Avec des robots aux réactions imprévisibles en jeu, la finesse est de rigueur. Camouflés grâce à leurs tenues, Kusanagi et ses hommes pénètrent dans le restaurant, à la décoration à l’ancienne. Toutefois, grâce au réseau de télésurveillance, Batou parvient à donner une image fidèle de la situation. Et le compte n’est pas bon : la secrétaire du ministre est gravement blessée alors qu’un employé de l’Anapi, l’association nord-américaine de promotion de l’industrie, semble mort. Trois autres otages sont entre les mains des robots geishas. Mais Kusanagi a une autre mission : repérer celui qui a pris possession des geishas en piratant leurs cerveaux. Encore faut-il que ce dernier ne soit pas détruit lors de l’assaut. Et vu les positions des cibles, seule la tête est atteignable. Togusa a une particularité dans l’équipe : il a toujours refusé tout implant cybernétique. Il ne peut donc compter uniquement sur ses talents de tireur et cette fois, son tir n’est pas aussi précis que prévu...
« Ghost in the Shell, Stand Alone Complex » est l’adaptation en manga de la série animée éponyme. Décidément, l’œuvre de Masamune Shirow, « Ghost in the Shell », n’aura quasiment jamais quitté l’actualité depuis son adaptation en film en 1994. Après son succès sur grand écran, l’œuvre de Masamune Shirow eut droit à deux séries animées particulièrement impressionnantes dont 26 épisodes pour « Stand Alone Complex », édité en 2008 par Beez. Et cette fois, la saga fera le trajet inverse de l’œuvre originale, en passant de l’animé au manga. Mais partir d’une série avec une 3D en images de synthèse hyper réalistes pour revenir à la 2D du papier pouvait paraitre un pari irréalisable. Pourtant, Yu Kinutani accepta de relever le défi. Le mangaka est un vétéran et avait déjà travaillé sur des adaptations comme celle de « Steamboy » de Katsuhiro Otomo. Ici, Yu Kinutani part du solide scénario de la série et le passage au manga se fait avec beaucoup de fluidité. L’histoire se déroule à un rythme impressionnant, sans donner à aucun moment l’impression d’être résumé.
Si le scénario a réussi son test de passage, que dire du dessin, car là résidait toute la difficulté ? Le résultat est impressionnant. Attention, je ne dis pas que le mangaka a travaillé sur ordinateur mais il est parvenu à garder le meilleur, en acceptant les limites du dessin traditionnel. Les personnages sont parfaitement identifiables, et sont très proches du design de la série. Un vrai travail a été réalisé sur les décors et les arrières- plans qui étaient une force de la série. Les éléments de cybernétique sont aussi parfaitement représentés. Yu Kinutani est ainsi parvenu à ne pas faire du Masamune Shirow, préférant coller au style de la série plutôt que vouloir copier le maître. Un format entre le manga normal et le « deluxe » offre à la série une plus grande clarté et des planches aux cases assez grandes, avec une bonne utilisation de l’espace. Bien sûr, un tel format est aussi sans pitié pour les erreurs, qui sautent alors aux yeux. Mais ici, Yu Kinutani montre son expérience dans la gestion de grandes cases.
En 2014, la série repartira de plus bel avec un jeu multijoueurs de tir à la première personne, qui sortira en France, alors qu’une nouvelle série TV est annoncée au Japon : « Ghost in the Shell Arise ».
Cette nouvelle adaptation de la série « Ghost in the Shell, Stand Alone Complex » est surtout une belle prestation de mangaka plus qu’une grande nouveauté... tant que le scénario collera à l’animé.
(T1) Section 9
Série : Ghost in the Shell, Stand Alone Complex
Auteur : Yu Kinutani
Traduction : Anne Sophie Thévenon
Editeur : Glénat
Format : 147 x 210 mm
Pagination : 240 pages noir et blanc
ISBN : 978-2-7234-9108-2
Parution : 3 juillet 2013
Prix : 10,75 €
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