William a beaucoup de mal à se remettre de cette épreuve. Bien plus que les souffrances subies en prison, ce sont les mots de sir Thomas Lucy qui l’ont marqué au fer rouge. Il n’a aucun avenir au Warwickshire et très vite, les deux amis sont maintenant convaincus d’une chose : il leur faut partir. Pour où ? Le Lancashire semble être un choix judificieux pour deux catholiques cherchant à refaire leur vie. Mais avant cela, Will et John doivent définitivement disparaitre afin de laisser la place à Lance Carter et Wallace Hugues. Leur voyage peut alors commencer. Seulement, deux inconnus errant au cœur d’une Angleterre peu encline à l’amour du prochain ne génèrent que méfiance et rejet... jusqu’à leur arrivée devant l’église du père Radcliffe...
« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ». Cette morale de Jean de la Fontaine, tirée des « Animaux malades de la peste », illustre à la perfection le thème qui sera la base de ce tome 6 de « 7 Shakespeares ». La confrontation avec sir Thomas Lucy est un exemple idéal de la hiérarchie au sein d’une société monarcique : la noblesse, le clergé et plus bas que tout, le peuple. Le vulgaris pecum est totalement méprisé par ces nobles qui s’estiment à se point supérieur qu’ils décident avoir le droit de vie et de mort sur ceux n’étant pas de leur rang. L’image que donne Harold Sakuishi de la société anglaise est vraiment fidèle à l’époque et montre le travail réalisé par le mangaka, pour qui le XVIe siècle européen n’est certainement pas dans la culture naturelle. Le mangaka nous a ainsi amené au moment clé de son come-back : le départ de nos deux héros et l’explication de leurs nouveaux noms.
Toutefois, il manquait un personnage dans ce paysage : Mill. La deuxième partie du tome nous racontera donc son histoire, son vrai nom et surtout ses origines. Nous allons alors en profiter pour revenir sur l’inquisition anti-catholique. Harold Sakuishi semble avoir été fortement marqué par ce point de l’histoire britannique. Cette intolérance poussée jusqu’à l’inquisition. Le mangaka va pousser l’horreur de cette lutte jusqu’à la profanation de cadavres. Ce ne seront pas, par contre, les meilleures planches de l’album, les cadavres carbonisés etant plus simiesques qu’humains.
Il est donc temps de revenir au présent et encore une fois, nos héros sont rattrapés par la chasse anti-catholique. Un petit cours d’histoire introduit ce retour dans le présent. Une synthèse rapide mais suffisante pour bien comprendre le contexte du nouveau départ de Shakespeare, cette fois pour Londres. Notre héros se rapproche donc de la dernière étape de ces fameuses années perdues. Il va donc falloir à Harold Sakuishi de développer ce nouvel arc de sa série sans trahir la réalité historique de la vie de Shakespeare. Avec comme question principale : comment va-t-il se débarrasser ou au contraire intégrer la jeune chinoise au passé connu du célèbre auteur.
« 7 Shakespeares » arrive à un tournant dans l’histoire et le tome 7 devient alors un tome crucial pour la suite de la série.
7 Shakespeares (T6)
Auteur : Harold Sakuishi
Traducteur : Thibaud Desbief
Éditeur français : Kaze Manga
Collection : Seinen
Format : 127 x 182, noir et blanc - sens de lecture original
Pagination : 260 pages
Date de parution : 20 novembre 2013
Numéro ISBN : 978-2-82030-756-9
Prix : 9,99 €
A lire sur la Yozone :
7 Shakespeares (T1)
7 Shakespeares (T2)
7 Shakespeares (T3)
7 Shakespeares (T4)
7 Shakespeares (T5)
SHICHININ NO SHAKESPEARE © 2010 Harold SAKUISHI / Shogakukan Inc.
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