livre, facebook de la saga
Format (en cm) : 14 x 22,5
Pages : 364
Dépôt légal : septembre 2013
ISBN : 9782265096813
Prix : 17,50 €