Le monde dans trente ans.
Une épidémie de grippe noire a dévasté le globe. Les adversaires s’accusent mutuellement de bioterrorisme. Israël atomise Le Caire, Amman et Damas, après un attentat suicide au centre de Tel Aviv avec une camionnette bourrée de barres d’uranium usagé. Un djihad se déclenche et entraîne l’Amérique et l’Europe dans le conflit. Les B52 sillonnent le ciel. L’Inde et le Pakistan s’atomisent mutuellement. (Mais que fait la Chine ! ) Bref tout baigne dans le chaos des lendemains qui chantent.

Et que dire de l’Afrique occidentale ? En plus de la grippe noire, elle récupère une maladie génétique, la maladie plastique, et les Européens qui invoquent les motivations humanitaires les plus élevés pour re-coloniser le pays par l’entremise des compagnies trans-nationales.
Au Congo, l’organisation Obligate a chassé les intérêts français grâce à un prétendu soulèvement démocratique mais les guérilleros loyalistes du sergent Nyibizo résistent. (Altruisme quand tu nous tiens !)

Néocolonialiste, Obligate a démantelé les laboratoires de la congolaise industrielle des bois et volé toute la recherche, obligeant la population à récolter des fruits sauvages et des noix pour les produits bio d’Obligate, la gamme rainforest. Tout leur appartient dans le pays. Le fleuve, la forêt, le gouvernement. C’est la dictature des transnats, qui se sont acoquinés avec bon nombre de pays pauvres échangeant des investissements contre du pouvoir, des crédits de reconstruction avantageux, pas d’impôts et le bénéfice de l’immunité diplomatique. Une dictature moderne en somme.

Nicholas Hyde travaille pour l’organisation caritative Witness. Il est envoyé pour enquêter sur un massacre qui aurait pu être perpétré par les loyalistes du sergent Nyibizo. Lui et ses compagnons se font attaquer par des êtres étranges, albinos féroces indéniablement humanoïdes, qui massacrent tous les compagnons de Nicholas. Ce dernier veut faire la lumière sur ces êtres mystérieux mais se heurte aux refus des autorités et aux ambiguïtés d’Obligate qui veulent lui faire croire qu’il s’agissait d’enfants soldats. Résolu à trouver la vérité, Nicholas, aidé d’Elpeth Faber (une paléontologue dont le biologiste de père ne doit pas être totalement étranger à toute cette affaire) va s’engouffrer dans cette quête. Mais pourquoi est-il animé d’une telle volonté de vérité ?

Que dire des ces 574 pages sinon qu’elles s’avalent à la vitesse grand V. Modelé à la forme Thriller, ce roman possède évidemment le rythme nerveux du genre. De péripéties en péripéties, on ne s’ennuie pas une seconde. La grande qualité du roman réside dans la crédibilité du futur que McAuley brosse avec talent. Quelques faiblesses pourtant laissent un petit goût d’inachevé. Les ficelles de l’intrigue (en vrac le couple idéal, le savant fou, un parc préhistorique foireux) peuvent apparaître un peu effilochées, et même si parfois l’auteur excelle dans le second degré (pour preuve la page sur les lectures d’un des protagonistes du roman- Théodore Yssel- édifiante de bout en bout), la personnalité du héros principal- Nicholas Hyde- oscille trop entre un Indiana Jones sauce british et un laissé pour compte de la science à la recherche de son identité.
Un peu dommage car le sans-faute n’était pas loin et Mc Auley pouvait ajouter au roman cette petite touche qui sépare les bons livres (et c’est de cela qu’il s’agit pour celui-ci) des incontournables qui marquent le genre.

Titre : Les diables blancs
Série :
Auteur : Paul Mcauley
Traduction : Bernard Sigaud
Couverture : J.Paternoster
Nombre de pages : 574
Éditeur : Robert Laffont
Collection Ailleurs et demain
Directeur de collection Gérard Klein
Site internet de l’éditeur : http://www.laffont.fr
Dépôt légal : septembre 2005
Format :15x24
ISBN : 2-221-10357-2
EAN : 9 782221 103579

Prix : 22 €