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Soleil Ascendant
Catherine Asaro,
Mnémos, 2005 - 22,5 €


À son retour sur Skolia, après dix-huit années d’absence, Kelric n’apprend que des nouvelles inquiétantes.
Les pièces de l’échiquier géopolitique semblent avoir assez bougé depuis son départ pour que les ennemis de son peuple se promènent librement dans la rue. Le gigantesque réseau de communication, maintenu grâce aux pouvoirs psy de son impériale famille est effondré. Les siens ont disparu, morts ou maintenus en captivité sur d’autres mondes...
Pour couronner le tout, il n’a aucun moyen de réparer les améliorateurs biomécaniques de son corps de soldat d’élite, gravement détériorés.
Kelric n’a que son courage, ses dons d’empathe-télépathe, sa beauté physique, son goût pour les mathématiques - il répète à l’envi qu’il aurait adoré être prof de maths !- et l’informatique, pour affronter les pires dangers qui parsèment sa reconquête du pouvoir et de la justice.

Une fois passées l’émotion et la surprise de retrouver, des années après, des notions d’atomistique presque oubliées, on se rend compte que les 100 premières pages de « Soleil Ascendant » sont un traité bien étoffé des sciences modernes (Est-ce un hasard si « Skolia » ressemble tant à « scolaire » ? ) :
Physique quantique, chimie, cinématique, mécanique, algorithmique, analyse infinitésimale, géométrie dans l’espace, mais aussi droit, économie et histoire skoliens, avec les répétitions indispensables à toute pédagogie qui se respecte.

Puis, viennent les aventures de Kelric, le héros trop parfait.
Obligé de cacher son identité, il va se servir de sa science et de son corps pour se tirer des situations les plus tordues.
Dès le début, on sait, évidemment, que Kelric s’en sortira, puisqu’il est noble, donc naturellement supérieur. Mais le « comment », on le sait aussi, ne peut être qu’un croisement contre nature entre l’incroyable et le cartésien.

Dans ces conditions, il est difficile de se détendre et de laisser ce récit pénétrer son imaginaire, car sous le scalpel de Catherine Asaro, tout devient froid, rationnel.
Partout où l’on croit voir du merveilleux, elle nous le cadre avec une équation :
La pensée a sa fonction ondulatoire, qui permet d’expliquer l’empathie, la télépathie, et même le masochisme.
La beauté est synonyme de fractales, et même l’amour perd de son mystère, puisqu’il prend le nom de « résonance neurale » !

« Soleil Ascendant », c’est donc de l’aventure, du sexe aussi, mais surtout et partout la Science majuscule et une aridité minérale que même l’épisode larmoyant du héros diminué - aveugle, sourd, mourant et amoureux - ne parvient pas à atténuer.

Nul doute que ce quatrième opus de la très primée Saga de l’Empire Skolien saura trouver son public chez les passionnés de SF Hard Science.
Nous, faute d’atomes crochus, nous rêvons d’inexplicable et d’école buissonnière.

Titre : Soleil ascendant
Auteur : Catherine Asaro
Traducteur : Bernadette Emerich
Éditeur : Les éditions Mnémos
Collection : Icares SF
Directeur de Collection :Audrey Petit et Célia Chazel
Traduction : Bernadette Emerich
Illustration : Gil Formosa
ISBN : 2-915159-47-5
Nombre de pages : 379
Dimension : 14 x 22
Internet : Les éditions Mnémos


Ketty Steward
2 novembre 2005


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