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Deux Mangakas à Angoulême
G. Terada
Kana

Est-ce que le fait de partager une même passion suffit à lisser les différences ? Visiblement non.
Garu Okada accompagna son mari Tôru Terada à la 33ème édition du festival d’Angoulême. Lors de cet événement, ces deux auteurs de BD ont constaté le fossé régnant entre le mode du manga et celui de la BD franco-belge.
A son retour, Garu a retranscrit en sketch book ses pensées du moment et ses meilleures anecdotes. Un regard tendre et drôle sur l’univers de la bande dessinée en Europe.



Fin 2005, Dargaud publiait le premier tome du triptyque “Le petit Monde”. Jean-David Morvan se chargeait du scénario et l’illustrateur japonais Tôru Terada officiait au dessin. Du coup, en 2006, les auteurs étaient invités à participer au 33ème Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, une édition qui se tournait enfin un peu vers l’Asie.
Tôru Terada est la caricature du japonais moyen. Discret, timide et ne parlant que le japonais, ce quadra redoutait ce périple en Occident. Sa femme, Garu, qui l’accompagnait, devenait ainsi l’observatrice amusée de ce séjour en Belgique et en France. Elle-même mangaka, elle relate dans ce livre leurs diverses péripéties. Le choc des cultures est savoureux.

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Le style graphique est 100% manga. Les expressions caricaturales, les postures des personnages, les effets de mouvements… sont dans la pure tradition du genre. Certains textes courts, principalement les onomatopées, ont même été conservés en hiragana et katakana. Cette signature visuelle renforce le côté japonisant de l’ensemble et accentue ses passages humoristiques.
Toutes les dix planches environs, l’auteur nous offre un texte d’une page relatif à un aspect précis de son récit comme l’achat d’un ordinateur, les toilettes japonaises, la bière belge…

Au Japon, comme il est expliqué dans ce livre, un manga est d’abord pré-publié dans des magazines avant d’être édité en livre. C’est sans doute pour cette raison que le recueil contient plusieurs répétitions et situations similaires. Cela, selon moi, ne gêne en rien la lecture. Au contraire, ça rajoute un côté exotique et culturellement différent à l’ouvrage. On se plaît ainsi à imaginer les impressions des lecteurs japonais en parcourant ce manga avec notre propre regard.
Contrairement à ce que dit le titre, cet album ne parle pas que d’Angoulême. Le carnet de voyage traite à la fois de la vie du couple au Japon, des transports, des rencontres en Belgique, de l’organisation à la française, des séances de dédicaces, des repas… Mes planches préférées sont celles qui concernent l’image et les coutumes du Japon vus par un œil européen et analysés par une japonaise. Un bel effet miroir ! Plusieurs fois, je me suis surpris à rire en lisant les cases de ce livre.

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Il faut noter également la belle édition de cet ouvrage. Papier épais, format lisible, couverture rigide et sur-couverture esthétique sont autant d’éléments facilitant la lecture. Le label Made In, dont fait partie cet album, est le label prestige de la collection Kana et il le prouve une fois de plus. J’avais déjà eu l’occasion d’apprécier cet effort de publication en découvrant “Le Sommet des Dieux”.

Cet album constitue une très belle découverte. On regrettera cependant qu’il ne soit publié que maintenant, sept ans après les événements qu’il est supposé traiter.


Deux Mangakas à Angoulême
- Scenario : Garu Terada
- Dessin : Garu Terada
- Éditeur : Kana
- Dépôt légal : 18 janvier 2013
- Format : 148 x 210 mm
- Pagination : 128 pages Noir et Blanc
- ISBN : 978-2-5050-1703-5
- Prix Public : 12,70 €


Illustrations © Terada et Kana (2013)



Allison & Julien
17 avril 2013




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