Genre : Thriller
Durée : 1h54
Avec Jan Bijvoet (Camiel Borgman), Hadewych Minis (Marina), Jeroen Perceval (Richard), Alex van Warmerdam (Ludwig), Tom Dewispelaere (Pascal), Sara Hjort Ditlevsen (Stine), Elve Lijbaart (Isolde), Dirkje van der Pijl (Rebecca), Pieter-Bas de Waard (Leo), Eva van de Wijdeven (Ilonka), Annet Malherbe (Brenda), Gene Bervoets (Le jardinier), Mike Weerts (Arthur Stornebrink), Pierre Bokma (Le prêtre), Benjamin Boe Rasmussen (L’homme au chien), ….
Interdit aux moins de 12 ans
Camiel Borgman surgit dans les rues tranquilles d’une banlieue cossue, pour sonner à la porte d’une famille bourgeoise. Qui est-il ? Un rêve, un démon, une allégorie, ou l’incarnation bien réelle de nos peurs ?
Connu pour ses comédies noires et grinçantes, le cinéaste néerlandais Alex Van Warmerdam s’essaie cette fois au thriller et délivre un film brillant mais beaucoup plus sombre que ses précédents. « Borgman » dépeint en effet comment le mal peut s’introduire insidieusement dans le quotidien, comment il s’incarne dans des hommes et des femmes ordinaires.
C’est ainsi qu’après une séquence d’introduction, n’ayons pas peur des mots, d‘anthologie, dans laquelle Camiel Borgman, et les siens, sont chassés de leurs caches souterraines situées en pleine forêt par des gens (dont un prêtre fusil à la main) très en colère, on retrouve le fameux Borgman dans un quartier pavillonnaire quémandant de porte en porte la permission de prendre une douche. Il finira, non sans heurt, par convaincre Marina, une mère de famille, de le laisser entrer… Cela ne va pas être sans conséquence.
Mais, contrairement à « Funny Games » ou « Les Crimes de Snowtown » , Alex Van Warmerdam ne fait ni dans le film à message ni dans le film témoignage hyper réaliste et plombant.
Un film d’Alex Van Warmerdam sans humour ? Impossible. Adepte de la comédie il était, et le reste et opte pour une approche métaphorique et fantastique méchamment dopée à l’humour noir.
Les blondins machiavéliques de Michael Haneke ou le tueur en série tortionnaire et homophobe de Justin Kurzel font ici place à des créatures métamorphes aux capacités de persuasion surhumaine.
Un film effectivement drôle mais pas que. Si déjà la première partie du film, l’installation de Camiel Borgman dans la maison, nous vaut quelques ambiances bien senties, quelles soient violentes (la bagarre), mystérieuses (La visite des chiens), inquiétantes (Borgman et les enfants) ou malsaines (Borgman et Mariina), l’entrée en scène des sbires de Borgman amène son lot de cadavres et même de grands travaux. Borgman devenu le jardinier de la propriété a rameuter ses copains pour réarchitecturer le jardin. Car Borgman, ses copains et ses copines n’ont peur de rien. Ils ont une mission et rien ne les arrêtent.
Pour les incarner, Alex Van Warmerdam, qui, interprète Ludwig, l’un des démons, s’est entouré de comédiens néerlandais et belges issus du cinéma ou de la télévision, à commencer par Jan Bijvoet (« Alabama Monroe »), pour endosser le rôle titre, et à confier les rôles de la mère et du père de famille à la formidable Hadewych Minis (« Two Eyes Starring ») et au non moins formidable Jeroen Perceval (« Bullhead »).
Le scénario, également signé Alex Van Warmerdam, est également une réussite. Couplé à la photographie classieuse de Tom Erisman (« Les derniers jours d’Emma Blank ») , et au montage de Job ter Burg « (Black Book »), il confronte régulièrement le spectateur à des situations inattendues où la suggestion, plus que l’exposition, mène la danse.
Quant à la production et la partition, elles une nouvelles fois sont assurées par les frères d’Alex, Marc Van Warmerdam et Vincent Van Warmerdam.
Le film de la semaine.
FICHE TECHNIQUE
Réalisation : Alex Van Warmerdam
Scénario : Alex Van Warmerdam
Producteurs : Marc van Warmerdam
Coproducteurs : Mogens Glad, Eurydice Gysel, Koen Mortier, Tine Mosegaard
Musique : Vincent van Warmerdam
Image : Tom Erisman
Montage : Job ter Burg
Costumes : Stine Gudmundsen-Holmgreen
Son : Peter Warnier
Production : Angel Films, Epidemic, Graniet Film BV
Distribution : ARP Sélection
LIEN(S) YOZONE
=> La bande annonce (vost)
© image : ARP Selection
