Miroku a promis de tout révéler à la police. Il a accepté de se livrer au procureur Goï. Mais avant, il doit faire ses adieux à ceux qui l’ont aimé et soutenu bien malgré lui, en commençant par sa mère. L’état de santé de cette dernière s’est fortement détérioré depuis quelque temps et c’est surtout grâce au soutien de son ami Yazumi qu’elle est encore en vie. Il apprend que sa soeur à finalement décider d’épouser cet homme que Miroku avait pourtant tout fait pour humilier. Toutefois, ces retrouvailles ne seront que de courte durée car il doit de nouveau partir, abandonnant une seconde fois sa mère. Mais avant, il va implorer Yazumi d’aider sa famille, non pas pour lui, l’assassin qui cherche à se repentir, mais pour sa mère et sa soeur qui n’ont pas mérité l’opprobre dans lequel il va les enfouir en révélant ses actes odieux.
« Syndrome 1866 » s’achève sur une constat d’échec, celui de la fameuse théorie de Miroku : la raison du plus fort est réellement la meilleure et la morale n’a pas sa place pour qu’un puissant arrive à ses fins. En fait, ces dix tomes n’ont pas vraiment démontré ce principe, bien au contraire, car au final, Miroku a toujours été un faible et ses deux meurtres en sont bien la preuve. En réalité, Naoyuki Ochiai a surtout voulu démontrer un autre adage : le crime ne paie pas. Et au final, la morale sera bien plus que sauve. La rencontre avec Ethika est le déclic finale qui pousse Miroku a renié ce qu’il a pourtant voulu démontrer, pour rentrer dans le rang.
Certes, la série est dérangeante, extrayant le pire de l’homme pour en faire des lieux communs. Entre meurtre, viol, prostitution, tout était affiché comme des destinées irrémédiables d’une partie de l’humanité, pour ne pas dire plus. Avec la recherche de rédemption de Miroku, Naoyuki Ochiai revient à la bienséance et surtout à la possibilité du pardon des fautes. Ce n’est pas clairement mis en avant par sa conclusion qui tente de jouer sur certaines surprises, comme la fin de Sudo des plus surprenantes, il faut bien l’avouer. On se doutait que ce personnage allait mal finir, mais d’une façon encore plus violente. A la limite, le choix de Naoyuki Ochiai est bien doux pour ce personnage abject.
L’exploitation de la rédition de Miroku peut sembler un brin trop raccourcie, et on aurait préféré que celle-ci soit plus développé que la fin de Sudo. La corruption de la police et de la justice n’est pas du tout mise en scène, juste résumée dans la description ultra-rapide de ce qui s’est passé après l’incarcération de Miroku. En lecteur difficile, j’aurai clairement préféré que Naoyuki Ochiai demeure dans le politiquement incorrect et fasse de son héros le vrai antihéros que l’on pouvait espérer. Mais ce ne sera pas le cas et le dernier chapitre sera même d’une grande platitude.
« Syndrome 1866 » est donc une série dérangeante, qui brasse la noirceur de l"homme pour le reconduire sur le droit chemin... Malheureusement, ce n’était pas ce que l’on attendait.
Syndrome 1866 (T10)
Auteur : Naoyuki Ochiai
Traduction : Tetsuya Yano
Éditeur : Delcourt - Akata
Dépôt légal : 14 mars 2012
Format : 127x180 mm
Pagination : 256 pages
Numéro ISBN : 978-2-7560-2636-7
Prix public : 7,99 €
A lire sur la Yozone :
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