Lady S est morte ! La tentative d’évasion a mal tourné et la jeune femme est parvenue à abattre sa codétenue, Bonnie, avant de succomber à son tour. Son père adoptif est totalement anéanti en venant reconnaître le corps de sa fille à la morgue. Mais comment en est-on arrivé là, alors que le procès n’a même pas eu lieu ? Ce qu’il ignore, c’est qu’il existe des drogues d’une efficacité redoutable et quand Shania se réveille, ce n’est ni au paradis, ni en enfer. Elle se retrouve dans une chambre digne d’un hôpital psychiatrique et ce n’est pas moins que son ancienne tortionnaire, la gardienne au doux surnom de Max, qui joue les princes charmants. Celle-ci lui apprend la triste nouvelle de son propre enterrement et dans quelle situation désespérée elle se trouve. En fait, elle n’a d’autre choix que d’obéir, surtout qu’elle est accusée du meurtre de Bonnie. Mais pourquoi ? Qu’a donc Shania qui pousse une organisation à mettre en oeuvre un tel plan ?
« Lady S » nous revient avec une aventure toujours plus sombre, plus dramatique. Notre héroïne se retrouve directement en case prison, pour meurtre. Il faut dire que le tome précédent s’achevait sur la vengeance de la jeune femme, un tir qui va lui valoir de se retrouver dans une organisation bien secrète de la défense nationale française... Et là vous me dites, mais Luc Besson ne nous aurait-il pas déjà fait le même coup avec sa « Nikita » ? Et oui, difficile de ne pas faire le lien : une jeune femme condamnée à mort, qui se retrouve devoir devenir une tueuse pour une organisation ne travaillant pas vraiment dans une grande transparence. Qu’est-il arrivé à notre Jean Van Hamme bien aimé ? Un petit coup de fatigue ? En tout cas, l’originalité de ce tome en prend un sacré coup, même si le contexte n’est pas vraiment celui de « Nikita ».
Shania s’avère naturellement douée pour le tir. Cette dernière est capable de faire mouche instinctivement, une qualité rare qui la mettra à la merci d’une vieille connaissance. La jeune femme verra son honneur bien évidemment un peu plus bafouée avant d’être déclarée pour morte. Mais rassurez-vous, une autre vieille connaissance parviendra à lui venir en aide lors de sa première mission. Il faut avouer que l’apparition de ce « zorro » de l’Est est un peu téléphoné. Comment a-t-il retrouvé la trace de la miss ? Et comment fait-il pour n’être reconnu par personne ? Des raccourcis scénaristiques un peu déstabilisants et ce ne seront pas les derniers. Car Shania sera rapidement en piste pour sa première mission. Le lecteur n’aura alors qu’un cri : quoi ? Déjà ? Car cette histoire tient en un seul volume alors qu’elle aurait largement mérité un petit diptyque pour vraiment développer les nouveaux personnages comme Max, mais surtout développer la préparation et la mise en place de la fameuse mission, qui s’achèvera un peu en eau de boudin.
Décidément, à trop vouloir noircir l’atmosphère de sa série, Jean Van Hamme s’est un peu perdu dans son scénario qui, au final, ne tient pas bien la route. Ce tome 8 de « Lady S » est loin d’être le meilleur de la série, pour ne pas dire le plus mauvais.
(T8) Raison d’Etat
Série : Lady S
Scénario : Jean Van Hamme
Dessin : Philippe Aymond
Couleurs : Sébastien Gérard
Éditeur : Dupuis
Dépôt légal : 24 août 2012
Format : 220x300 mm
Pagination : 48 pages couleurs
Numéro ISBN : 9782800154305
Prix public : 12 €
A lire sur la Yozone :
Lady S (T5) Une Taupe à Washington
Lady S (T6) Salade Portugaise
Lady S (T7) Une seconde d’Éternité
© Editions Dupuis - Tous droits réservés